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La dépénalisation des délits de presse et la protection des droits de la personnalité au Burkina Faso

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par Yacouba GORO
Institut des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication - Bac+5 en Science et technique de l'information et de la communication 2016
  

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Paragraphe 2 : Les données relatives aux professionnels des médias

Tableau et graphique 6 : La répartition des journalistes enquêtés selon leur niveau d'études

ü Présentation des données

Source : Enquête de terrain, février 2016

ü Analyse des données

Dans notre étude, 92% des professionnels enquêtés dans les organes de presse écrite, audiovisuelle et en ligne estiment que les principes d'éthique et de déontologie dans le domaine de la presse, est souvent respecté par les journalistes. Par contre, 8% des enquêtés pensent que ces principes sont strictement respectés.

Au-delà, ces chiffres lancent un appel aux journalistes et aux autres professionnels des médias, à plus de rigueur professionnelle, en vue de relever la pente. Cela signifie que les journalistes peuvent encore mieux faire, en faisant encore des efforts supplémentaires, en vue de respecter strictement les principes d'éthique et de déontologie dans ce contexte de dépénalisation des délits de presse. Car désormais, l'avenir de leur public, en ce qui concerne la protection des droits de la personnalité de ce dernier, est dans leur main. C'est pourquoi, ils doivent encore fournir des efforts pour le respect strict des principes d'éthique et de déontologie.

Tableau et graphique 7 : La dépénalisation des délits de presse et la protection des droits de la personnalité selon les professionnels des médias

ü Présentation des données

Source : Enquête de terrain, février 2016

ü Analyse des données

Contrairement aux usagers des médias enquêtés, les professionnels de la presse enquêtés estiment à 64% que la dépénalisation des délits de presse ne constitue pas un danger à la protection des droits de la personnalité, tandis que 34% pensent cette mesure entraîne un risque de danger dans la protection des droits de la personnalité. 2% des journalistes enquêtés n'ont pas répondu à la question.

A voir les chiffres, on peut dire qu'il y a une certaine sérénité au sein de la grande majorité des journalistes face à cette préoccupation de protéger les droits de la personnalité dans la collecte, le traitement et la diffusion des informations. Mais en ce qui concerne les 34%, nous pouvons dire que cela justifie aussi les quelques violations de ces droits constatées souvent dans la presse burkinabè. Violation du droit à la présomption d'innocence, violation de la vie privée et certaines atteintes à l'honneur et à la réputation du public. Il faut néanmoins reconnaître que ces violations sont moindres, comparées au respect des autres droits de la personnalité, à travers le respect strict des règles fondamentaux de la profession du journalisme.

Tableau et graphique 8 : La dépénalisation des délits de presse, vue comme une responsabilisation du monde de la presse par les professionnels des médias

Source : Enquête de terrain, février 2016

Dans notre enquête, 68% des enquêtés trouvent que la dépénalisation des délits de presse est une forme de responsabilisation des acteurs des médias, tandis que 12% estiment que c'est une manière de rendre la presse burkinabè non responsable de ses actes. A côté, 14% des enquêtés estiment que c'est une impunité créée au profit des journalistes burkinabè.

C'est dire alors, que la majorité des enquêtés trouve que cette mesure de dépénalisation des délits de presse n'est pas une impunité, encore moins une irresponsabilité, mais un appel lancé à eux, hommes du monde de la presse, à plus de responsabilité, pour ne pas violer les droits de la personnalité du public. Compte tenu du rôle de pourvoyeur d'informations de la presse assumé par eux, journalistes, il faut alors être responsable pour assumer la confiance placée en eux en matière de diffusion de l'information, mais aussi en matière de protection des droits de la personnalité de leurs publics. C'est un gage pour la protection de ces droits, surtout dans ce contexte de dépénalisation des délits de presse.

Tableau et graphique 9 : Le respect des règles d'éthique et de déontologie et la protection des droits de la personnalité vus par les Hommes de médias

Source : Enquête de terrain, février 2016

Pour cette question, 100% des journalistes enquêtés ont estimé qu'une observation stricte des règles d'éthique et de déontologie par les journalistes protège efficacement, les droits de la personnalité. Ces règles d'éthique et de déontologie des journalistes, contenues aussi dans la charte des journalistes, protègent le public des atteintes à la vie privée, à l'honneur et à la réputation. En d'autres termes, ces règles permettent d'éviter les violations des droits de la personnalité dans la presse burkinabè.

Tableau et graphique 10 : Les types de sanctions, selon le choix des journalistes

Source : Enquête de terrain, février 2016

La majorité de nos enquêtés, soit 52%, pensent que les sanctions civiles permettent de protéger efficacement, les droits de la personnalité au Burkina Faso, dans ce contexte de dépénalisation des délits de presse. Pour eux, les sanctions civiles sont suffisantes pour sanctionner les délits de presse. D'autres militent par contre, en faveur des deux sanctions à la fois. Ils sont 34% de journalistes enquêtés à vouloir sanctionner les délits de presse par une peine d'emprisonnement et des sanctions civiles, en contrepartie de la mesure de dépénalisation des délits de presse. 8% ont choisi des sanctions pénales contre 6% qui veulent une dépénalisation totale, dépourvue de sanction.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984