Analyse de la structure de coût de production d'un spectacle musicalpar Randy KAMBULU Institut Supérieur de Statistique / Kinshasa - Graduat en comptabilité 2021 |
1.1.4.1. DéfinitionLa chaine de valeur, concept introduit par M. PORTER, est constitué de l'ensemble des activités inter-reliées, créatrices de valeur depuis l'achat des matières premières et des composants auprès des fournisseurs jusqu'à la livraison du produit ou du service au client froid6(*). Elle illustre le processus de fonctionnement (de fabrication) de l'entreprise industrielle, et fait apparaître les différentes phases du cycle d'exploitation de l'entreprise. On parle souvent de schéma technique des opérations. 1.1.4.2. IllustrationDans les entreprises industrielles dont le cycle d'exploitation comprend trois phases principales à savoir : Achat (ou approvisionnement), Production (fabrication ou transformation), Vente (ou distribution), la chaine de valeur se présente comme suit : Distribution de PF Production de PF Approvisionnement MP Source : LUMBU FUANA, F., Comptabilité analytique de gestion, G2 SCF, ISS/KIN, 2020-2021, cours inédites. Chacune de ces fonctions consécutives de la chaîne de valeur de l'entreprise industrielle engage des charges (issues de la consommation des ressources) pour son fonctionnement, que l'on peut chiffrer et dégager ainsi des coûts fonctionnels. Ces différents coûts fonctionnels seront incorporés en partie ou totalement dans le calcul des coûts de revient des productions finis permettant ainsi la fixation du prix de vente des produits, en y adjoignant le marge bénéficiaire. 1.2. NOTIONS SUR LES CHARGES ET COUTS1.2.1. CHARGES1.2.1.1. DéfinitionUne charge est la constatation d'un flux de valeur qui représente un emploi définitif et qui a le plus souvent pour contrepartie un décaissement. Cependant d'autres charges telles que les amortissements et les provisions ne donnent pas lieu à des décaissements et sont dites « charges non décaissables ». Elle peut aussi être définie comme étant une dépense ou toute autre cause de diminution de l'actif (réduction des immobilisations, des stocks, de créances, etc.) n'ayant pas pour contrepartie une augmentation du patrimoine (augmentation de l'actif ou diminution des dettes).7(*) En comptabilité analytique, le mot « charge » n'est pas pris au sens restrictif de « comptes de la classe 6 » comme c'est le cas en comptabilité générale (financière), mais il signifie « composante d'un coût ». 2.1.2. Classification des chargesEn comptabilité analytique, deux critères pertinents sont retenus pour la classification des charges à savoir8(*) : ü Le critère de destination ; ü Le critère de variabilité. a. Critère de destination Alors qu'en comptabilité générale, les charges sont classées par nature, la comptabilité analytique cherche, quant à lui, à savoir : quel est le produit ou l'objet ou encore la fonction pour lesquels on a engagé cette charge ? Dans cette optique, on distingue les charges directes et les charges indirectes. 1. Les charges directes Sont toutes les charges qu'il est possible d'affecter directement, sans ambiguïté, sans répartitions intermédiaires, au coût de revient, autrement dit, qui peuvent être directement associés à un produit ou à un service. Les charges directes peuvent raisonnablement être affectées à une seule destination, un seul produit, une seule prestation. Pour ces charges, il n'y a donc pas d'ambigüité d'affectation. Exemple dans une industrie : · Les matières premières ; · Les salaires et charges sociales de la main d'oeuvre productive ; · Les frais directement affectables (énergie, ...). 2. Les charges indirectes Sont toutes les charges communes à plusieurs produits, plusieurs services et dont l'affectation directe aux objets de coût est impossible. Avant toute imputation, les charges indirectes devront faire l'objet d'un calcul de répartition préalable qui impliquera le choix des clés de répartition. Exemple : les frais industriels généraux. b. Critère de variabilité Suivant ce critère, on distingue : ü les charges variables ; ü les charges fixes. 1° Les charges variables Sont celles qui dépendent du niveau d'activité ou volume d'activité de l'entreprise. Communément, elles sont considérées comme se répartissant d'une manière uniforme tout au long de la période considérée (de référence). Ainsi, elles sont9(*) : ü considérées comme proportionnelles à l'activité ; ü appelés également « charges opérationnelles ». La division des charges variables par les productions correspondantes (en unités) donne le coût variable unitaire. L'évaluation des charges variables est souvent considérée comme linéaire. En réalité, elles peuvent varier de manière proportionnelle (quasi linéaire) par rapport au volume d'activités (exemple : les matières premières, l'énergie, les commissions) ou de manière non proportionnelles par groupe d'unités fabriqués (progression par paliers). Exemple : Les salaires productifs). 2° Les charges fixes Sont toutes les charges qui ne dépendent pas du niveau d'activités ou volume d'activités de l'entreprise. Il est d'usage de dire qu'elles sont constantes, du moins à capacité donnée et durant une certaine période. Elles sont parfois qualifiées de « charges de structure ». La division des charges fixes par la production (en unités) donne le coût fixe unitaire. On distingue : ü les charges fixes spécifiques qui se rapportent à un produit ou à un groupe de produits déterminés. (exemple : rémunération du personnel de maîtrise) ; ü les charges fixes coûts communes qui sont liées à la structure générale de l'entreprise. (Exemple : Frais administratifs). Le croisement des deux critères d'analyse évoqués ci-haut permet d'obtenir le tableau ci-après :
Source : LUMBU FUANA, E., notes de cours de comptabilité analytique de gestion, G2 SCF, ISS-KIN, 2019-2020. Ce sont ces quatre principaux types de charges qu'il faudra incorporer dans le calcul des coûts et ce, en partie ou en totalité. * 6 Idem, p. 33 * 7 HENRAD, M., et al., « Dictionnaire RF COMPTABLE », Groupe Revue Financière. * 8LUMBU FUANA, F., Op. Cit. * 9LUMBU FUANA, F., Op. Cit. |
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