PREMIERE PARTIE : CADRE
THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Cette première partie définit le cadre
théorique et l'approche méthodologique adoptée dans notre
travail de recherche.
CHAPITRE 1 : CADRE
THEORIQUE
Le premier chapitre présente la problématique,
définit les concepts et dresse la revue de la littérature.
Section 1 :
Problématique
La presse est souvent accusée, à tort ou
à raison, de porter atteinte aux droits de la personnalité. Ces
droits de la personnalité sont d'abord protégés par le
code civil français qui dispose, en son article 9, que chacun a
droit au respect de sa vie privée. L'article 18 du code de l'information
de 1993 va dans le même sens, en protégeant au Burkina Faso, la
vie privée et le droit à l'image.
Avec le vent de la démocratie favorable à un
renforcement de la liberté de la presse, le législateur a
dépénalisé les délits de presse le 4 septembre
2015, en vue de permettre à la presse de mieux remplir sa mission
d'informer le public, tout en la préservant de sanctions pénales
au cas où elle viendrait à commettre un délit de presse
.Cet effort reste motivé par l'esprit de l'article 8 de la Constitution
du Burkina Faso. Cet article stipule que les libertés d'opinion, de
presse et le droit à l'information sont garantis. Toute personne a le
droit d'exprimer et de diffuser ses opinions, dans le cadre des lois et
règlements en vigueur. C'est dire que cela ne va pas sans une garantie
de respecter aussi la liberté d'autrui, puisque ma liberté
s'arrête là où commence celle des autres.
Les journalistes se trouvent alors, confrontés au
problème de la conciliation de ces deux exigences fondamentales. Il
s'agit d'une part, de veiller au respect du droit à l'information du
public qui lui exige de porter toute information à la connaissance de ce
public. D'autre part, ils ne doivent pas aussi, perdre de vue la protection des
droits de la personnalité, souvent au centre de l'information, dans cet
environnement dépénalisant les délits de presse.
Cette exigence de protection des droits de la
personnalité impose donc, au journaliste soit le silence, soit une
certaine délicatesse dans le traitement des informations en rapport avec
le droit de la personnalité. Ce paradoxe nous amène alors,
à nous poser un certain nombre de questions. Quelle est donc l'attitude
de la presse burkinabè, à l'égard de la protection des
droits de la personnalité dans la collecte, le traitement et la
diffusion de l'information, dans ce contexte nouveau de
dépénalisation des délits de presse? Autrement dit, la
dépénalisation des délits de presse peut-elle permettre
aux médias burkinabè de respecter les droits de la
personnalité ? Engager la responsabilité civile et morale du
journaliste par une sanction pécuniaire, suffit-il à
protéger efficacement, les droits de la personnalité des
citoyens? Enfin, comment protéger avec plus d'efficacité ces
droits de la personnalité, droits fondamentaux, surtout dans un contexte
de dépénalisation des délits de presse ? Ce sont
là autant de questions dont les réponses nécessitent un
certain nombre d'hypothèses.
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