Appartenance de la république démocratique du congo à la conférence internationale sur la région des grands lacs: atout ou obstacle pour son émergence ?par Charles Duhanel BILOKO Université de Kinshasa - Sociologie 2019 |
I.2.2. L'organisation sous-régionaleLes organisations régionales ou sous-régionales sont avant tout des organisations internationales ne pouvant rassembler qu'un nombre limité d'Etats membres. Etant donné qu'elles sont avant tout des organisations internationales, il s'avère pertinent pour nous de consacrer quelques lignes sur ce que signifie exactement une organisation internationale. C'est à l'issue de cet exercice que nous pouvons aisément définir ce qu'est-ce une organisation sous-régionale. En effet, selon le dictionnaire de science politique « la Toupie », une organisation internationale est une organisation établie par un traité international ou une convention multilatérale entre Etats souverains ou organisation nationales, dans le but de coordonner au niveau mondial, continental ou régional des actions sur un sujet particulier déterminé par ses statuts. Et elles (les organisations internationales) ont des statuts de personnes morales et sont des sujets du droit international42(*). Pour, la commission du droit international de l'Organisation des Nations Unies, une organisation internationale désigne « toute organisation instituée par un traité ou un autre instrument régi par le droit international et dotée d'une personnalité juridique internationale propre. Elle peut aussi comprendre parmi ses membres des entités autres que des Etats »43(*). Michel VIRALLY définit l'organisation internationale comme « une association d'Etats, établie par accord entre ses membres et dotée d'un appareil permanent d'organes, chargée de poursuivre la réalisation d'objectifs d'intérêts communs par une coopération entre eux »44(*). Tout compte fait, la qualification « organisation sous-régionale » est utilisée pour marquer l'existence d'une solidarité plus restreinte à l'intérieur d'une zone géographique donnée. C'est ainsi qu'on parlera par exemple de la CEDEAO, la SADC, la CIRGL etc. Car elles ne rassemblent pas tous les Etats du continent africain. Pour nous, une organisation sous-régionale est celle qui regroupe un certain nombre de pays d'un même continent, avec une certaine similarité des problèmes et une certaine ressemblance linguistique, ethnique, géographique... I.2.3. L'insécurité militaro-politiqueA vrai dire, l'insécurité militaro-politique est différente d'autres types d'insécurité par sa caractéristique et son mode opératoire. L'insécurité que connait l'Est de la RDC depuis plus de deux décennies, en est un exemple patent. Cette insécurité prend de formes multiples suivantles acteurs et les enjeux en présence. En effet, l'insécurité militaro-politique se caractérise par la présence de plusieurs acteurs dissimilés sous une force rebelle autonome, utilisant des armes blanches et létales pour des intérêts politiques (conquête du pouvoir politique), des intérêts économiques (exploitation des ressources naturelles) et des intérêts diplomatiques (insécurité au profit d'une puissance ou des puissances étrangères). Si les motivations politiques à la base de cette insécurité ne visent pas de renverser le pouvoir politique établit à Kinshasa et prendre le pouvoir comme ce fut le cas avec l'AFDL, il sied tout de même de souligner que sa persistance va au-delà de la seule volonté des acteurs apparents dans la sous-région de grands lacs. C'est pourquoi, nous appelons insécurité militaro-politique, l'absence de quiétude sociale au sein d'une population donnée, causée par des agents, commis par des acteurs souvent invisibles dans les théâtres d'hostilité mais qui en réalité sont les vrais tireurs de ficelle en vue de la sauvegarde de leur multiple intérêt. * 42 www.latoupie.fr Dictionnaire de science politique [en ligne], consulté le vendredi 19 février 2021, à 15h. * 43Article 2 du Projet d'articles sur la responsabilité des organisations internationales, 2011. * 44 M. VIRALLY., l'organisation mondiale, Paris, Ed. Armand Colin, 1995, p.12. |
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