b) L'auto-efficacité :
Nous relevons que les deux accompagnateurs, Céline et
David, ont une connaissance faible du concept étudié : « Je
ne connaissais pas le terme mais on en avait parlé avec des partenaires
de la création » (Céline) « Pas proprement
parlé, après je peux imaginer ou interpréter. Dites-moi.
» (David)
Ils parviennent néanmoins à nous faire part de
leur analyse vis-à-vis de cette notion : ils accompagnent
essentiellement une population dotée d'un sentiment d'efficacité
personnel faible. Céline dit : « La plupart ils n'ont pas vraiment
confiance en eux mais il y en a certain quand même qui ont une confiance
en eux exagéré, trop élevés par rapport au projet
». David : « C'est vrai que souvent il y a beaucoup de personnes qui
ont ce souci de manque de confiance en elles car c'est quand même un
changement de vie, beaucoup de question qu'ils se posent, c'est pas
évident de franchir le cap ».
Ils affirment utiliser des outils pour tenter de maintenir un
sentiment d'auto-efficacité convenable. Céline utilise le
questionnement, elle s'interroge sur l'état d'esprit du porteur de
projet afin d'essayer de comprendre les éventuels obstacles.
David, lui, utilise comme principal outil, la couveuse
d'entreprise que met à disposition son organisation. Le principe de la
couveuse est de pouvoir créer une entreprise en phase test avec un
statut test proposée par l'organisme afin de vérifier si la
faisabilité perçue de
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l'individu est compatible avec les besoins du marché.
Ainsi, si l'organisation bénéficie d'un succès lors de
cette phase test, l'entrepreneur naissant pourra augmenter son
auto-efficacité entrepreneuriale grâce à une
expérience active de maîtrise.
c) Les freins
Céline et David sont unanimes quant aux obstacles
rencontrés dans leur quotidien au sein de leur structure
d'accompagnement :
- les individus ne sont pas tous compatibles avec
l'entrepreneuriat. « Je pense que tout le monde ne peut pas être
entrepreneur » dit Céline. « C'est pas un drame mais il y a
des personnes qui se rendent compte de ça et se disent finalement
créer mon entreprise c'est quelque chose qui n'est pas fait pour moi, je
préfère rester ou redevenir salarié » dit David. Une
propension à entreprendre est une condition phare à la
réussite d'un tel projet. La compréhension des compétences
clés pour limiter les obstacles est également indispensable.
- De plus, ils partagent la même opinion quant au
financement : « parfois il y a des personnes qui n'arrivent pas à
se faire financer, ça ça peut évidemment être un
frein » dit David « Le manque de financement, les banques sont
frileuses à financer. » dit Céline. En effet un manque de
moyen financier influencerait la faisabilité du projet.
- Par ailleurs, David insiste sur l'importance du coté
administratif : « le business plan ça les rebutes ou ils trouvent
que c'est compliqué administrativement [...] souvent les personnes ne
sont pas trop motivées aux paperasses, mais ça fait partie aussi
des casquettes de gestion de papiers ». À ce sujet, Céline
évoque ce que l'on pourrait considérer comme un
déplacement négatif : « ce sont des personnes qui ont des
fois était un peu loin de l'école, la compréhension des
textes , des feuilles d'impositions etc, ils ne savent pas forcément ce
que ça veut dire».
- David identifie également des
évènements de vie qui ont précipité chez ces
individus l'intention entrepreneuriale : l'ennui et le licenciement « ces
personnes se disent bah j'y trouve plus mon compte dans l'entreprise donc j'ai
envie de créer ma propre activité ou alors des personnes qui sont
licenciés ».
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Céline fait tout de même état de facteurs
Pull chez ce type d'entrepreneur: « Il faut pas se leurrer c'est surtout
l'argent qui est là. Après il y a aussi le fait de vouloir
être libre, d'être indépendant »
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