1.2.3.1. Effets sur les animaux
Actuellement, la pollution de l'air continue à faire
des ravages aussi bien dans la faune sauvage que parmi les animaux domestiques.
Ainsi, à proximité des usines de métaux non ferreux
(fonderie de plomb, de zinc et d'argent et d'autres usines), on a
constaté des intoxications de cerfs, de chèvres et d'abeilles.
Certaines constatations constituent des phénomènes indicateurs du
risque de nocivité pour les hommes, d'autres correspondent à des
dommages économiques importants. On peut citer les vers à soie
qui s'intoxiquent par l'ingestion des feuilles de mûrie
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sur lesquelles s'est déposé le fluor. Dans les
zones polluées par les rejets des usines de métallurgie
non-ferreux, le plomb se dépose sur la végétation et les
animaux l'accumulent dans leur corps par l'intermédiaire du fourrage
contaminé. La concentration du plomb dans le fourrage frais a atteint
dans certains cas 25-45 ppm. Dans le voisinage des installations industrielles,
on a signalé aussi des intoxications d'animaux avec le molybdène,
le sélénium, l'arsenic et d'autres produits chimiques. Les
poussières alcalines provenant des composés de calcaire
traités dans une usine de ciment peuvent provoquer des troubles chez les
animaux par les lésions du tube digestif. De telles indications se sont
déjà produites en Allemagne (USEPA, 1999).
1.2.3.2. Effets sur les humains
De nombreuses études ont été faites ces
dernières années sur les effets des poussières en
suspension sur le corps humain. Les PM10 et PM2.5, la fraction respirable et la
fraction fine des poussières en suspension, se sont
révélés être un bon indicateur de la charge
polluante déterminante pour la santé. Plus les particules sont
fines, plus elles peuvent pénétrer profondément dans les
bronches, les bronchioles et les alvéoles, altérer la ventilation
pulmonaire et provoquer des réactions inflammatoires. Les particules les
plus fines peuvent également passer des poumons dans le système
circulatoire. C'est pourquoi des immissions excessives de particules fines
portent non seulement atteinte aux voies respiratoires, mais peuvent
également influencer l'évolution des maladies cardiovasculaires.
Lorsque les immissions de PM10 et de PM2.5 sont élevées, on
constate un nombre accru de dyspnées, d'asthme, de bronchites,
d'infections des voies respiratoires, de cancers des poumons ainsi que de
douleurs et affections des voies respiratoires chez les enfants et les adultes.
On note un accroissement des consultations d'urgence et des admissions à
l'hôpital pour cause de problèmes respiratoires et
cardiovasculaires. Le taux de mortalité prématurée ainsi
que la mortalité à long terme (réduction de
l'espérance de vie) augmentent également. D'une manière
générale, la très grande fraction de poussières en
suspension (PM10 et PM2.5) est moins toxique que les particules très
fines provenant des gaz d'échappement.
Les particules de suie du diesel, le benzène, les
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) font partie des polluants
atmosphériques cancérogènes. Ils sont toxiques pour
l'homme à partir de doses infimes. Une concentration seuil de
non-toxicité n'existant pas. Selon un rapport d'experts publié en
Allemagne, les particules de suie du diesel contribuent pour 60 à 70
25
%, les HAP pour 15 % et le benzène pour 10 % au risque
de cancer provoqué par les polluants atmosphériques (Dagobert,
1992).
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