0.5. PRESENTATION DES THEORIES EXPLICATIVES DE
REFERENCE
Pour le professeur Mulumbati Ngasha Adrien, la
présentation des théories explicatives de référence
n'est rien d'autre que l'ensemble des théories qui ont des rapports avec
le sujet étudié pour s'appesantir sur
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celle qui a des rapports plus directs avec le sujet
étudié. Et c'est à cette dernière que le chercheur
va se référer principalement dans son
étude.12
Ainsi, pour mener à bon port cette étude nous
avons opté pour la théorie bureaucratique de Max Weber, et la
théorie de l'analyse systémique des organisations. Ces deux
théories vont nous servir de fil conducteur dans l'étude ou
l'analyse de notre thème de recherche qui est l'agent public et code de
conduite. Pour être claire, voici en quelques lignes la
présentation concise de nos théories de
références.
La Théorie bureaucratique
Wébérienne
M. Weber trace le chemin menant à la rationalisation
des organisations, caractérisées par une logique obéissant
au calcul, à la prévision, à l'évaluation et
à la volonté d'efficacité. Il montre ainsi que le type le
plus pur de domination légale est la domination par le moyen de la
direction administrative bureaucratique garante d'une utilisation efficace des
ressources organisationnelles. 13
En effet, M. Weber affirmait que l'existence de règles
et de marches à suivre bien définies et respectées
à la lettre profiterait tant aux membres d'une organisation qu'à
ses clients. Ainsi, il a contribué à l'élaboration des
règles visant à éliminer les sources d'inefficacité
organisationnelle. A cet égard, M. Weber propose l'application des
principes suivants :
Ø Division du travail : le poste, les
tâches et les responsabilités de chacun doivent être
clairement définis ;
Ø Structure hiérarchique : la
relation entre un patron et ses subordonnés
doit être définie d'une manière
explicite, et les limites de l'autorité de chacun établies avec
précision ;
Ø Sélection du personnel : le
choix d'un nouvel employé doit être fondé sur sa formation
et ses connaissances techniques, que l'on aura vérifiées
à l'aide de tests ;
Ø Règles et règlements
normalisés : des règles et des règlements
précis doivent être appliqués pour garantir
l'uniformité du travail et la normalisation des actes accomplis ;
12 A.MULUMBATI NGASHA, Manuel de
sociologie générale, Lubumbashi, Ed. Africa, 2017,p 43.
13 M.KAPEND NGUZ, Notes du cours de
théorie des organisations, 3ème graduat
SPA, FSSPA, UNILU, 2019-2020, inédit, p.23.
Ø
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Caractère impersonnel des relations :
les relations entre les différents membres de l'organisation doivent
être impersonnelles. L'application de règles et de
règlements est de nature à éviter tout conflit de
personnalités ;
Ø Avancement : les employés
doivent recevoir un salaire à taux fixe et obtenir de l'avancement
d'après leur compétence et leur ancienneté.
La mise en place de l'administration bureaucratique est,
selon Weber, une puissante manifestation de la rationalisation .Elle
témoigne de la progression de la domination légale ou rationnelle
au détriment de la légitimité charismatique ou
traditionnelle souvent présentes dans les structures d'autrefois. M.
Weber distingue trois types de domination légitime :
Ø La légitimité charismatique
: elle est fondée sur la reconnaissance du charisme du
leader, c'est-à-dire ses dons, ses qualités extraordinaires. Dans
ce cas, la disparition du leader et le problème de la succession qui y
est associé peuvent remettre en cause l'organisation et sa survie.
Ø ·La légitimité
traditionnelle : elle repose sur la croyance en la
sainteté des traditions valable de tout temps et en la
légitimité de ceux qui sont appelés à exercer
l'autorité par ces moyens. Cette légitimité est
fragilisée par sa vision historique qui ne tient pas compte des
évolutions de l'environnement.
Ø La légitimité
rationnelle-légale : la validité de la
légitimité de ce type de domination provient de son
caractère rationnel, elle repose sur la croyance en la
légalité des règlements arrêtés et du droit
de donner des directives qu'ont ceux qui sont appelés à exercer
la domination par ces moyens
Dans l'organisation proposée par M. Weber,
l'autorité est ici fondée sur la légitimité
rationnelle-légale. L'autorité de type légal-rationnel
s'impose suite à la croyance en la validité d'un statut
légal et d'une compétence positive fondée sur des
règles établies rationnellement.
L'application de principes bureaucratiques demeure encore
très répandue, surtout dans des organisations comme
l'armée, les Communes, les hôpitaux, les Ecoles, les
universités, etc... Si autant d'organisations ont aujourd'hui recours
aux principes bureaucratiques, c'est parce que leur succès repose en
grande partie sur la réalisation efficace et
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rapide d'une énorme quantité de travail, ce qui
n'est possible que si leurs employés respectent certaines règles
et instructions.
Théorie de l'analyse
systémique
C'est à Bertalanffy que l'on attribue la
théorie des systèmes. Cette théorie assimile
l'organisation à un système (ensemble des parties
interdépendantes agencées en fonction d'un but) complexe,
finalisé, hiérarchisé, commandé et ouvert sur son
environnement que l'on définit comme l'ensemble des
éléments extérieurs à l'entreprise ayant une
influence sur elle et qu'elle peut influencer en retour. En outre, l'analyse
systémique repose sur l'idée que pour bien comprendre le
fonctionnement d'un tout, il faut examiner les relations existant entre les
parties de ce tout.14
Les principaux concepts associés à la
théorie des systèmes sont ceux de système ouvert et de
système fermé, de rendement et d'efficacité, d'entropie,
de sous-système, d'équifinalité et de synergie.
Ø Le système ouvert et le
système fermé : Selon Bertalanffy, un
système peut être de type ouvert ou fermé. Un
système fermé ne subit nullement l'influence de son environnement
extérieur. En revanche, un système ouvert reste en constante
relation avec son environnement extérieur. Or, toutes les organisations
fonctionnent à l'intérieur d'un système ouvert
puisqu'elles ont besoin de ressources qu'elles transforment pour produire des
biens et des services ;
Ø Le rendement et l'efficacité
: Dans un système fermé, on se
préoccupe uniquement de l'utilisation interne des ressources,
c'est-à-dire de l'économie et du rendement. Tandis que dans un
système ouvert on examine, on dépasse la simple
préoccupation de l'utilisation interne des ressources pour examiner les
effets de l'organisation sur la société ou, en d'autres termes,
son efficacité. Le degré d'efficacité indique
essentiellement dans quelle mesure les produits et les services offerts par
l'organisation répondent aux besoins de l'environnement extérieur
;
Ø L'entropie : elle
exprime la tendance de tout système à se désorganiser,
à se détériorer et à se dissoudre. Les managers
doivent ainsi recenser en permanence les sources d'entropie afin d'envisager
les actions correctives nécessaires. De ce fait, aucune forme
organisationnelle n'est définitivement satisfaisante, toute situation
acquise est menacée ;
14 M.KAPEND NGUZ, Op.cit. p.45.
Ø
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Les sous-systèmes :
un sous-système fait partie d'un tout beaucoup plus grand que lui.
Le corps humain, par exemple, présente divers sous-systèmes, dont
le système nerveux, le système vasculaire et le système
respiratoire. Or, chacun d'entre eux doit bien remplir son rôle pour que
l'ensemble de l'organisme fonctionne adéquatement ;
Ø L'équifinalité
: le concept d'équifinalité implique qu'il
existe différentes façons de combiner des sous-systèmes
pour réaliser un objectif. Les gestionnaires doivent se demander quelle
est la manière la plus rentable de fournir tel service ou tel produit
;
Ø La synergie : le
concept de synergie signifie qu'un tout représente davantage que la
somme de ses parties.
Dans le cadre même de l'analyse systémique, on
trouve des travaux portant sur les caractéristiques de l'environnement
et notamment les types et rôles des parties prenantes. Ils conduisent
à analyser l'organisation en étudiant les acteurs et facteurs qui
composent son environnement. On peut alors distinguer, d'une part,
l'environnement immédiat composé de ses clients, concurrents,
fournisseurs et sous-traitants, et d'autre part son environnement
général composé des parties prenantes plus ou moins
immatérielles mais ayant une influence importante sur l'entreprise telle
que la politique économique (inflations, taux d'intérêt,
les impôts, les subventions...), la dimension culturelle et
socio-éducative (degré de formation et culture
générale des individus...), les facteurs technologiques,
démographiques et politico juridiques.
A la suite de la présentation, il est important de
justifier la raison principale du choix de ces théories dans notre
travail. Ainsi donc, La théorie bureaucratique wébérienne
est prescriptive dans la mesure où elle repose sur les normes d'une
organisation en mettant l'accent sur la compétence et la rigueur. Pour
nous, cette théorie s'apparente à notre étude par le fait
que, la commune de Kampemba étant une organisation dispose d'un
personnel, c'est-à-dire les agents publics qui sont sensés
exécuter et remplir leurs tâches dans le respect des règles
établies par l'organisation en vue de satisfaire l'intérêt
général. En ce qui concerne la théorie de l'analyse
systémique, cette théorie nous aidera à identifier les
éléments de base de la Commune de Kampemba
considérée comme système ; il s'agira des agents publics,
des services, le conseil communal, la population, et les éléments
extérieurs du système, tels que les facteurs
géographiques, économiques, sociaux et psychologico-mentaux.
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