III. DES MARGES DE PROGRESSION REELLES GRACE A
L'ENRACINEMENT DE
L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE 56
A. LES DEFIS A RELEVER POUR L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
TOURNEE VERS L'AFRIQUE 56
A) ENRACINER L'IE DANS LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DES
GRANDES ENTREPRISES 56
B) METTRE EN PLACE UNE INTELLIGENCE ECONOMIQUE PANAFRICAINE
57
C) SURMONTER LA PROBLEMATIQUE LINGUISTIQUE EST UN ENJEU
MAJEUR 59
D) APPRENDRE A CHASSER EN MEUTE EN AFRIQUE : LE ROLE DES
CLUSTERS D'ENTREPRISES 60
B. PME : DEVELOPPER L'ACCES A L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE
ET LE SOUTIEN FINANCIER 61
A) L'INTELLIGENCE ECONOMIQUE Y EST QUASI-INEXISTANTE 61
B) LA NECESSITE D'UN SOUTIEN FINANCIER POUR LES PME A
L'EXPORTATION EN AFRIQUE 64
C. LE RECOURS A D'AUTRES LEVIERS POUR SE DEVELOPPER
EFFICACEMENT EN AFRIQUE 65
A) LES BANQUES MAROCAINES, UNE SOURCE INFORMELLE D'IE POUR
LES ENTREPRISES 65
B) DE NOUVEAUX TYPES DE PARTENARIATS POUR SE DEVELOPPER EN
AFRIQUE 67
CONCLUSION 69
BIBLIOGRAPHIE 71
ANNEXES 75
A. DISCOURS ROYAL D'ABIDJAN 75
B. FEUILLE DE ROUTE DE L'AMIE 78
C. METHODOLOGIE APPLIQUEE LORS DES INTERVIEWS
81
D. RESTITUTION DES INTERVIEWS 82
A) ABDELMALEK ALAOUI (AMIE ET GLOBAL INTELLIGENCE PARTNERS)
82
B) BRAHIM SKALLI (ALLIANCES) 91
C) MAMOUN TAHRI JOUTEI (BMCE BANK) 98
D) GHITA LAHLOU ET NADIA FETTAH (SAHAM GROUP) 104
4
REMERCIEMENTS 111
5
Méthodologie de travail
Définition de l'intelligence économique
(JE)
L'JE consiste à surveiller l'environnement d'une
organisation par la collecte et l'analyse d'informations fiables et à
haute valeur ajoutée dans l'objectif d'influencer la prise de
décision. Elle est un outil puissant au service de la
compétitivité, de la performance et de l'innovation car analyser
l'information, détecter les opportunités et surveiller les
menaces est indispensable dans une économie mondialisée. Mettre
en avant ses intérêts stratégiques en ayant recours au
lobbying et à la communication d'influence est également un
aspect clé de l'intelligence économique. Cette pratique se
démarque de l'espionnage économique et du renseignement en ce
qu'elle s'exerce en toute légalité et respecte les codes de la
déontologie.
Périmètre de l'étude
Ce mémoire de recherche s'intéresse
spécifiquement aux pays d'Afrique subsaharienne, et exclut par là
l'Afrique du Nord et l'Afrique du Sud. Toute référence au «
continent africain » ou à « l'Afrique » fera ainsi
référence aux pays d'Afrique Subsaharienne. Le choix personnel de
s'intéresser uniquement à cette partie du continent s'explique
par les récents développements de la diplomatie économique
marocaine dans ces pays, ainsi que par l'intensification des relations
commerciales du Maroc et l'activisme du chef de l'Etat en Afrique,
particulièrement après la chute de Kadhafi.
Ce mémoire prendra en compte les liens historiques,
culturels et religieux qui existent entre le Maroc et l'Afrique car ils
permettent de comprendre pourquoi les entreprises marocaines publiques et
privées s'intéressent au marché africain ; comment elles
l'appréhendent ; comment elles adaptent leur manière de faire de
la veille stratégique sur le continent et pourquoi elles comprennent
mieux les pays africains que certains de leurs concurrents étrangers.
Nous nous intéresserons donc aux entreprises marocaines publiques et
privées qui ont une stratégie de continentale.
Corpus
La récolte des propos des dirigeants des entreprises
marocaines les plus développées sur le continent africain est
cruciale dans ce travail. En effet, je suis convaincue que seuls les acteurs du
terrain permettent d'en savoir plus sur ce que la littérature ne dit
et/ou ne sait pas sur l'intelligence économique au Maroc.
J'ai ainsi conduit des interviews avec les
personnalités suivantes pour alimenter mes réflexions :
- Abdelmalek Alaoui, président de
l'Association Marocaine pour l'Intelligence Economique et PDG du cabinet de
conseil en intelligence économique Global Intelligence Partners ;
- Mamoun Tahri Joutei, responsable du
département d'intelligence économique de BMCE Bank, banque
marocaine implantée dans plus de quinze pays africains ;
- Ghita Lahlou, directrice
générale de Saham Santé et Saham Offshoring et
Nadia Fettah, directrice générale
déléguée chez Saham Finances en charge des finances et des
fusions acquisitions. Saham Group est le leader des assurances au Maroc et en
Afrique avec des implantations dans treize pays d'Afrique subsaharienne ;
- Brahim Skalli, directeur Stratégie
et Partenariats chez Alliances, leader marocain de la promotion
immobilière et dont la stratégie d'implantation en Afrique est
très dynamique.
Entreprise interrogée
|
Secteur
|
CA 2013 (m€)
|
# employés
|
succursales africaines
|
En Afrique depuis
|
En Afrique1
|
Global Intelligence Partners
|
Conseil en IE
|
N/A
|
10
|
N/A
|
2010
|
N/A
|
Saham Group
|
Assurances
|
700
|
2 000
|
13
|
2010
|
75% du RN dans 5 ans
|
Alliances
|
Immobilier
|
200
|
500 - 1 000
|
2
|
2013
|
30% du CA d'ici 2015
|
BMCE Bank
|
Banque
|
10 500
|
5 500
|
15
|
1980
|
25% du RN en 2011
|
6
1 Lettre d'information «Regards», n3, mai
2013
7
La littérature étudiée dans ce
mémoire provient essentiellement d'articles et de publications presse
(papier et web). Ceci s'explique par le fait que le sujet recèle une
forte dimension géopolitique et que de nombreux articles de presse
pertinents parus sur le sujet abordent le sujet dans toute son
actualité. Ce mémoire de recherche effectue un aller-retour
permanent entre la littérature académique et journalistique, les
interviews que j'ai menées et ma réflexion personnelle.
Hypothèses de travail
La revue de la littérature académique et
journalistique parue sur le sujet, présentée tout au long de ce
mémoire de recherche, m'a permis de dégager trois grandes
hypothèses de travail que j'ai confrontées à la
réalité du terrain :
- Il est primordial pour les entreprises de mettre en place
une intelligence économique pour faire face aux défis de la
mondialisation et pour s'implanter en Afrique (hypothèse validée
dans ce mémoire) ;
- Les grandes entreprises marocaines ont mis en place des
cellules d'intelligence économique en interne ; en revanche
l'intelligence économique est inexistante dans les PME (hypothèse
nuancée) ;
- L'intelligence économique gouvernementale et
nationale profite au secteur privé pour conquérir les
marchés africains (hypothèse invalidée).
8
|