La pratique réflexive comme levier du changement de posture dans l'enseignement de la modélisation multiphysiquepar Mickael CALIXTE CY Cergy Paris Université - DU Formation de formateurs des personnels enseignants et éducatifs - CAFFA-CAFIPEMF 2019 |
3.3.2. Contextualisation et compétences.L'analyse de l'effet de la contextualisation de l'enseignement sur les stagiaires n'a pas montré de résistance (paragraphe précédent). Par ailleurs et afin d'évaluer le résultat de ce nouveau dispositif intégrant la contextualisation, j'analyse les résultats liés aux trois objectifs présentés par Lenoir (2012, p. 3) c'est-à-dire, la compréhension de sa pratique, le changement de ou dans sa pratique, le développement des compétences professionnelles. Concernant la compréhension de sa pratique, les stagiaires ont compris que la problématique, la contextualisation et la démarche de l'ingénieur font partiesdes modalités qu'ils doivent mettre en oeuvre dans leur enseignement. En effet, lors des évaluations formative et formatrice, les enseignants ont repéré l'existence et le manque d'éléments pour les activités analysées. Même s'ils n'ont pas intégré tous les éléments dans leur propre activité, ils ont malgré tout identifié ce qu'ils devraient changer par la suite : cela permet de valider le deuxième objectif, c'est-à-dire le changement de leur pratique. Néanmoins le mot « pratique » est à nuancer car le travail de l'enseignant ne se résume pas seulement à la création d'activités, ils doivent également la mettre en pratique par les élèves.Aussi, après ces deux jours de formation, les enseignants vont-ils intégrer la modélisation dans leurs séquences ? J'ai réalisé un questionnaire de fin de formation ( Annexe 14) et ainsi le résultat de la question 3 de l' Annexe 15 montre que les stagiaires investiront au « besoin » cette formation. Un prochain sondagepermettrait de valider ce deuxième objectif.Par ailleurs, une comparaison de mes deux analyses réalisées sur les deux journées de formation démontre que certains enseignants ont changé de posture au regard de la modification consciente et fondéede leurs pratiques enseignantespuisqu'ils ont verbalisé les intentions de départ et aussi corrigé leurs erreurs. Mes objectifs de départ n'étaient pas de développer une posture réflexive mais plutôt de l'utiliser comme levier à la résistance en formation. Ainsi, une fois la résistance vaincue, ce qui est le cas dans ce mémoire et selon mes analyses, en reprenant les propos de Altet (2013, p. 55)il devient possible de développer une posture réflexive qui répond àtrois objectifs si le formateur met en place les conditions nécessaires.En reprenant la définition proposée par de Vacher (2011, p. 74), « Nous définissons la pratique réflexive comme une capacitégénérale (Rey, Carette, Defrance et al., 2006) à analyser des pratiques de façonsystématique, reproductible, durable et autonome. », je relève que sur deux jours de formation seulement il est impossible de constater le développement de cette posture ce que précised'ailleurs Vacher (2011, p. 74), « Ces composantes imposentde ce fait, une formation inscrite dans la durée ». Au cours des analyses des activités, les stagiaires ont mis en évidence la difficulté d'interprétation des compétences liées à la modélisation. En effet, lorsqu'ils ont développé davantage les secondes activités, ils ont été amenés à analyser les compétences pour les intégrer dans leur activité. On retrouve la difficulté d'interprétation de ces compétences dans les échanges de la deuxième journée : ( Annexe 19, L7, L27, L33). Les objets « ciblés » pour l'analyse réflexive ont mis en évidence des disparités d'interprétation des compétences. Cela me laisse donc penser que chaque stagiaire avait une représentation différente du prescrit et puisqu'ils avaient la parole, ils ont abordé naturellement cette difficulté leur permettant d'amener des éléments de réponse. Par ailleurs, les modalités pédagogiques en SII doivent favoriser une problématisation dans une contextualisation de l'activité, tandis que le programme lui, impose la lecture, puis l'écriture des compétences dans l'activité pour arriver à la démarche de l'ingénieur. Afin d'éviter ces différentes interprétations des compétences lors de la deuxième journée, il aurait peut-être été souhaitablede faire d'analyser en amont ces compétences. Néanmoins et en prenant du recul, cela aurait certainement surchargé le nombre d'éléments à prendre en compte entre les étapes E1 et E5 de l'analyse réflexive. Ainsi et pour la suite, il me semble nécessaire de placer l'analyse de ces compétences après l'étape E5 et avant l'étape E8. Je privilégierai alors la phaseP6 qui aborde les modalités à mettre en oeuvre, puisqueles compétences influencent directement le modèlemultiphysique, tant dans sa présentation (didactisation) que dans la modélisation (résultats souhaités). |
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