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Appartenance de la république démocratique du congo à  la conférence internationale sur la région des grands lacs: atout ou obstacle pour son émergence ?


par Charles Duhanel BILOKO
Université de Kinshasa - Sociologie 2019
  

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II.2.3.2. La CIRGL face à l'incursion des militaires zambiens sur le sol Congolais.

Récemment, la RDC a connu une situation particulière et inadmissible dans sa partie Sud-Est. C'était l'incursion des militaires zambiens dans certains villages notamment à Moliro, situés à Moba dans la province de Tanganyika. Ces militaires Zambiens ont opéré avec des hélicoptères en faisant des patrouilles aériennes, mais également les forces terrestres faisant incursion dans plusieurs quartiers de la cité de Moliro.

En effet, la présence non-justifiée des militaires Zambiens sur le sol Congolais violait le pacte et le protocole sur la non-agression et la défense mutuelle. Face à cette situation, la RDC a privilégié la voie diplomatique c'est-à-dire le règlement pacifique de ces différends. C'est dans ce contexte que l'implication de la CIRGL revêt une grande importance.

Force est de constater que la CIRGL est restée inactive, mieux indifférente face à cette situation. Alors que deux de ses pays membres s'affrontent directement, la CIRGL s'est fait remarquer surtout par son laxisme, n'ayant pas intervenue face à cette situation alors qu'elle est mieux placée pour résoudre ce genre de litiges. C'est ainsi, à l'absence de l'implication de la CIRGL, la RDC avait saisi la SADC, partenaire majeur de la CIRGL sur ce litige frontalier l'opposant à la Zambie, tous deux membres de la CIRGL et de la SADC.

Après examen du contentieux frontalier, la SADC a décidé de dépêcher une forte délégation pour décanter la crise qui a éclaté en Mars 2020. A l'issue de ce constat, le gouvernement congolais et la SADC donnèrent un ultimatum de sept jours à l'armée Zambienne pour quitter le territoire71(*). Quelques jours après l'expiration de cet ultimatum, le ministre d'Etat, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement congolais a confirmé le 07 Aout 2020 le retrait effectif des militaires Zambiens sur le sol congolais. Il précise néanmoins que ce retrait ne met pas fin à tout litige entre la RDC et la Zambie. Des négociations entre les deux parties se poursuivront72(*).

Tout compte fait, la CIRGL est restée inactive face à ce litige entre deux de ses Etats membres.

II.2.4. Des leçons à tirer

Dans la perspective d'analyse diachronique73(*), Il existe une certaine dynamique dans ce long processus de pacification et d'éradication de groupes armés à l'Est de la RDC. Comme peut-on le constater, il y a, à l'origine une rébellion qui se créée, attrait par les multiples ressources naturelles de la RDC et soutenue par des pays frontaliers de l'Est avec des visions annexionnistes clairement affichées. Ces rébellions se heurtent cependant aux efforts, moindres qu'ils soient, du gouvernement congolais, soutenus selon les enjeux de l'heure, par la communauté nationale. Elles finissent par chercher à conclure des accords avec le gouvernement congolais, cherchant un alibi pouvant leur donner une base légale au cas où le gouvernement ne respecterait pas un engagement qu'il a pris.

Au départ, la ruse semble marchée, c'est le cas de la rébellion du RCD qui, après avoir conclu un premier accord avec le gouvernement congolais engendra, suite à la non-concrétisation effective de tous les engagements contenus dans l'accord, le CNDP de Laurent Nkunda. Après avoir longtemps tenu contre l'armée congolaise, le CNDP finit par accepter de conclure un accord avec le gouvernement Congolais grâce aux efforts de la CIRGL qui ont abouti à la signature de l'accord de paix entre le gouvernement de la RDC et le CNDP, le 23 Mars 2009.

Trois ans plus tard, la même stratégie refait surface, le CNDP engendra à son tour le M23, une rébellion issue de l'accord du M23 dont les membres réclament l'application intégrale. Ce qui renvoi à dire que la conclusion des accords de paix entre le gouvernement congolais et les groupes armés ne constitue nullement une solution durable à ce fléau. Les négociations se fondent sur les éléments conjoncturels et sur les conséquences, et non sur les principales causes de ces rébellions. C'est devenu un cercle vicieux, où la RDC ne cesse de tourner à rond pour essayer d'éradiquer ces groupes rebelles.

A ces propos, notons avec Mathieu TSHUNGU BAMESA74(*) que deux approches ont dominé jusqu'à ce jour la recherche de la paix dans les grands lacs. La première approche, rappelle-t-il, est fondée sur la conclusion des accords au sommet entre les gouvernements ou les protagonistes politiques. Ici, les promoteurs de la paix qui adoptent souvent par affiche une attitude d'autosatisfaction et finissent par des récriminations.

En effet, si le rapprochement des communautés peut avoir lieu grâce aux accords, l'histoire démontre que les décrets politiques ont peu d'effet sur les préjugés socio-culturels qui génèrent et alimentent les conflits. La deuxième approche est celle fondée pour éradiquer les forces dites négatives. Celle-ci s'est avérée aussi traumatisante que coûteuse en vie humaines pour les communautés par ses effets qualifiés des collatéraux. Déplacement massif des populations, tueries aveugles et pogroms planifiés accompagnent les aventures guerrières des « libérateurs de tout bord75(*) ». Telle ou l'autre approche s'avère pertinente. Actuellement, elles ont montré leur limite.

* 71 Compte rendu du conseil des ministres de vendredi 24 Juillet 2020.

* 72 Compte rendu du conseil des ministres de vendredi 07 Aout 2020.

* 73 Selon J-L LOUBET DEL BAYLE, l'approche diachronique est une approche qui s'inscrit dans le temps, dans la durée. Elle cherche à reconstituer la genèse des situations étudiées, en découvrant les antécédentsde ces situations qui permettent de les comprendre et de les expliquer. C'est un type d'approche, plus ou moins inspiré de l'histoire, qui fait appel à la succession temporelle des faits et à leur enchaînement dans le temps pour comprendre et expliquer les phénomènes sur lesquels porte la théorie. p. 348.

* 74M. TSHUNGU BAMESA, « Préface », in J. WINGENGA WI EPENDO, Parenté, Idéologie Identitaire et Paix dans la sous-région des grands lacs. Kinshasa, 2004. p. 9.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery