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La transformation digitale dans le secteur de l'artisanat (B2B)


par Corentin MILLON
CNAM - Nantes - Master2, Droit, Economie, Gestion parcours distribution/vente mention marketing 2019
  

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CHAPITRE 3 : REVUE DE LITTERATURE

3.1. INTRODUCTION

Cette partie de revue de littérature nous permettra d'obtenir des connaissances théoriques dans des domaines diverses tels que la sociologie des artisans, le digital et une technique marketing très développée ces dernières années : l'inbound marketing. Nous pourrons relier différents concepts théoriques tirés d'ouvrages et d'articles littéraire à notre problématique. L'objectif est alors de comprendre comment est-il possible d'inclure plus de techniques digitales pour l'entreprise YESSS ELECTRIQUE auprès de sa clientèle qui est en grande partie issue du milieu artisanale.

Actuellement, les entreprises artisanales représentent 33% des entreprises françaises. Mais celles-ci n'ont pas encore totalement pris en compte les nouvelles technologies dans leur organisation. Il sera ainsi primordial de s'adapter aux moeurs, au fonctionnement et cultures traditionnelles de sa clientèle qui est une catégorie socio professionnelle datant de l'empire romain.

Les artisans ont toujours su s'adapter à leur environnement pour répondre à de nouveaux besoins, mais aujourd'hui ces artisans-entrepreneurs doivent développer des compétences multiples (techniques, commerciales, marketing...). Il s'agit de comprendre comment le distributeur de matériel électrique peut s'adapter à sa clientèle en adoptant une transformation digitale dans tous ses métiers pour permettre un discours cohérent auprès de ses clients. On s'interpelle sur l'organisation de son site internet pour répondre à des besoins simples et précis.

Pour attirer ses clients sur internet et utiliser de plus en plus le digital, l'entreprise peut mettre en place une stratégie d'inbound marketing. L'objectif, par la publication de contenus de qualité, est d'avoir plus de visites sur ses plateformes numériques.

Dans cette revue, nous examinerons précisément l'organisation de l'artisanat et son histoire pour comprendre comment est régie la clientèle de YESSS ELECTRIQUE.

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Par la suite, nous étudierons comment l'entreprise peut intégrer plus en profondeur le digital et les principes qui permettront de réaliser une transformation digitale complète, efficace et adaptée à ses clients.

Enfin nous évoquerons différentes techniques d'inbound marketing qui comprend des techniques marketing très récentes mettant en avant les interactions avec les consommateurs autrement que de manière dite « traditionnelle ».

Tout au long de cette étude, nous essaierons de transposer les théories à notre entreprise spécialisée dans la distribution électrique.

3.2. ETUDES SOCIOLOGIQUES DU MILIEU ARTISANAL 3.2.1. L'histoire et les fondements de l'artisanat

Le groupement social de l'artisanat date de la société Antique, de l'Empire Romain. A cette époque, les artisans étaient plus ou moins mis à l'écart de la population, « le dédain de la valeur du travail se traduit par le dédain social des travailleurs » (Kizaba, 2006), alors que la Gaulle avait une image différente notamment dans ses provinces. Les artisans étaient perçus comme de petits entrepreneurs qui savaient user de leur technicité à travers leurs mains pour concevoir des produits innovants ou adaptés à des demandes bien particulières, perçus comme des « petits patrons d'ateliers ».

On distinguait à cette période deux formes d'artisanat ; Tout d'abord l'artisanat de proximité plutôt situé au coeur des villes, des « artisans urbains ». Cette activité permettait de répondre à des demandes qui pouvaient être totalement différentes, cette typologie d'artisans pouvait s'adapter aux besoins de ses clients, laissant parler leur créativité. Ensuite, on observe un artisanat de masse, qui peut se comparer à une première forme d'industrialisation. L'objectif était d'exporter les produits après leur fabrication effectué en série, à la chaîne. Ces deux formes d'artisanat étaient comparés à de l'esclavage (Kizaba, 2006).

A partir du XXème siècle, apparaissent différentes mutations que ce soit sur le plan structurel, politique, économique et social. Cette activité professionnelle se modernise alors, permettant une transformation de leurs relations avec leurs partenaires. On note, que le mot « artisanat » est réellement apparu en 1920 dans « La Gazette des métiers », ayant pour but de désigner un groupe socioprofessionnel. L'année suivante, l'État autorise les prêts financiers aux arts ruraux par le Crédit Agricole, l'artisanat voit cette avancée comme une vraie reconnaissance sociale. Cette catégorie professionnelle n'est plus, ou beaucoup moins méprisée par la société.

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Durant la Seconde Guerre Mondiale, le régime de Vichy valorisait l'artisanat via la propagande qu'elle mettait en place. Pendant les trente glorieuses, l'entreprenariat connaît un second souffle, c'est un nouvel artisanat. L'activité évolue, elle comprend désormais un caractère novateur avec un certain goût du risque (Schumpeter, 2000). L'entrepreneur détient une personnalité innovante qui n'a pas peur de l'échec, comme les petits artisans qui ont créé leur petite entreprise. On parle même d'un « très petit entrepreneur » (Hernandez, 2001). Ce dernier évoque la notion de « professionnels qui maîtrisent parfaitement un métier, une production, une technique ». On peut désormais dire que l'entrepreneur et l'artisan sont deux artisans d'une même pièce », (Kizaba, 2006). C'est à dire que le dirigeant d'une petite entreprise à caractère artisanal doit avoir à la fois un rôle organisationnel voire économique et commercial, il doit à la fois détenir un savoir-faire et une technicité qui découlent plus ou moins de la créativité. On dit que l'artisan est un entrepreneur car il doit s'adapter en permanence, et ce de plus en plus avec l'avènement d'Internet (Boutillier and Fournier, 2009).

La compétence technique que possède un artisan est la raison de vivre de son entreprise. De Rome au XXIème siècle, la place des artisans sur l'échelle sociale s'est beaucoup modifiée. Au fil du temps ils ont été exclus ou intégrés, l'État a été un acteur très important pour les entreprises artisanales au cours du XXème siècle. Le fonctionnement de cette activité professionnelle est quant à lui spécifique.

3.2.2. Les principes de l'artisanat

Les entreprises artisanales françaises représentent 33% de la totalité des entreprises de l'hexagone, et représente 14% de l'emploi. Cette petite structure est définie par sa taille (maximum dix salariés) et son métier avec la transmission des connaissances et compétences (savoir-faire et savoir-être) à travers l'histoire (Boutillier and Fournier, 2009).

A travers ce savoir-être, on remarque que l'artisan développe naturellement la théorie du don que l'on retrouve dans le livre Homo Economicus de Daniel Cohen. Le don est l'action de rendre service à une personne sans volonté de recevoir un échange pour l'action effectuée. Il nous révèle qu'un artisan, de par ses valeurs sociales et sociétales, effectue des dons sans rien attendre en retour. Cette théorie est spécifique aux métiers de l'artisanat, au dépend d'un échange marchand, l'artisan préfèrera obtenir une reconnaissance sociale et professionnelle.

On peut distinguer « un artisan ordinaire de l'artisan par essence créatif » (Loup and Rakotovahiny, 2010). L'activité artisanale est définie par l'art d'utiliser ses talents manuels pour créer des produits, solutions au service d'une personne. De son étymologie latine, on

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retrouve « artis », l'artisan est celui qui met son art au service d'autrui. On dit de l'artisan qu'il est un professionnel qui se doit d'aller à la rencontre de sa clientèle en s'adaptant à son temps dans le but de l'attirer et le fidéliser. (Mais qu'en est-il du digital ? De l'adaptation de l'artisan aux nouvelles technologies pour rencontrer ses clients et de ses partenaires économiques ?)

« L'artisan est un dirigeant de proximité » évoque l'auteur que l'on vient de nommer car il se situe sur un marché très local. Il est ancré localement mais aussi socialement (Cognie and Aballéa, 2010). Ces deux facteurs sont à l'origine de la proximité qu'il entretient avec son environnement, c'est la forme d'un nouveau capitalisme. Dans l'article, L'artisanat figure anticipatrice d'un nouvel entreprenariat de Cognie & Aballéa, on perçoit huit dimensions qui forment la proximité :

- La dimension géographique est un élément spatial. L'artisanat est caractérisé par la proximité avec son marché notamment avec la réactivité que les collaborateurs peuvent proposer à leurs clients. Les artisans développent leurs activités en grande majorité dans un rayon de moins de vingt kilomètres du lieu où ils ont grandi, et leur clientèle se trouve dans un rayon également de vingt kilomètres autour du siège de l'entreprise dans 80% des cas.

- Ce métier est défini par une dimension temporelle avec « le juste à temps », les besoins des clients sont à pourvoir rapidement, presque le plus rapidement possible pour qu'ils soient satisfait.

- On retrouve aussi l'aspect social, avec notamment les relations que forment les artisans et leur clientèle : le « face to face » facilite les transactions.

- Le point culturel est aussi imprégné dans cette notion de proximité avec une identité commune, des valeurs et habitudes identiques. Cet ancrage territorial forme des garanties d'authenticité qui se traduisent par une forte relation client.

- Également, le domaine fonctionnel permet une complémentarité entre les métiers sur un même territoire qui regroupe l'ensemble d'un processus. Par exemple : Le distributeur en matériel électrique fournit des équipements spécialisés à un plombier et un électricien qui eux vont se charger de poser le matériel chez le client d'un cuisiniste. Les partenaires qui coopèrent sont donc : le distributeur, le plombier, l'électricien, le cuisiniste pour répondre au consommateur final qui souhaitait avoir une nouvelle cuisine

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- Le côté économique est un facteur qui joue un rôle dans la RSE d'une entreprise artisanale, le digital par exemple permettrait une meilleure RSE en commandant via internet plutôt que se déplacer pour commander ses produits par exemple.

- Un aspect sociétal entre en jeu, car les liens entre les partenaires de l'artisan et ses clients évoluent. L'essor du digital permet de nouveaux moyens de communication avec des liens sociaux qui se voient être modifiés.

- En dernier lieu, on peut dégager la dimension institutionnelle qui évoque les règles qui sont propres à chaque métier issu de l'artisanat.

Ces différents points forment ainsi l'environnement dans lequel évolue un artisan. La proximité spatiale est donc un facteur qui a une importance capitale sur la proximité qu'entretient un artisan avec ses partenaires, et surtout sa clientèle. Le fait d'avoir les mêmes valeurs par exemple, enlève directement certaines barrières dans une relation.

La cité et les mondes : le modèle de la justification chez Boltanski et Thévenot, (Jacquemain) cette article nous livre que les « situations sociales sont déterminées par les personnes mais aussi et surtout les objets ». On comprend que sans les objets on ne retrouve pas d'interactions sociales comme le besoin d'un nouveau compteur électrique pour un client d'un électricien. Sans ce besoin qui manque au consommateur final, on ne pourrait observer d'échanges sociaux. Les objets sont ainsi vecteurs de constructions sociales.

Ces mêmes auteurs précédemment évoqués, ont mis en avant deux concepts dans lesquels on peut retrouver l'artisan. Ces concepts proviennent de la théorie des « Grands et Petits » qui représente l'estime sociale. D'abord la cité domestique, elle est définie par des valeurs de fidélité et de loyauté. Cette cité est basée sur des fondements structurels sociaux qui permettent d'établir des niveaux dans la société. Et ensuite on retrouvera la cité marchande développé d'abord par Adam Smith dans la Richesse des Nations. Elle symbolise le désir des biens et donc une convoitise, le désir de détenir un objet. On retrouvera par ce schéma de désir, une contraction sociale entre les distributeurs de matériels électriques, les électriciens et les particuliers qui souhaitent effectuer des changements qui nécessite des compétences artisanales. Ces deux cités domestique, et marchande nous soulignent la façon dont s'opère les échanges sociaux selon le niveau et le besoin.

L'artisanat est donc une structure sociale qui détient des compétences qui ne sont plus uniquement manuelles mais très variées pour répondre aux besoins de ses clients. L'artisanat de par ses valeurs uniques est presque devenu un modèle pour l'économie de par sa proximité.

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3.2.3. La formation d'un nouvel artisanat

« L'artisanat est devenu une figure anticipatrice des entreprises de production et de management » (Cognie and Aballéa, 2010). L'artisan détient une proximité avec l'ensemble de ses partenaires. Les grandes entreprises modernes ont justement pour problématique principale : le manque de connaissances sur les marchés locaux.

On se demande alors si l'artisanat ne serait pas l'avenir du monde industriel (Roux, 2006). L'auteur se questionne sur la place des nouveaux moyens dans le but de rénover le secteur artisanal en faisant essentiellement appel à l'innovation technologique. « Comment l'artisanat peut-il intégrer les techniques nouvelles liées à l'électronique ? », en effet Internet change les modes de fonctionnement et d'organisation de nombreuses entreprises depuis son arrivée. Cette technologie utilisée dans presque toutes les entreprises françaises permet de meilleure compétitivité grâce à la réduction des coûts qu'elle engendre. On peut retrouver des coûts diminués dans l'achat auprès de ses fournisseurs en commandant directement et simplement en ligne pour éviter de se déplacer ou encore de passer un appel et perdre du temps, en un clic l'opération est réalisée. Idem, pour la vente auprès de ses clients. Un artisan peut désormais cumuler différentes demandes de particulier sur sa boîte électronique plutôt que de devoir répondre à des appels lors qu'il est en train d'user de « ses belles mains qui sont le prolongement de sa personnalité ».

Le manque d'appropriation de la part de ces petites structures des nouvelles technologies n'est ni un souci technique ou financier mais un problème culturel et organisationnel. Elles ont peur d'un manque de satisfaction des clients, elles ne sont pas enclines à des changements de fonctionnements avec de nouveaux mécanismes de pouvoir (Roux, 2006). Alors que ce travail sur le réseau permet un travail en réseau encore plus performant et compétitif comme énoncé précédemment.

On observe tout de même que l'artisan sait innover sur différents points tel que la différenciation commerciale, la diversification de ses produits et bien d'autres (Cognie and Aballéa, 2010). Même si Internet a menacé l'artisanat sur certains marchés et certains produits et services, les artisans ont petit à petit su s'adapter en créant leur propre site internet pour être visible eux aussi sur la toile. L'entreprise artisanale a su s'adapter comme depuis l'Empire Romain, ses compétences se sont nettement enrichies. Un artisan détient désormais des compétences (en plus du savoir-faire et savoir-être) de communication, de marketing, informatiques.

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De par son histoire et les changements auquel les métiers de ce secteur ont été confrontés, l'artisanat doit absolument mettre en place des techniques sur le web conquérir un maximum de clients ou au contraire les fidéliser en apportant des services que la concurrence peut apporter. Le fait d'être visible sur le web peut être source de différenciation suivant les régions mais aussi source de distance par la concurrence, elle déjà présente sur le net. De par les technologies, de nouvelles activités artisanales se développent. Il est essentiel que les entreprises développent des compétences dans ces domaines : informatiques, électroniques, communication, marketing et bien d'autres liées à la nouvelle ère technologique.

3.3. L'INTEGRATION DU DIGITAL

3.3.1. La transformation digitale

La transformation digitale découle du terme digitalisation, apparu en 2004, la digitalisation est le fait de convertir des données textuelles en données numériques à l'aide de solutions informatiques. La transformation digitale découle de ce terme, elle désigne l'ensemble des changements associés à l'intégration de la technologie digitale. Cette notion est beaucoup plus récente, elle date de 2014. On retrouve ci-dessous les différentes étapes de la transformation que suivent les entreprises ou du processus à suivre pour mettre en place cette grande stratégie de façon organisée (Johnson and Métais-Wiersch, 2018).

Figure 15 : Étapes de la transformation digitale des entreprises

C'est d'abord un constat réalisé par le dirigeant avec une réelle volonté d'appliquer une nouvelle trajectoire stratégique à l'entreprise, lorsque l'implication du dirigeant est forte on parle de lean digital. Un plan d'action est ainsi établi pour mettre en place le changement et par la suite contrôler le fonctionnement et toujours vouloir réinventer cette stratégie pour ne pas prendre de retard vis-à-vis de la concurrence ou justement prendre de l'avance.

La transformation digitale nécessite de nombreux changements pour une entreprise. C'est avant tout un état d'esprit, c'est la réelle volonté de s'adapter à son marché mais aussi toutes

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les nouvelles technologies qui nous entourent. Il faudra alors reprendre les valeurs d'une startup en laissant place à la souplesse, la créativité et la liberté dans de nombreux domaines tout en le combinant à l'échelle d'une grande entreprise. L'objectif est d'avoir une approche totalement centrée sur le client (UX, innovation, marketing, communication, promotion...). La transformation digitale d'une entreprise suscite de nouvelles façons de penser sur plusieurs grands principes, on parle même de « politiques de transformation » et de « nouvelles économies » (Johnson and Métais-Wiersch, 2018). Ces nouveaux modèles se sont développés en créant de la valeur en externe, on le remarque sur le schéma « Modèle de culture d'entreprise de Cameron et Freeman » (1991) ci-dessous. On retrouve une forte connexion au marché, avec toujours la volonté de se réinventer pour se différencier de la concurrence en proposant des solutions innovantes.

Figure 16 : Schéma du modèle et culture d'entreprise selon Cameron et Freeman

En premier lieu, il sera essentiel de traiter ses clients avec beaucoup d'empathie, de sorte à ce que l'expérience utilisateur soit « exceptionnelle ». L'entreprise à tout à gagner en développant la connectivité sociale en facilitant les interactions entre ses clients, les fournisseurs, et les parties prenantes. Ceci sera très utile pour l'entreprise pour connaître le ressenti des utilisateurs à de faibles coûts et donc de connaître ses axes d'amélioration prioritaires.

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Le développement de l'image de l'entreprise à travers sa communication devra susciter un intérêt pour les internautes, mais surtout pour ses clients dans ses points de vente. L'enseigne devra proposer de la valeur pour bien développer sa nouvelle stratégie numérique à travers un message clair. L'ambiance que ses clients percevra via sa communication dans ses points de vente sera un élément majeur pour développer un impact émotionnel.

L'entreprise qui souhaite mettre en place une stratégie digitale doit fixer un plan sur trois ans après avoir cerné la place du numérique dans son schéma actuel. L'objectif est d'analyser l'impact actuel du digital dans ses ventes, et ainsi mettre en place une stratégie pour créer du contenu sur la toile (réseaux sociaux, médias sociaux) et multiplier les collaborations interne et externe pour donner de la visibilité à la marque.

Figure 17 : L'impact du digital sur un marché selon Hirt et Wilmott

On peut observer sur ce graphique, que le digital transforme un marché, on remarque que les retardataires ont déjà disparu dans les secteurs où il est devenu très important. Quand il est encore en force montante, (notamment le marché du bâtiment) les entreprises ont encore du temps mais ne doivent pas prendre de retard et peuvent par exemple mettre en place des stratégies de rupture (à condition d'être le premier élément disruptif) pour être le premier sur un marché à casser les codes grâce au digital.

L'entreprise YESSS ELECTRIQUE, en proposant de fortes innovations digitales, se distinguerait de la concurrence et de son marché. La clientèle pourrait ainsi être réceptive à ces changements et y voir un réel intérêt. Une forte implication des postes dirigeants de

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l'entreprise inciterait l'ensemble des collaborateurs à utiliser et offrir des techniques innovantes pour communiquer en interne et externe.

Les nouvelles technologies pourront aussi être utilisées dans les magasins pour modifier l'expérience client et donner envie au client de se rendre sur le site internet de l'entreprise. « Le digital transformera le paysage industriel en donnant naissance à de nouveaux types de concurrents avec de modèles économiques » (Hirt and Willmott, 2014). On parle grâce à l'arrivée du digital de nouveaux modèles économiques avec les business plan des entreprises qui ont été complètement remodeler.

La transformation digitale englobe ainsi des modifications de l'activité à différents niveaux. Une présence digitale dynamique aussi bien en interne qu'en externe pourra revitaliser tous les aspects de l'activité de l'entreprise, avec une motivation partagée par l'ensemble du personnel où l'objectif pour tous sera de stimuler les ventes sachant que le e-commerce peut dégager trois fois plus de chiffre d'affaires que le meilleur magasin discount d'une entreprise (Schumacher et al., 2013). Les enjeux sont alors très conséquents, le site internet YESSS doit être en phase avec les besoins des clients pour permettre d'augmenter le chiffre d'affaires en ligne. Actuellement, seulement les clients ayant un compte peuvent commander des produits. Il serait peut-être intéressant de l'ouvrir à tout le monde. Les retours et commentaires de l'ensemble des internautes ayant visité le site pourront être pris en compte pour l'améliorer et donc être source de revenus supplémentaires.

3.3.2. E-commerce

La distinction entre le e-commerce et le e-business est plutôt simple (Isaac, 2017). Le e-business « est une activité économique réalisé sur internet, le commerce économique n'est qu'une partie de cet ensemble ». On inclura dans ce terme tout ce qui est mis en oeuvre pour conclure une vente sur le web, mais pas le fait de vendre sur le net. Tandis que le e-commerce est la contraction du commerce électronique et donc de permettre à tout marchand de biens et services de pourvoir proposer à des utilisateurs d'acheter en ligne.

Pour mettre en place dans son entreprise un site web performant, il faut bien comprendre les besoins des futurs utilisateurs, pour que ce soit très simple d'utilisation. Il faudra ainsi réinventer numériquement l'engagement des clients pour que l'expérience en ligne ait encore plus de valeur que l'expérience physique. « Les programmes de e-commerce réussis commencent par une compréhension des besoins des clients et sont soutenus par une stratégie commerciale ». On comprend donc que la communication sur la vente en ligne en interne

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dans l'entreprise doit être comprise et bien transmise aux équipes chargées des ventes. La bonne communication en amont aura forcément des répercussions sur le discours énoncé par les commerciaux à leurs clients.

Le numérique va permettre de réinventer l'engagement des clients à travers les sites internet. Pourtant on parle de stratégie de reconquête étant donné que les internautes sont des clients infidèles (Scheid et al., 2012). Le fait que le client ne soit pas en relation physique avec l'entreprise lui permet d'être intransigeant lorsqu'il est confronté à des éléments qui lui empêchent de rechercher l'information ou le produit qu'il souhaite. En effet, de la publicité trop intrusive, un manque de fluidité, un design peu recherché sont entre autres des facteurs qui font que le client peut très rapidement fermer la page web en allant naviguer sur un autre site plus attrayant. L'ergonomie d'un site internet est bien évidemment un élément indispensable à maîtriser pour offrir une bonne expérience client. L'impact sera très important dans le parcours d'achat en ligne de l'internaute.

Une ergonomie dynamique permettra d'attirer et de fidéliser ses visiteurs. Un site web dit ergonomique est un site utile et utilisable (Boucher, 2015). Utile car il doit permettre de proposer un service qui répond à un besoin via son interface afin de déclencher le processus de décision. Et utilisable en facilitant la satisfaction des besoins, dans son livre l'auteur exprime qu'un internaute satisfait est un internaute qui reviendra potentiellement. L'interface du site internet « YESSSPRO » doit être facilement compréhensible et doit permettre à un utilisateur de facilement trouver l'information souhaitée. Les couleurs, la disposition des rubriques et autres informations clefs sont à maîtriser par l'entreprise pour qu'un client puisse passer un bon moment grâce à l'accès simple et rapide que procure le site à l'utilisateur. De par sa conne expérience, il sera tenté de revenir obtenir des informations ou encore passer des commandes.

Une entreprise peut avoir recours à deux différentes méthodes pour mettre en place l'ergonomie de son site internet (Boucher, 2015) :

- Soit une entreprise effectue les méthodes expertes en faisant appel à l'expérience, les compétences et les convictions d'un expert en la matière, ce qui est son métier.

- Soit elle peut mettre en pratique des méthodes participatives dans le but de récolter l'avis des consommateurs finaux. Il est donc nécessaire de réaliser des entretiens individuels pour recenser des données objectives (et non subjectives comme en marketing).

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Le fait de pouvoir proposer à son client une « information riche et bien organisée » sur son site facilitera la bonne réputation (Gaudeul and Jullien, 2001). Elle est basée sur l'expérience personnelle du client ou bien via des canaux tels que les forums, le bouche à oreilles... C'est un réel vecteur de visite sur le site d'une entreprise, il est très difficile mais surtout long d'obtenir une bonne réputation. Plusieurs outils peuvent permettre d'augmenter les passages sur le site comme en instaurant un prix d'appel (prix d'un produit très compétitif), ou en faisant de la promotion. Il faut être vigilant sur la charge de l'information présente sur le site internet, si elle est trop conséquente elle entraînera une expérience client décevante car il sera trop difficile d'obtenir l'information souhaitée. Le fait de naviguer sur le site web facilement en trouvant les informations que l'on souhaite rapidement est un élément essentiel à détenir. Pour que l'internaute puisse avoir accès aux données qu'il souhaite simplement, le site internet repose sur des chemins multiples d'accès dès l'arrivée sur la page d'accueil (Eouzan et al., 2017). On observe ainsi cinq types d'entrées : par segment, par produit, par application, l'espace sectoriel, l'espace nouveautés. YESSS ELECTRIQUE pourrait mettre en place un forum à disposition de ses internautes pour qu'ils puissent échanger entre eux, et même être conseiller publiquement par l'entreprise sur des projets, sur des nouvelles normes et bien d'autres interrogations.

La gestion d'un site e-commerce est une compétence indispensable à détenir pour toute entreprise souhaitant développer ses ventes en ligne soit en fidélisant ses clients actuels soit en captant de nouveaux internautes. Aujourd'hui, il représente souvent le premier contact avec un client potentiel bien avant le magasin physique, l'image de l'entreprise est donc perçue via sa vitrine numérique, on parle d'e-reputation (l'opinion commune sur le web d'une entité).

3.3.3. Maîtriser sa stratégie digitale en interne

« Les technologies digitales multiplient les communications entre personnes tant en interne qu'en externe » (Autissier et al., 2014). En effet, la multiplication des échanges digitaux entre les collaborateurs, les fournisseurs, les clients et autres acteurs peut causer une surcharge informationnelle. Les structures mises en place dans les entreprises doivent ainsi être revues et adaptées au digital pour avoir des flux d'informations cohérents entre les salariés avant toute chose puis en direction des clients. Selon les auteurs, il faut ainsi suivre une logique d'incrémentalisme, méthode consistant à modifier les processus de manière progressive, pour intégrer le digital dans l'entreprise.

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Internet peut être perçu par les vendeurs comme un danger voire une substitution de leur métier. En effet, si les nouveaux outils digitaux sont mal amenés et expliqués aux équipes commerciales, il est possible d'être confronté à des situations délicates avec une forme de dévalorisation et une perte de pouvoir sur le métier de commercial ou vendeur (Vanheems and Klotz). L'entreprise a tout intérêt d'expliquer clairement les objectifs du digital à ses salariés et le rappeler régulièrement que cet outil n'est en rien une manière de remplacer les vendeurs. Les salariés doivent avoir compris que le digital est le prolongement du magasin, il faudra bien évoquer un discours managérial qui permet la complémentarité des canaux.

En revanche, il modifie les métiers liés à la vente. Les missions et la relation client sont modifiées étant donné que le client peut se renseigner et obtenir des informations précises sur un produit en ligne avant de se rendre en magasin. Il pourra ainsi identifier son besoin, ce qui induit une réduction du pouvoir d'influence du vendeur. La mission commerciale change, et internet devient le prolongement du magasin. Il est important de faire comprendre à ses équipes que le e-commerce ne remplacera pas la vente classique et la fidélisation, il est un outil qui permet de capter de nouveaux clients et de modifier les relations avec sa clientèle. L'entreprise YESSS pourrait mettre en place des formations sur le site internet auprès de ses équipes commerciales régulières ou sur la volonté de chacun. Le commercial a besoin de bien connaître son produit ou servie pour bien l'expliquer et le vendre à ses clients. Des rappels lors de réunions commerciales peuvent être faites pour préciser l'utilité du site internet pour les clients et les enjeux qu'il représente. Le site internet doit être présenté comme un nouvel outil qui peut leur permettre de gagner du temps pour prospecter, et non comme un outil qui remplace la dimension commerciale : le contact social avec le client est et restera irremplaçable.

Un élément qui sera incontournable sera les nouvelles structures mises en place dans l'entreprise avec de nouvelles équipes qui donneront de la fraicheur avec une vision dynamique et innovante. On parle désormais d'un nouveau poste : Directeur de la stratégie digitale. Il vise à répondre aux attentes des utilisateurs sur les plateformes numériques. Comme par exemple, Wall Mart Stores qui a installé ses services digitaux dans des locaux différents que ceux de son siège social pour qu'une nouvelle culture d'entreprise se développe avec de nouvelles compétences (Hirt and Willmott, 2014). Ce nouvel état d'esprit aura des conséquences surtout en interne auprès des collaborateurs que l'entreprise a de vrais nouveaux enjeux stratégiques basé sur le digital.

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L'utilisation des nouvelles technologies pour la circulation d'informations entre les salariés comme l'application « Slack » « Klaxoon » et bien d'autres permettent d'organiser des discussions par sujets (par exemple par les onglets suivants : communication, publicités, action commerciale...) mais aussi d'être mieux organiser sur un projet (à savoir qui fait quoi? quand? comment? Pour quand?).

« La conduite au changement devient alors un design socio-organisationnel », l'objectif est de créer une dynamique sociale bâtir au sein d'un nouveau projet de nouvelles perspectives à l'entreprise (Autissier et al., 2014). La nouvelle technologie est comme le disent les auteurs une ressource externe à maîtriser, c'est à partir de celle-ci que les collaborateurs pourront communiquer dans le but d'assurer le déploiement du projet. Il faudra ainsi savoir mobiliser ses équipes dans sa globalité (et pas que le personnel au contact de la clientèle) pour que l'entreprise développe cette innovation managériale basée sur le digital change. Les managers devront être accompagnés pour permettre une bonne gestion des équipes qui peuvent être dispersés géographiquement (télétravail). Des formations peuvent être mises en place pour mieux transmettre aux collaborateurs la nouvelle éthique de l'entreprise et ses nouvelles méthodes de travail (Vallejo et al., 2014). La modification du métier des salariés a des répercussions sur les relations qu'ils entretiennent avec leurs collègues. Un voyage digital réussi requiert d'avoir la bonne organisation et la bonne attitude vis-à-vis des nouvelles méthodes de collaboration qui doivent être gérer par une gouvernance participative.

3.4. LES INTERACTIONS AVEC LE CLIENT

3.4.1. L'inbound marketing

« L'inbound marketing est une nouvelle approche qui vise à attirer les consommateurs en gagnant leur attention grâce notamment à la diffusion de contenu de qualité : un contenu qui informe, éduque et inspire » (Truphème, 2016). Cette méthode marketing s'oppose à l'outbound marketing qui peut se traduire par de la publicité par exemple, on dit que cette technique marketing est traditionnelle mais beaucoup plus intrusive pour les clients visés. L'objectif de l'inbound Marketing consiste à faire vivre la marque et les produits et services qu'elle propose avant même que le client n'ait l'intention de faire un achat.

En créant du contenu pour capter des internautes, il y a des règles à respecter pour être lu. Il faut d'abord écrire l'essentiel dans le titre et un chapô, ensuite énoncer petit à petit les idées clefs que l'on souhaite partager. Il faut alors suivre la pyramide inversée qui trie de manière

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décroissante l'importance des idées (Truphème, 2016). Cette pyramide permet une organisation hiérarchique des informations suivant une certaine logique.

Figure 18 : Pyramide inversée de l'information selon Truphème

Avant de publier du contenu, il est impératif pour les entreprises de bien définir les tenants et aboutissants de l'article. Il est donc nécessaire de reprendre la technique des « 4 W » :

What : De quoi s'agit-il ? Who : Qui est concerné ?

When : Quand, où et à partir de quand a lieu le thème abordé ?

Where : Quel périmètre géographique ?

Cette méthodologie vise à bien cerner l'ensemble des informations que l'on souhaite aborder dans notre article. Il permet aussi une organisation des idées et de l'information pour ne pas perdre le lecteur au fil de l'article. La rédaction doit suivre un chemin précis pour que les faits soient le plus simplement exprimés.

On retrouve donc pour un article différentes étapes à suivre pour optimiser la compréhension simple des informations :

- Mettre en avant des titres clairs et accrocheurs de quatre à dix mots maximums, ils doivent être clairs et accrocheurs.

- Le chapô doit être bref et identifiable (en gras ou italique), il sert à résumer l'article en traitant l'ensemble des idées sans trop de précisions.

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- Les paragraphes ne doivent pas être trop dispersés, et bien contenir une idée par paragraphe. Ils ne doivent pas être trop longs afin de ne pas ennuyer le lecteur.

- Pour toucher un maximum de cible, il faudra multiplier les points de vue. On peut retrouver d'abord une partie qui sera plus généraliste, et une seconde qui suscitera l'attention chez les experts du sujet.

- Pour que l'article détienne une grande visibilité, l'entreprise devra détenir des ambassadeurs qui permettront de diffuser celui-ci à un grand nombre d'internautes. Ceci augmentera les partages sur les réseaux tels que Twitter, Linkedin, Facebook...

- Le blog est la plateforme la plus profitable pour les diffusions d'articles. En effet, celui-ci est beaucoup moins formel qu'un site web. On évoque plus la dimension HtoH avec la proximité entre les internautes, en plaçant l'humain au centre du contenu. YESSS pourrait animer un blog en l'alimentant d'articles suscitant l'émotion chez son lecteur avec des réalisations qui sortente de l'ordinaire, ou sur des nouveaux procédés d'installations ou encore sur des innovations de produits. Les cybernautes peuvent trouver de l'intérêt à ces contenus qui les concerne directement, la création d'une communauté pourrait voir le jour. Sur ses réseaux elle peut attirer les utilisateurs des réseaux sociaux avec du contenu qui peuvent être apprécier à travers le ton humoristique lié par exemple à des faits de l'actualité.

En somme, plus une entreprise rédigera de contenus captivants, plus les partages seront nombreux via les réseaux et plus il y aura de liens entrants. Les liens entrants sont les facteurs clefs pour obtenir un meilleur référencement sur Google.

L'inbound marketing est une méthodologie que doit désormais maîtriser une entreprise pour conquérir de nouveaux clients sur son site internet. Cette technique génère du trafic, elle permet de transformer les visiteurs en leads puis en clients fidèles (Truphème and Gastaud, 2018). On observe sur ce schéma un internaute X qui n'a jamais visité le site de l'entreprise. Il est attiré par le contenu publié. Il devient un visiteur grâce à la création de contenu réalisé par l'entreprise. Grâce au formulaire de contact et autres outils, il devient un lead. Une fois contacté et un accord marchand conclu avec l'entreprise, il devient un client de l'entreprise. Enfin, grâce au contenu intelligent communément appelé contenu ciblé et personnalisé, le client devient ambassadeur de l'entreprise.

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Figure 19 : Les étapes de conversion de l'internaute grâce au contenu selon Truphème et Gastaud

L'inbound marketing est devenu un atout indispensable que les entreprises doivent absolument maîtriser pour attirer de nouveau clients très facilement. L'ensemble de l'entreprise doit être concernée par cette création de contenu pour que les visiteurs, leads, et clients puissent observer l'identité et l'ADN que l'entreprise véhicule. Sur le marché de la distribution électrique le contenu pourrait être des images et vidéos de travaux réalisés avec des produits innovants. Une entreprise de ce secteur pourrait également tenir un forum ou blog spécialisé sur le thème de l'installation électrique, et pourrait devenir une référence lorsque les artisans sont confrontés à certaines problématiques. Cette plateforme pourrait permettre de conseiller, entraider, et pousserait à l'innovation. On observerait des artisans professionnels, des fournisseurs de produits électriques, des fabricants, mais aussi des particuliers.

3.4.2. Du marketing multicanal à l'omnicanal

La transformation digitale a bouleversé le marketing et ses techniques. Elle est surtout liée à la modification des comportements des consommateurs qui peuvent désormais multiplier les points de contact avec une entreprise.

Le marketing multicanal correspond à l'utilisation simultanée ou alternée de différents canaux de sollicitation pour les consommateurs. Il vise à s'adapter à ses clients pour développer le chiffre d'affaires par client. Le multi canal ne se réduit pas seulement aux outils digitaux. Il inclut aussi les points de vente avec la rencontre des collaborateurs sur place, le

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téléphone, le courrier. Les entreprises qui mettent en place des interactions digitales avec leurs clients en plus de leur point de vente passent alors d'un statut de brick-and-mortar à des click-and-mortar. Il est possible pour les pure players de faire le schéma inverse comme le géant Amazon qui après avoir étoffé au maximum son offre en ligne, il a décidé de proposer à sa clientèle des points de vente physique (Vanheems, 2015). L'objectif est de distribuer ses produits et aussi d'être à la rencontre de ses clients par des chemins différents.

Le cross-canal quant à lui est une évolution du multicanal, le but est de mêler les canaux, créer une complémentarité afin de fluidifier l'expérience d'achat. Ce changement de stratégie marketing est avant tout lié aux nouvelles habitudes des consommateurs. Un client peut grâce à cette technique se rendre sur internet pour rechercher les informations souhaitées sur un produit avant d'aller en magasin pour l'acheter. On nommera ce type d'acheteur de « ROPO » (Read online, Purchase offline) ou « ROBO » (Read online, Buy offline). Selon une étude de la Fevad, « 78% des consommateurs adopterait un comportement de recherche d'information en ligne avant d'effectuer un achat au sein d'un point de vente » (Vanheems, 2015).

A l'inverse, on retrouve des comportements de « showrooming », où les clients se rendent en magasin en premier lieu pour toucher, tester un produit avant de concrétiser l'achat en ligne. Ce parcours d'achat peut être fait en raison du manque de disponibilité du produit souhaité en magasin (couleur, taille...), ou bien car la livraison de la marchandise facilitera la tâche au client (produit encombrant). Cette notion lie les canaux entre eux, et l'entreprise doit pouvoir répondre à ces nouveaux comportements d'achats.

On perçoit désormais, des stratégies d'omnicanalité mises en place par les entreprises. Ce terme est l'aboutissement du multicanal et du crosscanal réunit, en effet la stratégie omnicanale correspond à la fusion des canaux qui proposent des nouvelles façons de consommer aux clients. Le but est d'avoir une vue à trois cent soixante degrés du client, ce qui permettra de créer plus de richesses dans l'expérience client. La pratique du click and collect permet de fusionner les achats en ligne et les points de vente. Un internaute peut alors multiplier les canaux d'informations, de transaction ou encore de distribution de manière successive mais aussi simultanément. Les consommateurs deviennent des omniconsommateurs. En intégrant des outils digitaux dans ses agences, YESSS peut susciter l'attention de ses clients et rendre une expérience innovante chez un grossiste de matériel électrique avec la mise en place d'écrans tactiles relié à son offre en présentant des nouveaux produits selon l'activité du client.

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Lorsque le digital et le physique s'entremêlent le processus de décision est accéléré. Le fait de pouvoir avoir de l'information sur un produit sur plusieurs sites ou encore sur des forums de discussion permet à l'acheteur d'éviter de perdre du temps à se rendre dans les magasins pour observer et avoir des renseignements sur un produit. Le digital ne remplace pas pour autant la relation commerciale physique, en effet un argumentaire commercial réalisé en face to face est source de confiance et les renseignements sont personnalisées aux interrogations de l'interlocuteur. Le digital est le prolongement des surfaces physiques. On peut observer sur cette illustration ci-dessous les différences entre ces trois stratégies marketing qui modifient la relation client lié à un environnement plus connecté, et des attentes grandissantes des consommateurs.

Figure 20 : Du multicanal à l'omnicanal

Sur le secteur de la distribution de matériel électrique, les clients utilisent actuellement encore beaucoup la stratégie multicanale. Petit à petit, les clients recherchent des informations en ligne sur des nouveautés produits ou encore des produits très spécifiques dans leur installation. Donc le cross canal est utilisé de façon croissante. L'omnicanalité se fait chez certains acteurs de la distribution électrique notamment REXEL ou SONEPAR à travers des mises à disposition de produits en magasin un fois le produit acheté en ligne avec click and collect.

3.4.3. Une nouvelle expérience client à travers le phygital

On dit qu'un point de vente est phygital lorsque celui-ci intègre des concepts marketings et commerciales qui découle du digital. La contraction du physique et du digital nous délivre le terme de la « phygitalisation ». Les entreprises doivent permettre une nouvelle expérience de shopping en imbriquant ces deux canaux (Ghali et al., 2016). Le client doit ressentir un prolongement entre le magasin et le site de l'entreprise, on évoque la transformation digitale

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par l'expérience client. Un consommateur est de plus en plus prêt à dépenser pour une expérience, un bon moment vécu grâce à l'enseigne plutôt qu'un bien ou service (Batat, 2018). Pour permettre cette nouvelle expérience, les magasins sont alors équipés de nouvelles technologies comme des de scanning en grande surface, des programmes promotionnels ou de fidélité dématérialisé... On retrouve des outils bien plus innovants et qui suscite l'attention du consommateur tels que la réalité virtuelle, les applications 3D, la géolocalisation, les surfaces tactiles publicitaires...

Figure 21 : Différences entre les technologies et les outils

Les vendeurs ont vu leur métier se modifier, ils doivent en plus de bien connaître leurs produits maîtriser les nouveaux outils digitaux présents dans leur point de vente pour accompagner le futur acheteur dans sa découverte des nouveaux produits et services proposés. Il est ainsi nécessaire de développer pour une entreprise le web-to-store et le web-in-store dans le parcours d'achat du nouveau consommateur. Plus les techniques mises en place dans les points de vente seront uniques et mémorables, plus le consommateur aura envie de revivre ce type d'expérience. « L'expérience client dans un environnement physique est déterminée par un grand nombre de facteurs personnels, interpersonnels et extrapersonnels y compris l'environnement digitale » (Borowski, 2015).

L'entreprise doit penser l'expérience digitale selon trois niveaux (Batat, 2018) :

- Qui sont les drivers, les facteurs décisifs ?

- Quelles sont les valeurs associées à l'expérience client ? - Quel est l'objectif ?

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Ci-dessous, on retrouve les éléments de ces trois points fondamentaux de la digital customer experience. Il est important de souligner que l'expérience physique le consommateur acceptera de patienter, alors que dans l'expérience digitale l'internaute est très impatient et ne tolère aucunes défaillances techniques. Il est impératif que le site internet YESSSPRO soit optimisé pour faciliter la navigation de ses utilisateurs comme le démontre la figure ci-dessous.

Figure 22 : Éléments d'élaboration d'une stratégie digitale axée sur l'expérience client

On retrouve sur la figure ci-dessous les différentes interactions que peut mettre en place le nouveau magasin connecté en intégrant le phygital. Le client est donc en relation permanente avec le magasin même quand il est à son domicile. Il est important de ne pas être trop intrusif pour ne pas être blacklisté par le client dû à un communication surchargé, il faut vraiment répondre aux nouveaux besoins des clients. Une notification push lorsqu'un client passe près d'une agence YESSS avec une légère promotion être mise en oeuvre.

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Figure 23 : Le parcours d'achat en intégrant le phygital

En revanche, les techniques ne seront pas les mêmes dans le BtoB et le BtoC (Swani et al., 2014). Dans le BtoB, le processus d'achat suit une logique précise, tandis que les consommateurs du BtoC effectuent des achats ou l'émotion est encore plus marquée (désir, statut, coût). Un collaborateur qui effectue des achats le fait par nécessité pour sa société, c'est ce qui permettra de construire son bien ou service. Il peut être influencer par les techniques marketing, ce sera le meilleur moyen de fidélisation, en proposant des solutions et des interactions dites exceptionnelles et uniques.

Les nouveaux outils digitaux n'est pas encore présent dans les agences de distribution en matériel électrique étant donné que le passage au 2.0 reste tout de même plus lent que dans certains autres secteurs d'activités. On commence à observer certaines technologies dans ce secteur d'activité comme le wifi au sein des agences YESSS ELECTRIQUE ou le Click and Collect dans les points de vente REXEL.

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3.5. CONCLUSION DE LA REVUE DE LITTERATURE

Ces différents auteurs nous ont permis de mieux comprendre différentes théories et stratégies qui peuvent être mises en place. Ces propos nous permettront de pouvoir être vraiment précis dans les stratégies que nous pourrons proposer à l'entreprise YESSS ELECTRIQUE.

Tout d'abord le fait de bien comprendre les fondements des métiers de l'artisanat permet de mieux cerner leur évolution au fil des siècles, nous avons pu observer leur rapport à la société. On a pu observer que cette activité avait été contrainte de se modifier et s'adapter à son environnement. Mais aujourd'hui, l'artisanat détient un modèle économique qui redevient au centre des stratégies de grandes entreprises notamment industrielles. En effet, la proximité spatiale mais surtout sociale avec sa clientèle que met en avant ces métiers artisanaux sont de réels avantages pour la fidélisation. L'aspect local est devenu un enjeu majeur à maîtriser, les clients veulent se sentir concernés par la communication et autres opérations des entreprises auxquels ils achètent des produits. On peut même parler de glocalisation qui est l'adaptation des produits ou services à chacune des cultures, traditions et valeurs.

Le digital qui ne cesse d'être au centre de l'attention de toutes les entreprises depuis quelques années, encore plus aujourd'hui pour les petites entreprises qui ont cerné le potentiel que pouvait dégager internet. Les artisans ont de plus en plus de visibilité sur internet en proposant notamment des sites vitrines. En revanche, est-ce qu'ils modifient leur processus d'achats ? Ont-ils bien compris que le digital pouvait être aussi bénéfique en amont qu'en aval dans leurs business ? Pourquoi les artisans ne passent pas l'essentiel de leur commande via internet et les sites de leur distributeur en matériel électrique ?

Les distributeurs quant à eux ont mis depuis quelques années des solutions digitales en direction de leur clientèle. Les sites internet deviennent de plus en plus performant, de par leur simplicité, attractivité... Mais est-ce que réussir sa transformation digitale ne s'arrête qu'à la mise en place d'un bon site internet ? On s'est rendu compte que nous, c'était avant toute chose un élan de la part des dirigeants d'une entreprise et leur volonté d'être à la page numérique. Nous avons observé que des techniques tel que le phygital se développait de plus en plus pour attirer et fidéliser ses clients via différents canaux liés entre eux.

Nous allons pouvoir comprendre par différents avis à des positions bien différentes sur la filière de la distribution électrique ce qu'il faut mettre en place, comprendre les stratégies à mettre en place en priorité, mais avant toute chose analyser toutes les facettes de ce marché.

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