1.1.6 I.2.2. Impact Social et
Environnemental de la certification
Impact Social de la
certification :
Il ressort des résultats des travaux de KPMG, (2011)
que le taux de scolarisation des enfants des producteurs certifiés est
de 63,60% en moyenne contre 67,60% pour les producteurs non certifiés.
Ce résultat, a priori, inattendu indique que la certification n'a pas
d'impact sensible sur la scolarisation des enfants. Ce résultat semble
être confirmé par les conclusions de l'étude
réalisée par Vogel (2009) et qui évoque la faible
capacité des infrastructures comme la principale contrainte à
l'accroissement du niveau de scolarisation des enfants. D'autres études
dans le secteur café ont présenté des effets positifs de
la certification sur l'accès à l'éducation sans mettre en
exergue les fondements scientifiques qui soutiennent cette affirmationMAN-KWUN
CHAN et al, (2009).
Le faible taux de scolarisation serait lié à
l'implication des enfants dans les activités champêtres. De
manière générale dans plus de 23% des cas, les enfants
vivant avec les producteurs de cacao (certifié ou non) participent
à l'ensemble des travaux de la chaine de production cacaoyère,
notamment les travaux dangereux sur les exploitations (GBCC et KPMG, op.cit).
Cependant, selon ces auteurs, la certification n'aurait pas d'impact
quantitatif visible sur la réduction du phénomène du
travail des enfants. La certification assure la sensibilisation des
communautés sur la question du travail des enfants mais ne fournit pas
les actions de remédiassions nécessaires à la mitigation
du phénomène.
KPMG, (2011) évaluant l'impact de la certification sur
Les conditions de travail des enfants arrivent à la conclusion que la
certification à un impact sur la qualité des efforts fournis
prouve que les manoeuvres et leurs familles qui vivent sur les plantations
certifiées ont accès à des formations sur les risques
potentiels liés à l'exercice de leurs activités. Les
producteurs certifiés et leurs manoeuvres ont augmenté
significativement leur niveau de connaissance sur la question de santé
et sécurité au travail comparativement aux producteurs non
certifiés. Ces résultats sont, par ailleurs, confirmés par
les travaux de Chan & Barry (op.cit), qui révèlent plusieurs
impacts incluant notamment : Amélioration des pratiques de santé
et sécurité au travail dans les champs, résultant des
formations reçues sur la santé et la sécurité et
l'utilisation rationnelle des pesticides, l'utilisation accrue des
équipements de protection individuels (EPI), l'amélioration de la
gestion des accidents, l'amélioration de la fourniture d'assistance
médicale et des premiers soins. Certaines études fournissent des
évidences de résultats sur la réduction des accidents au
champ ainsi que l'accroissement du niveau de connaissance des producteurs sur
les risques liés à l'utilisation des produits agrochimiques ;
réduction des heures de travail pour assurer la conformité avec
les heures de travail maximum prescrit par la législation ;
réduction de la mortalité infantile issue d'une comparaison entre
un groupe de producteurs certifiés Fairtrade un autre groupe de
producteurs non certifiés Fairtrade. L'impact positif de la
certification sur la santé et la sécurité au travail est
corroboré par l'étude de CATHERINE VOGELl et al, (2010)Cette
étude révèle, cependant, que des contraintes liées
à l'accès des producteurs aux centres de santé et produits
pharmaceutiques subsistent.
Impact Environnemental de
la certification :
Selon KPMG, (2011)la mise en oeuvre des normes a des impacts
environnementaux sur les exploitations et leur entourage. La
biodiversité, les ressources naturelles, le cadre de vie, et
l'utilisation des pesticides peuvent être affectés de
manière positive ou négative, et doivent être
analysés ensemble.
La FAO, (2004) définit Les bonnes pratiques agricole
(BPA) comme l'utilisation de techniques agricoles qui minimisent les risques,
maximisent la production tout en assurant la sécurité humaine Des
enquêtes menées sur les pratiques de lutte intégrée
au cours de ces deux (2) dernières campagnes dans les exploitations
cacaoyères Ivoiriennes révèlent que les bonnes pratiques
agricoles ont une ampleur plus élevée au niveau des producteurs
certifiés. Ils pratiquent des récoltes sanitaires et font usage
de compost comme fertilisant ce qui réduit l'utilisation des pesticides
et des engrais chimiques. Cela a pour effet induit, la réduction de
l'impact négatif sur l'environnement KPMG, (2011).
Les résultats de l'étudeKPMG,
(2011)révèlent que les producteurs contrôlent peu leur
utilisation d'énergie, néanmoins 20,5% de producteurs
certifiés contre 1,56% des producteurs non certifiés affirment
avoir réduit ces deux dernières années leur consommation
d'énergie (combustible et carburant La majorité du bois de
chauffe provient des fagots issus des tailles, par contre un taux
élevé de producteurs non certifiés (42.19% contre 29.81%
des producteurs certifiés) tirent le bois de chauffe de la coupe
d'arbres forestiers. Ce qui est dommageable pour l'environnement. Les normes
UTZ et FT par rapport à la norme RA se montrent plus dominants en
matière de gestion de l'énergie.
Au niveau de la gestion de la ressource d'eau, l'impact n'est
pas perceptible. En effet, seulement 13% des producteurs certifiés ont
diminué le volume d'eau utilisée pour les activités de
production. Et à ce niveau les producteurs certifiés Fairtrade
ont une tendance évoluée dans la diminution du volume d'eau
utilisée et la pratique de conservation de l'eau. Par contre, dans
l'article « The CENTER for AGROECOLOGY et SUSTAINABLE FOOD SYSTEMS, 2008
», l'impact est beaucoup plus perceptible dans les projets d'agriculture
biologique et Fairtrade initiés au Nicaragua dans le secteur du
café. En effet, 43% des ménages FLO ont adopté le
système de conservation de l'eau contre 10% des ménages
ordinaires. Ce qui réduit les coûts pour les ménages. L'eau
est économisée grâce à l'utilisation de
systèmes d'irrigation efficaces - un producteur estime que la
certification Utz avec la ferme utilise seulement environ 2 pour cent (2%) de
l'eau qu'ils utilisaient avant la certification, en raison de la perte d'eau
réduite, ce qui est une possibilité car ils sont passés de
l'utilisation de sillons ouverts, avec la perte d'eau par le biais de haute
évaporation et percolation, à aspersion d'ambiance et de
l'irrigation au goutte à goutte Lazaro etal., (2008). Les
producteurs certifiés réduisent nettement leur utilisation de
biocide et de fertilisant synthétique à la faveur d'autres
méthodes qui dégradent moins l'environnement ou minimisent les
risques de contamination. La plupart d'entre eux connaît les dangers
d'utilisation des biocides près des sources d'eau et ont des
systèmes de traitement d'eau usagées fonctionnels. En la
matière, les producteurs UTZ ont une longueur d'avance par rapport aux
deux autres normes KPMG, (2011). Avec la certification, les matières
solides organiques sont de plus en plus recyclées ou
réutilisées dans les exploitations agricoles. Plus de 15% des
producteurs certifiés recyclent ou réutilisent les coques de
cacao contre moins de 10% des producteurs non certifiés. Cependant, les
producteurs certifiés réutilisent moins les déchets
solides inorganiques. Cela pourrait s'expliquer par certaines techniques
utilisées dans la gestion des déchets inorganiques afin
d'éviter tout intoxication par les produits agrochimiques ou chimiques
(GBCC et KPMG, op.cit). En général avec UTZ, les producteurs
recyclent et réutilisent plus les déchets solides. 37,74% des
coques de cacao sont recyclés et plus de 25% de matière
inorganique ou organique et de fumier sont soient recyclés ou
réutilisés par ces derniers. Ils sont tout de même
concurrencés par les producteurs de Rainforest Alliance qui eux
recyclent plus la matière inorganique.
Ce chapitre avait pour objectif de présenter le cadre
conceptuel sur l'évaluation l'impact de la certification. Il ressorte
de cette analyse que L'impact d'un projet ou d'un programme est défini
comme l'ensemble des changements intervenu dans les conditions de vie des
participants, tels qu'eux-mêmes et leurs partenaires perçoivent au
moment de l'évaluation, ainsi que tout changement durable dans leur
environnement, auquel le projet ou le programme a contribué. Ainsi,
plusieurs approches d'évaluation d'impact peuvent être mise en
exergue : l'approche « avant et après »
et celle « avec/ sans » ; l'approche dite «
naïve » ; l'approche
« expérimentale » et l'approche « non
expérimentale ». Dans la revue empirique, nous avons
constaté qu'il y'a un large débat sur les impacts des standards
de durabilité sur les producteur. Notre étude contribue donc
à élargir d'avantage la littérature sur ce champ
d'activité.
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