CONCLUSION DE CHAPITRE
Le bilan de ce chapitre consisteà analyser les
retombées de l'engagementdu Cameroun aux côtés des
Etats-Unis dans la crise irakienne de 2003.L'engagement implicite de la
diplomatie camerounaise aux côtés de Washington, les derniers
jours, précédent le déclenchement des hostilités
américaines en Irak, après avoir pourtant, claironné son
opposition à la guerrecontre ce pays, découlait de la
prégnanceà faire face à certains problèmes
domestiques jugés cruciaux. La crise irakienne de 2003 au Conseil de
Sécurité a donc eu des répercussions au Cameroun tant en
termes de coopérations bilatérale que multilatérale. La compromission du
gouvernement camerounais aux côtés des Etats-Unis a permis
à Yaoundé de renforcerses relations avec Washington et de
bénéficier auprès des institutions internationales d'un
important soutien américain sur bon nombres de dossiers, auxquels le
pays était en panne d'initiatives diplomatiques à l'exemple,
du règlement de la crise de Bakassi et de l'atteinte du point
d'achèvement de l'initiative PPTE.
CONCLUSION GENERALE
Le sujet soumis à notre réflexion se proposait
de faire une analyse de la diplomatie camerounaise dans la crise irakienne de
2003. Avant de nous appesantir sur ce qui en découle, il importe de
rappeler que notre problématique portait sur la position de la
diplomatie camerounaise dans cette crise.
La crise irakienne de 2003, au Conseil de
Sécurité des Nations Unies est le croisement de deux logiques de
la géopolitique des relations internationales : une logique
prônant l'approche multilatérale des grands enjeux internationaux
et une autre logique, prônant l'approche unilatérale des relations
internationales. En effet, à la suite des attentats du 11 septembre 2001
et de la guerre en Afghanistan, lesEtats-Unis lancent une nouvelle
offensivediplomatico-militaire contre le régime de SaddamHussein sous le
fallacieuxprétexte que ce dernier,en dépit des injonctions de la
communautéinternationale imposées à l'issue de la guerre
du Golfe, continue de développer les armes de destructionmassive,et
d'êtreun logis pour les terroristes d'Al-Qaïdadont Oussama Ben
Laden, identifié comme le cerveau des attentats du 11 septembre 2001.
Cette crise qui tire donc,son origine de la
premièreguerre du Golfe, avant d'être mal
géréeàcristalliser les débatset enjeux entre les
différentsmembres du Conseil de Sécurité, et placer
certains pays membres non-permanent du dit Conseilcomme, le Cameroun devant un
véritable dilemme diplomatique. Pour le Cameroun en effet,
membrenon-permanent du Conseil de Sécurité de l'ONUau cours de
cette période,il a étéquestion de promouvoir la paix,
àtraversla poursuite du désarmement de l'Irak, par les
mécanismes d'inspection de l'ONUet le respect du Conseil de
Sécurité comme, le cadre légalsusceptible d'autoriser une
intervention militaire contre le régime de SaddamHussein,si celui-ci ne
coopérait pas avec les inspecteurs en désarmement des Nations
Unies.
La position des autorités camerounaises sur la question
irakienne s'inscrivait dans la logique des options de
politiqueétrangèredu Cameroun, à savoir :le
règlement pacifique des différends et le recoursà
l'arbitrageinternational en cas de conflit, comme illustré quelques
temps plutôt dans le règlement du différendfrontalier,qui
plusieurs années durant l'avait opposé au Nigeria. En fait,le
verdict de la Cour Internationale de Justice,rendu le 10 octobre 2002 sur ce
conflit,connu sous l'appellation de l'« Affaire de
Bakassi » favorable au Cameroun, confortait la position de la
diplomatie camerounaise dans la question irakienne sur le rôleimpartial
de l'ONU dans les règlements des différends
internationaux.Nonobstant, la visite officielle, effectuée par le
présidentPaul Biya aux Etats-Unis, le 20 mars 2003, lejourmême du
début du déclenchement des hostilitésaméricaines
enIrak,et quia étéinterprétée comme unsoutien
implicite de la diplomatie camerounaise à la
thèseaméricaine d'une guerre préventive en Irak.Pourle
président Bush et son Administration isolés sur ce dossier et en
quêtede soutiens internationaux,le soutien de la diplomatie camerounaise
venait à point nommé. Le chef de l'Etat camerounais a
offertsciemment ou non, à son homologueaméricain, Georges W.
Bush,uneoccasioninespérée prenant les contours d'un soutien ou
d'une caution morale du Cameroun dans ses ambitionsimpérialistes et
militaires, en Irak.
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Cet engagementdu gouvernement camerounais aux
côtés des USA, après avoir pourtantclaironné son
opposition à la guerre en Irak, tout au long de la crise diplomatiquequi
a accompagné les négociations sur le deuxième projet de
résolutionanglo-américaine contre l'Irak, au Conseil
deSécuritédécoulaitde la prégnanceà faire
face à certainsproblèmes domestiquesjugéscruciaux.La crise
irakienne de 2003 au Conseil de Sécuritéa donc eu des
répercussions au Camerountant en termes de
coopérationsbilatérale que multilatérale.
La compromission du gouvernement camerounais aux
côtés des USA a permis au Cameroun d'approfondir ses relations
bilatéralestant politique qu'économique avec Washington,et de
bénéficier auprès des institutions internationales
d'unimportant soutien Américainsur bon nombres de dossiers cruciaux
auxquels, le pays était confronté, àsavoir :
lerèglement de la crise de Bakassi et l'atteinte du point
d'achèvement de l'initiative PPTE.
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