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CONCLUSION
A l'heure où les politiques économiques
prennent le parti d'encourager l'entrepreneuriat par la mise en place de
mesures incitatrices et facilitatrices, il convient de s'interroger sur les
dispositifs d'accompagnement qu'ils instaurent pour aider les citoyens dans
leur démarche. En effet, comme nous l'avons mis en évidence dans
notre travail, il existe deux types d'entrepreneurs : ceux qui s'engagent dans
un projet d'entreprise en raison d'une opportunité, et ceux qui sont
contraints par leur environnement (entrepreneurs de nécessité).
Les premiers sont caractérisés par un sentiment d'auto
efficacité fort, en raison notamment d'expériences actives de
maîtrise (compétences pour des tâches nécessaires
à la réalisation du projet) ou d'expériences indirectes
(existence de modèle de réussite dans l'entrepreneuriat). Les
seconds quant à eux affichent une auto efficacité affaiblie par
le manque d'expérience et un réseau moins
développé. Pourtant ils parviennent, eux aussi, à mener
à bien leur projet d'entreprise. Dans certains cas, ils
réussissent à obtenir des résultats conformes à
leurs attentes initiales, et à tirer une satisfaction de leur
expérience entrepreneuriale. Il nous semble donc que si le sentiment
d'auto efficacité influence l'intention entrepreneuriale, il n'est
évidemment pas le seul à agir sur la trajectoire de l'entreprise.
La capacité de l'individu à adapter ses ressources et
compétences ainsi que ses aspirations à son environnement
constitue un élément majeur dans le processus entrepreneurial et
conditionne la réussite de celui-ci. Aussi il nous semble important
qu'un entrepreneur ne maîtrisant pas tous les enjeux du processus
entrepreneurial puisse bénéficier d'un bilan de
compétence. Cela permettrait de cibler les expériences qui lui
font défaut et participerait au développement nécessaire
de ses compétences managériales. Par ailleurs, l'accompagnement
des porteurs de projet par le mentorat est un outil qui mériterait
d'être approfondi car il participe à renforcer les croyances de
l'individu en ses capacités.
Dans une société où se joue une
révolution du monde du travail, où le contrat de subordination
tend à ne plus être la norme, où l'uberisation incite les
travailleurs à s'engager dans l'entrepreneuriat par
nécessité plus que par opportunité, l'enjeu est de mieux
accompagner les porteurs de projet et de leur donner les outils
nécessaires à la compréhension de leur environnement et au
développement de leurs compétences.
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