CHAPITRE 5 : ANALYSE DES RESULTATS
5.1. METHODE D'ANALYSE
Nous avons mis en place une méthode d'analyse que nous
avons pu observer dans un article portant sur l'analyse des entretiens
individuels qualitatifs (Krief and Zardet, 2013). L'analyse se
décortique de la manière suivante, le premier objectif est de
mettre en lumière « l'effet miroir » qui sera utilisé
dans un diagnostic initial. Il aura pour but de confronter les
différentes réponses observées lors des entretiens, il ne
faudra alors pas interpréter ces réponses, il d'agira de
structurer les réponses collectées.
On utilisera également la technique de l'analyse
thématique qui consiste à identifier le traitement des
unités d'analyse, soit regroupé par thème ou idée
clefs lors de chaque entretien. Étant donné que nous avons
réalisé une suite logique lors de nos entretiens les idées
clefs se situeront à chaque fois dans les mêmes thèmes.
Nous avons volontairement décidé dans notre
analyse de séparer dans un premiers temps la confrontation des
entretiens experts sur la filière qui ont pour partenaires ou clients
les artisans, on retrouvera la grille d'analyse puis les scripts (annexe 8
. Grille d'analyse expert sur le marché de la distribution de
matériel électrique). Et dans un second temps nous
opposerons les réponses des deux artisans électriciens, de la
même manière on observera en annexe la grille d'analyse et les
scripts de ces deux interlocuteurs (annexe 9 . Grille d'analyse Artisan
électricien). Évidemment les regards ne sont pas les
mêmes et la vision est forcément plus restreinte pour la vision
des artisans qui voient plus les questions dans leur quotidien et à
court terme.
5.2. ANALYSE DES ENTRETIENS QUALITATIFS 5.2.1. Analyse
des entretiens experts (non artisans)
(Annexe 10 à 14 . Script des entretiens)
5.2.1.1. Présentation de l'interrogé et
de son entreprise environnement
Les 3 collaborateurs de l'entreprise YESSS ELECTRIQUE ont tous
au moins 10 ans d'expérience et des statuts cadres dans la
société, on peut ainsi y voir une politique de d'évolution
en interne pour les postes à responsabilités à savoir ;
Directeur Régional, Directeur d'Agence et Responsable Web et Marketing.
Ces trois mêmes salariés ont des niveaux bac + 2 et doivent
actuellement développer de par leur expérience des
compétences managériales. Deux d'entre eux ont des
compétences commerciales acquis durant leurs études
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et sont au quotidien amené à développer
ou perdurer leurs relations commerciales que ce soit en amont ou en aval. Nous
retrouvons également une personne sans diplôme qui n'a
cessé de progresser à travers sa foi autodidacte. Il a
changé plusieurs fois d'entreprise pour se lancer de nouveau
défis toujours dans cette dimension commerciale et occupe une poste de
Key Account Manager au sein de la société HAGER (Grande
Entreprise). Et puis nous avons un profil tout autre, nous retrouvons une
coordinatrice commerciale qui est au service des artisans essentiellement
électriciens et plombiers. Issue d'une formation de secrétariat
et d'administration elle est salariée de la coopérative GCAP 44
(Groupement des artisans plombiers du 44).
Toujours dans une démarche qui permettait d'installer
la confiance dans nos échanges, après m'avoir
énoncé leur parcours professionnel, chacun d'entre eux m'ont
présenté la structure dans laquelle ils évoluent. Pour
rappel, l'entreprise YESSS ELECTRIQUE est un distributeur de produits
électriques auprès d'une clientèle principalement
artisanale. Elle compte 300 agences en France, ces nombreuses implantations lui
permettent de fortes relations humaines avec sa clientèle.
Tandis que le groupement GCAP 44 rassemble plus de 60
entreprises artisanales de moins de 10 salariés. Elle leur permet
d'avoir des avantages sur des séjours mais surtout des conditions
tarifaires préférentielles négociées auprès
des grossistes de matériel électrique. Le pouvoir de
négociation est ainsi plus important en groupement qu'en solitaire.
On retrouve aussi le fabricant en produits électriques
essentiellement destiné au marché tertiaire, HAGER. La
société emploie plus de 5000 collaborateurs, ses clients sont les
grossistes et ses consommateurs finaux les artisans. Les distributeurs sont
leur passerelle pour atteindre leur consommateur final, ce n'est pas pour
autant qu'elle ne met pas en place des stratégies de publicité
visant à attirer l'artisan avec par exemple le sponsoring Racing
Football Club à travers un sport populaire. On a ainsi à faire
à trois structures bien différentes sur la filière, soit
le fabricant, le grossiste et une coopérative regroupant les
artisans.
5.2.1.2. La transformation digitale sur le marché
BtoB
Tous les interrogés ont bien évidemment
répondu que leur métier avait évolué sur le
marché ces dernières années avec l'apparition du digital.
L'offre et les techniques de travail se sont plus adapté(es) que
modifié(es) à de nouveaux besoins. On retrouve une nouvelle
catégorie de de clients, ceux qui souhaitent « tout tout de
suite » qui comprend la logistique, les demandes de prix, les devis,
les informations des produits... Deux d'entre eux nous
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souligne que le digital est bien en retard sur le
marché du bâtiment (M. Gourbière ; M. Onillon). Tous
évoquent que leur société s'est adaptée comme elle
le pouvait pour s'adapter aux besoins d'une nouvelle clientèle toujours
plus intransigeante. Avec l'arrivée d'internet M. Onillon nous
révèle qu'il est impératif de « s'adapter en
permanence » pour les entreprises car les populations
maîtrisent de plus en plus internet au quotidien.
Tous nous ont clairement formulé qu'internet
était avant tout un gros gain de temps, avec notamment le passage du fax
au mail qui a complètement transformé le métier dans les
échanges avec les différents partenaires économiques (M.
Renoult). Quatre nous exposent qu'internet est devenu un gain de temps surtout
à travers l'accès à l'information qui est devenu
très rapide qui peut être caractérisé par des
renseignements sur un produit, des idées de prix, des nouvelles
normes... Mais cette information détenue aussi facilement que rapidement
pose des limites... En effet en terme de prix, deux salariés du
distributeur nous livrent leur point de vue sur les défauts dont peuvent
être à l'origine les nouvelles technologies. Cette capacité
pour n'importe quel client ou prospect à accéder aux prix et de
pouvoir les comparer génère une concurrence indéniable.
On y retrouve même une concurrence qui peut être
déloyale en Europe avec un artisan électricien qui n'a pas
hésité a profité des faibles coûts de la marchandise
d'un distributeur dans un pays où le niveau de vie est bien
inférieur à celui de la France. Après avoir
effectué ses achats en ligne dans ce pays, il n'a pas
hésité à revendre le matériel directement au
particuliers, internet soulève tout de même des craintes parmi nos
interrogés (M. Renoult). On a remarqué une attitude plutôt
révoltée à la façon de régir à la
question de la part de ces deux acteurs (haussement de la voix,
rapidité de la parole).
Nous avons entendu deux discours évoquant les
mêmes propos en ce qui concerne l'aspect générationnel, en
précisant que les artisans d'aujourd'hui ne sont pas ceux de demain.
Dans dix ans, tout le monde saura se servir de son smartphone, et cette
utilisation sera croissante les années à venir pour tous types
d'opérations. Les artisans qui fonctionnaient de manière
« traditionnelle » auparavant ont du mal à s'adapter
à ces technologies. Mme Drevet exprime qu'il y a deux écoles
(avec une certaine forme d'agacement : soupirs) : la classique, et
la 2.0. Elle nous livre qu'il y a bien une fracture qui est avant tout
générationnel dans l'utilisation des technologies. Mais on peut
aussi y percevoir une des différences selon les typologies de
métiers avec lesquels, elle collabore. Selon elle, les
électriciens sont plus sensibles aux nouvelles fonctions digitales que
les plombiers notamment dues au fait qu'ils
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doivent être en constante curiosité sur leur
secteur d'activités avec les nombreuses nouvelles technologies
(domotique, smart home...).
Dans cette même démarche, on observe une autre
différence qui n'est pas dans l'utilisation ou non de celles-ci. Mais
plutôt avec des mentalités différentes, en voulant limiter
les coûts, les nouvelles générations
préfèrent acheter directement pour « faire
soi-même » (dans la mesure du possible). Les particuliers se
rendent de plus en plus dans les agences pour s'approvisionner du produit
souhaité et n'hésitent pas à se rendre sur internet pour
comprendre comment l'installer par la suite (tutoriels YouTube) (M.Renoult).
Trois nous délivrent que leur entreprise et celles du
bâtiment en général offrent des solutions de plus en plus
personnalisées auprès de leur clientèle notamment en terme
de promotions. Les métiers depuis les années 2000 se sont
modifiés sur le marché du bâtiment en général
mais aussi sur le marché de la distribution en matériel
électrique. M. Gourbière nous affirme « qu'aucun
marché ne peut échapper au digital » (on observe une
forme de sérénité sur ce qu'il dit, il parle calmement et
reste optimiste). M. Jannez reprend un peu le même propos « la
digitalisation s'installe dans tous les secteurs d'activités »,
on comprend par les propos de ces deux personnes que la transformation est
logiquement inévitable et dans tous les secteurs d'activités
(le propos est délivré comme une évidence).
L'avis de M. Gourbière sur la question du site internet
est tranchée, « le fait d'avoir un canal de vente
supplémentaire est positif » sans négliger l'importance du
contact humain qui est au centre de la relation de YESSS avec sa
clientèle. (« Le site BtoB est un outil supplémentaire
et non une agence concurrente » : agacé dans la formulation
sûrement liée aux craintes justement des commerciaux de
l'entreprise face au net).
On remarque que le fabricant et le distributeur innove
beaucoup sur la question du digital, leurs site internet sont très
performants, ils multiplient les canaux de contact que ce soit en interne qu'en
externe (surtout l'entreprise YESSS : applications, télés,
tablettes...). En revanche la coopérative ne dispose uniquement d'un
site internet et d'une boîte électronique et ne semble pas avoir
besoins de plus d'éléments pour communiquer auprès de
clientèle artisanale (sans doute faute de moyens...).
L'entreprise HAGER met en place des magasins autonomes pouvant
proposer à ses clients des outils digitaux, l'entreprise dispose d'un
service très performant pour mettre en place des innovations de
communication ou de procédés en direction de ses clients.
« Celui qui ne s'adapte pas aux nouveaux besoins de ses clients aura
un impact négatif » nous
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souligne M. Jannez. On observe que même dans le
bâtiment les entreprises ont compris les enjeux de la transformation
digitale.
En ce qui concerne l'utilisation des nouveaux outils digitaux
de la part des artisans, les avis divergent... M. Onillon évoque que
dans l'intégralité les artisans ont bien compris les enjeux du
digital alors que Mme Drevet nous dit qu'ils sont encore trop peu à
l'aise avec ces nouveaux moyens. Deux évoquent qu'ils sont de plus en
plus réceptifs notamment du fait qu'ils peuvent y gagner du temps et
donc de l'argent. Deux évoquent tout de même que les artisans sont
de manière générale encore trop peu réceptifs
à ces outils digitaux. M. Gourbière évoque que «
sur ce secteur en retard, il faudra être prêt à temps »
pour répondre aux besoins des futurs artisans qui seront
forcément plus connectés (soupirs liés aux moyens
déployés et encore trop peu utilisés...). M. Renoult
nous évoque ses craintes face à cette montée du
numérique, il utilise un terme fort « métier de
commercial en péril ». Par peur qu'internet remplace à
l'avenir son métier, mais il reste optimiste en insistant sur la
relation commerciale qui devra se modifier et renforcer encore plus ses liens
humains avec ses clients et propose encore plus de conseils.
5.2.1.3. La vision personnelle sur l'avenir du digital
sur le marché
La vision personnelle est plutôt commune sur certains
points. La majorité évoque à nouveau la dimension
générationnelle à prendre en compte, il faut que les
entreprises soient prêtes pour ces prochaines années car la
demande sera exponentielle sur ce marché. Il faudra pouvoir proposer des
solutions digitales pratiques et adaptées aux besoins des artisans, 4
nous évoquent que le conseil restera très important voire
même indispensable, il faut entretenir ses liens humains sûrement
différemment. M. Jannez nous renseigne avec optimisme : « le
bon deal » et le bon « service » seront toujours
valables même à l'ère du numérique encore plus
développé que ce jour. Le passage plus poussé à
internet devra donc impérativement toujours placer l'humain et les
relations sociales qu'il constitue pour s'adapter à sa cible. Deux
interrogés nous font part de leurs idées sur la place du phygital
dans les années à venir y compris dans le monde du bâtiment
pour accompagner sa clientèle au mieux à son environnement
(bornes dès l'agence pour introduire le numérique au client
dès l'agence). Une application très performante pourrait aussi
être mise en oeuvre nous livre deux interviewés (informations
produits, prix, ergonomie...).
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En somme la modification de la relation client sera
très délicate et ne sera surtout pas à négliger
pour ne pas décevoir cette clientèle artisanale, l'accompagnement
aux nouvelles technologies semble la solution la plus adaptée.
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5.2.2. Analyse des entretiens experts
(artisans)
(Annexe 15 et 16 : Scripts des entretiens artisans)
5.2.2.1. Présentation de l'interrogé et
de son entreprise environnement
Les deux artisans interrogés ont une cinquantaine
d'années et ont des postes à responsabilités et ont une
vision stratégique dans l'entreprise artisanale dans laquelle ils
évoluent. L'un est le fondateur de sa société NELSON
ELECTRICITE et occupe toujours un poste d'électricien. Le second artisan
a plusieurs casquettes au sein de l'entreprise HVE, il est artisan
électricien, technicien chantier et responsable du service achats. Les
deux sociétés n'opèrent pas sur la même zone
géographique, l'une est dans la région Pays de Loire et l'autre
Bretagne. Leur clientèle est composée pour toutes deux de BtoB et
BtoC. Leur activité est liée à tous types
d'aménagements nécessitant des travaux électriques surtout
dans la rénovation.
L'entreprise HVE dispose d'une logiciel ERP nommé
Codial (l'artisan évoque le programme avec satisfaction et rappelle
le temps gagné) contrairement à l'entreprise Nelson
Electricité. Les deux stratégies d'achats artisanales vont
dépendre du temps qu'elles ont pour commander, du volume achat de la
commande mais aussi la composition de la commande (« si de nouveaux
produits alors ils auront besoin de conseils »). Si elles n'ont pas
de temps elles commanderont tard via le site ou bien par mail ou passeront un
appel à l'agence. En revanche, si les salariés des entreprises
artisanales ont du temps, que la commande est conséquente ou lorsqu'ils
ont besoin de conseils ils se déplacent ou agence pour rencontrer leur
commerciale, le contact humain pour eux étant gage de confiance (les
deux ont souligné l'importance de voir régulièrement leur
commercial).
Internet est un gain de temps mais les artisans ne pourraient
passer des commandes uniquement par ce biais, ils leur manqueraient une
dimension sociale et humaine qui est très importante dans leurs achats,
le fait d'être considérés. Ils voient plus internet comme
une solution de repli en cas de manque de temps (nous rappelons que les
artisans ne sont pas nés avec ces nouvelles technologies et ne les
voient pas du même oeil).
Les deux entreprises ont une approche semble en terme
d'achats, ils mettent en concurrence deux ou trois distributeurs pour avoir des
prix différents même s'il ne sera pas le facteur de
décision déterminant sauf en cas d'écarts
significatifs.
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5.3.2.2. Le digital et leur entreprise
Avec M. Marolleau dès que j'ai évoqué le
thème du digital, nous avons pu remarquer une certaine crainte
« je ne `occupe pas de la stratégie digitale... », on
le décèle comme une forme de limiter la discussion et ne pas
aborder le digital (peut-être par manque de savoir-faire sur le net).
Elles ont toutes deux mises en place un site internet pour
avoir une visibilité maximale (« carte d'identité de
l'entreprise avec les contacts » M. Marolleau) auprès de leur
clientèle et surtout pour ne pas perdre de retard, « on fait
comme tout le monde » (M. Pilori). Les différents canaux de
communication sont pour tous deux : le mail, le courrier, et l'appel
téléphonique. La société artisanale Nelson
électricité est un peu plus avancée elle dispose d'une
page Facebook et tente de publier du contenu assez
régulièrement.
Les deux artisans évoquent très facilement que
l'objectif premier est clairement de gagner du temps (gagner du temps tous
les jours à l'aide de l'ERP » M. Marolleau) et internet permet
une grande quantité d'informations. Les deux estiment être
plutôt à l'aise avec les outils digitaux (même si l'un
nous livre qu'internet n'est pour lui qu'à usage professionnel, on peut
considérer qu'il maitrise ces outils de manière
limiter...).
5.2.2.3. La vision personnelle sur l'avenir du digital
sur le marché
Les deux interlocuteurs ne sont pas très imaginatifs
sur la présence des supports digitaux (« je ne sais pas trop...
», yeux levés au ciel). Les artisans nous font comprendre que
pour eux le digital n'évoluera que très peu dans leur
métier et entreprises les années à venir. Pour M.
Marolleau une nouvelle avancée digitale pourrait être un logiciel
ERP encore plus développé et complet mettant en comparaison les
produits sur les sites des distributeurs en matériel
électrique.
L'entreprise Nelson Electricité a très bien
compris les enjeux des nouveaux outils numériques, elle cherche à
se distinguer de la concurrence. M. Pilori rappelle également qu'il
faudra s'adapter au fil des nouvelles avancées et que le contact humain
sera en amont et en aval sa priorité, sa force de travail (« un
secteur qui demande un contact physique »).
5.3. CONCLUSION DES ANALYSES
Nous pouvons donc conclure que l'ensemble des
interrogés ont ressenti un net changement dans leur métier depuis
l'arrivée d'internet. Cet outil très récent a permis de
gagner en temps, effet il permet de passer commande à tout moment de la
journée sans avoir
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forcément à se déplacer ou bien de
téléphoner à son distributeur de matériel
électrique. Cette nouvelle technologie est à la fois
perçue comme un facteur positif mais aussi négatif. L'avantage
est nous l'évoquions de gagner du temps, et d'avoir accès
à l'information de façon très simple et rapide. Mais
justement cette possibilité pour les artisans de pouvoir se renseigner
sur un produit très facilement ou d'avoir des prix très
intéressants sur le net peut avoir des nuisances sur la relation
commerciale des équipes YESSS ELECTRIQUE. On remarque certaine
appréhension sur les années à venir avec une peur de
supprimer le maillon physique de la filière, nous avons même
entendu la crainte que le métier de commercial soit en «
péril » ces prochaines années.
Nous pouvons en revanche affirmer que tous les acteurs
interrogés avaient bien conscience de l'importance des relations
humaines et sociales qui sont actuellement présentes sur le
marché. Ces relations professionnelles sont `gage de confiance »
pour la clientèle que ce soit l'artisan avec son client et l'artisan
avec son grossiste de matériel électrique. Nous pouvons ainsi
comprendre que l'artisan entretient des liens forts avec ses partenaires que ce
soit ascendants ou descendants. Même si l'aspect
générationnel est un élément plus que logique face
à l'utilisation des technologies, les artisans de demain souhaiteront
tout de même être en contact physique au maximum de leur
clientèle ou fournisseurs.
Les acteurs de ce marché ont tous dû s'adapter
aux nouvelles technologies pour être en phase avec leur environnement.
Pour ne pas briser cette dimension sociale le distributeur devra s'adapter aux
besoins et attentes de sa clientèle, en les accompagnant à son
digital, il pourrait renforcer ses relations win-win. Nous avons bien
cerné les futurs enjeux entre les artisans et leurs distributeurs
grâce à ces entretiens, et nous pouvons retenir que la relation
commerciale se modifiera sans pour autant briser cette dimension humaine qui
est indispensable sur ce marché de la distribution électrique.
Comme les artisans ont toujours su le faire, ce sera au distributeur de
produits électriques de clairement s'adapter aux vraies
problématiques de ses clients.
5.4. CONFRONTATION AVEC LA REVUE DE
LITTERATURE
L'artisanat est comme nous avons pu le voir
précédemment dans notre revue de littérature l'un des plus
vieux métiers du monde. Cette profession a toujours réussi
à s'adapter au fil du temps. Nous observons qu'encore une fois, ce
métier a été contraint d'évoluer avec l'essor des
technologies depuis les années 2000 pour être en phase avec son
temps. La proximité qu'ils
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entretiennent avec leurs partenaires se confirment dans notre
étude qualitative, ils tissent de forts liens humains avec leurs
partenaires économiques sur le long terme.
Les artisans souhaitent lorsqu'ils naviguent sur le net,
notamment sur les sites de leurs distributeurs par exemple, avoir accès
à l'information facilement. Les artisans nous ont dévoilé
qu'internet était riche en renseignements mais il pouvait être
facile de s'y perdre. Les nouveaux outils numériques permettent de
gagner en rapidité, alors il est important de cerner que les artisans
veulent facilement avoir accès au renseignement souhaité. C'est
pourquoi l'organisation du site internet doit être simplifiée en
direction d'une cible qui n'a pas de compétences reconnues pour le
digital. Le fait de simplifier l'architecture permettra de gagner en
satisfaction client, c'est un élément qualitatif non
négligeable.
Nous constatons au vu des différentes mise en place sur
le web que l'entreprise YESSS ELECTRIQUE a déjà défini une
stratégie digitale pour subvenir aux besoins de ses clients. C'est
grâce à l'impulsion d'un management dynamique que l'entreprise a
pu mettre en au point ces différentes actions digitales. Nous analysons
que l'entreprise a bien compris les relations qu'il fallait mettre en place
avec ce type de clientèle artisanale : l'humain au centre de la relation
commerciale. Le fait de réussir à s'adapter à l'ère
du temps, tout en proposant une relation commerciale adaptée,
l'entreprise réalise un succès auprès de la satisfaction
clients.
Nous avons entendu dans étude qualitative l'essor des
nouveaux outils digitaux dès les points de vente. Le phygital est en
effet présent dans de plus en plus d'entreprises dites 2.0. Pour
proposer un service toujours plus personnalisé, on remarque qu'un
accompagnement au digital pourrait être un point fort pour les clients.
Le fait de leur expliquer rapidement les tenants et aboutissants du digital de
l'entreprise dès l'agence sur une borne interactive par exemple,
pourrait être un avantage supplémentaire vis-à-vis de la
concurrence.
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