Efficacité des mesures de prévention routière sur le comportement des usagers de la voie publique au camerounpar Mohamadou ADAMOU HADJI Ecole Normale Supérieure d’Enseignement Technique de l’Université de Douala - Diplôme de Professeur d’Enseignement Technique de Deuxième Grade (DIPET II) 2018 |
SECTION 2 : LIENTHEORIQUE DU COMPORTEMENT DES USAGERS DE LA VOIE PUBLIQUE ET MESURES PREVENTIVES.Dans la section précédente, nous avons développé les concepts de communication de peur et contrôle routier et donner ses enjeux, démarche et outils. La section deux quant à elle fera ressortir le lien théorique entre ces concepts et le comportement des usagers de la voie publique. Ainsi, nous allons tour à tour développer la théorie sociale cognitive de Bandoura (1986), les théories de l'action raisonnée, la théorie du comportement planifié (Ajzen et Madden, 1986) et les théories de l'engagement (Kiesler, 1971 ; Morgan et Hunt, 1994) pour établir ce lien. 2.1 La théorie sociale cognitive de Bandura (1986)Selon la théorie sociale cognitive, l'auto-efficacité et la prévisibilité des résultats sont lesdéterminants centraux du comportement. Le sentiment d'auto-efficacité constitue la croyanceque possède un individu en sa capacité de produire ou non une tâche (Bandura, 1995)10(*).Ainsi, lorsqu'un individu estime qu'une situation peut être prise en main, que son sentimentd'auto-efficacité est fort et que les résultats attendus de son intervention lui semblentintéressants, alors la probabilité qu'il adopte le comportement en question est élevée (Mourre, 2006). Les chercheurs utilisent ce modèle pour présenter des pourcentages de variance expliquéeprovenant essentiellement de la variable d'auto-efficacité. Certains auteursestiment que le concept d'auto-efficacité proposé par Bandura est plus important que lemodèle lui-même. Appliqué dans la prévention routière, la théorie sociale explique bien le comportement des usagers de la voie publique. Lorsque les usagers se rendent compte de l'importance des attentes du gouvernement en matière de la sécurité routière et ses responsabilités dans l'atteinte de cet objectif, leur niveaud'adoption du comportement souhaité est élevé. Ce qui rend efficace les mesures engagées comme le contrôle routier et communication phobique. 2.2 La théorie du comportement planifié (Ajzen et Madden, 1986)Selon De Guise (1995), la théorie du comportement planifié est directement issue de la théorie de l'action raisonnée, proposée au début des années 80 par Ajzen etFishbein (1980). Cette dernièrestipule que le comportement est régi par lesprocessus mentaux supérieurs et non directement par les renforcements quepeut procurer le milieu quelconque dans lequel vit l'individu. La théorie du comportement planifié est analysée à travers l'intention, l'attitude envers le comportement, les croyances behaviorales, la norme subjective et la perception du contrôle. C'est dans ce sens que les mesures préventives de la sécurité routière ou bien les actions de communication sociale et le comportement des individus ne peuvent être dissociés. 2.2.1 L'intentionAjzen etFishbein (1980) postulent d'abord que « la plupart de nos actions de portée sociale sont sous le contrôle de la volonté » et par conséquent, quec'est l'intentionde l'individu et non son attitude qui est le facteur immédiatle plus déterminant de cette action. Ces auteurs croient également que l'êtrehumain cherche à maximiser le résultat de son action et agit en fonctiondes bénéfices (qu'il peut tirer) et des inconvénients (ce qu'il encoure) qu'il anticipe. C'est la raison pourlaquelle ils privilégient les croyances, c'est-à-dire les évaluationssubjectives que fait l'individu des résultats ou des conséquences de l'action.La théorie est donc fondée sur ce que croit ou pense l'individu, en postulantimplicitement que si l'on peut changer ces croyances, on changera lecomportement et ce, à travers les mesures prises.Raison pour laquelle, le changement de comportement des usagers de la voie publique doit passer par la prise en compte de leurs intentions. * 10 Cité par Mourre (2006) |
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