2)
Créativité et expression de soi
En considérant enfin que la créativité
répond aux émotions négatives (Barbot & Lubart, 2012),
il importe de pointer le rôle de la créativité dans
l'expression de soi.
Plusieurs recherches ont montré un lien entre la
créativité et l'humeur positive. Autrement dit, la
créativité aurait une place surl'humeur de l'individu. En 2008,
Baas et al. à travers une méta-analyse de 102
études ont montré que l'humeur positive était
significativement corrélée à une forte
créativité. En ce sens, la créativité serait
renforcée par une humeur positive, active et motivée,telle que le
bonheur. A l'inverse, la recherche de l'humeur positive visant à un
évitement, tel que ne plus penser pour se détendre, ne serait pas
renforcée par la créativité. Ainsi, les personnes
créatives seraient plus heureuses à travers leur recherche du
bonheur. Elles chercheraient activement un état de bien-être, en
s'engageant dans des actes volontaires plutôt que dans des comportements
de fuite ou d'évitement. Les auteurs stipulent que même si
l'humeur négative telle que la tristesse n'est pas liée à
la créativité, celle engageant une motivation d'évitement
ou de prévention (la peur, l'anxiété) correspondrait aux
individus de créativité
« inférieure », et ce, particulièrement dans
l'évaluation de la flexibilité mentale. L'humeur positive,
à travers l'intensité affective qu'elle procure, serait donc
liée aux performances créatives en comparaison à l'humeur
négative ou neutre. Cependant, il est nécessaire de prendre en
compte le contexte, le type de tâche créative et l'état
émotionnel au moment des évaluations (Davis, 2009). Dans
l'ensemble, les résultats des différentes méta-analyses
(Bass et al., 2008 ; Davis, 2009) sont compatibles avec le point
de vue général stipulant que les émotions positives
amènent les individus à penser et agir de façon à
promouvoir leur efficacité dans une variété de domaines.
En résumé, il semble que de nombreuses
études pointent le rôle structurant de la créativité
dans le développement de soi au cours de l'adolescence. Cette
idée, forte, dépendrait en somme des facettes isolées de
la créativité et de l'identité.
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