Efficacité des mesures de prévention routière sur le comportement des usagers de la voie publique au camerounpar Mohamadou ADAMOU HADJI Ecole Normale Supérieure d’Enseignement Technique de l’Université de Douala - Diplôme de Professeur d’Enseignement Technique de Deuxième Grade (DIPET II) 2018 |
DEUXIEME PARTIE : DEMARCHE DE L'INFLUENCE DES MESURES DE PREVENTION ROUTIERE SUR LE COMPORTEMENT DES USAGERS DE LA VOIE PUBLIQUE.Dans la première partie, la littérature nous a permis de présenter les concepts liés à notre travail et d'en démontrer comment les mesures de prévention routière telles (marketing social et contrôle routier) et comportement des usagers de la voie publique étaient liés. Pour cette deuxième partie, notre objectif est de soumettre à l'épreuve de fait les théories à la réalité de l'environnement camerounais. Ce qui nous permettra après la collecte des données, leur analyse et interprétation, de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses formulées. De façon spécifique, cette partie va nous permettred'une part de présenter les éléments méthodologiques de la mise en relief la relation entre les mesures préventives et le comportement responsable des usagers de la voie publique (chapitre 3), et d'autre part apprécier cette relation (chapitre 4) afin de procurer un document de travail utile aux acteurs de la sécurité routière pour l'amélioration des mesures utilisées. CHAPITRE 3 : ELEMENTS METHODOLOGIQUES DE LA MISE EN RELIEF DE LA RELATION ENTRE LES MESURES DE PREVENTION ROUTIERE ET LE COMPORTEMENT RESPONSABLE DES USAGERS.Les caractéristiques d'un travail scientifique sont entre autres la qualité des informations collectées, la méthodologie de la recherche, et la démarche scientifique utilisée pour aboutir aux résultats. A cet effet, il est question pour nous dans ce chapitre de mettre sur pied le canevas de la recherche utilisé (section 1) ainsi que les caractéristiques de notre population d'étude (section 2). SECTION 1 : LE CANEVAS DE LA RECHERCHELe canevas de la recherche est un lien logique faisant apparaitre le rapport entre les questions de recherche formulées, les données devant être collectées et les éventuels résultats. Pour cela, nous allons faire un rappel de notre problématique et présenter la démarche méthodologique en passant par l'opérationnalisation des variables ainsi que la présentation du modèle conceptuel de l'étude. 1.1 Cadre d'échantillonnageAvant de déterminer notre échantillon, nous allons rappeler les objectifs de l'étude et les hypothèses spécifiées. L'objectif de notre étude est d'apprécier l'efficacité des mesures de prévention routière dans la construction du comportement responsable des usagers de la voie publique au Cameroun. Ce qui nous a permis après avoir dressé un état des lieux d'insécurité routière au Cameroun d'analyser les effets de ces mesures telles que le marketing social et le contrôle routier sur le comportement des usagers de la route au Cameroun ; nous avons par la suite présenté les comportements responsables requis aux usagers de la voie publique. La problématique de notre recherche interpelle les théoriciens tout comme les praticiens à réfléchir sur comment assurer la sécurité routière. Au Cameroun, l'insécurité routière est devenue un problème de santé publique. L'Etat et les ONG utilisent des différentes mesures pour améliorer les comportements des usagers de la route. Parmi ces mesures, on observe la communication de peur et le contrôle routier. Alors quels sont les effets de cesmesures sur le comportement des usagers de la voie publique ? Notre étude vise à déterminer donc l'efficacité communication de peur et de contrôle routier sur les comportements des usagers de la voie publique. L'échantillonnage doit tenir compte du nombre de personne à interroger. A cet effet, deux catégories d'enquête sont envisageables : le recensement et le sondage. Le recensement est une méthode d'enquête quantitative qui consiste à interroger tous les individus (ici, tous les usagers de la voie publique au Cameroun) d'une population donnée et à dénombrer leurs caractéristiques et opinions. Comme nous n'avons pas le nombre total des usagers de la voie publique au Cameroun, les ressources étant limitées et le temps nous tient à la gorge, nous allons effectuer un sondage qui est une enquête effectuée sur un sous-ensemble ou échantillon des usagers dont on veut connaitre les comportements sous l'influence du marketing social. Un échantillon de convenance de 216 individus est retenu, faute d'une base de sondage. Ce choix de l'échantillon de convenance en marketing répond au souci de réduction de biais sous l'effet de sélection qui dépend de la représentation de l'échantillon par rapport à la population étudiée. Pour mener à bien notre recherche, nous allons collecter les données nécessaires et ce, dans les villes retenues(Douala et Yaoundé). Au regard de notre recherche quantitative, nous allons utiliser le questionnaire comme outil de collecte, car le plus adapté. Celui-ci est approprié pour la collecte des données primaires. Mais l'utilisation de cet instrument nécessite le respect des diverses préoccupations méthodologiques liées à sa préparation et à son administration. Le questionnaire est un outil indispensable au recueil de différents types d'informations, notamment sur des données sociodémographiques (âge, sexe, revenu, CSP, ...). C'est un ensemble de questions relativement fermées. En ce qui concerne notre questionnaire, nous avons utilisé des questions fermées (dichotomiques et multiples) dans le but de faciliter leur codification dans le logiciel et le traitement. Notre questionnaire comprend trois rubriques à savoir : la première porte sur les informations générales sur les répondants qui va de 1 à 5 (12 questions), la deuxième est liée à la communication de peur et au comportement responsable allant de 6 à 8 (8 questions) et enfin la troisième sur les caractéristiques des répondants qui part de 9 à 16 (8 questions). Pour ce qui est de mode d'administration du questionnaire, il en existe plusieurs :un questionnaire peut être administré par la poste, par internet, par téléphone ou en face à face. Le choix de l'une ou de l'autre méthode dépend des avantages et des inconvénients que présentent chacune d'elle ainsi que les moyens dont dispose l'enquêteur. Dans notre cas spécifique, nous avons opté pour l'enquête en face à face ; ceci pour nous assurer de la fiabilité des réponses collectées, expliquer le contenu des questions noncomprises par l'enquêté et supprimer le délai de retour des questionnaires déposés. Pour la collecte, nous avons retenu les villes de Douala et Yaoundé. Ce choix ne s'est pas fait au hasard. D'abord, ce sont les villes qui présentent toutes les couches sociales, ethniques, tribales du Cameroun. Ensuite, nous avons la possibilité d'administrer nous-même, car les moyens étant limités pour les déplacements lointains. C'est aussi parce que nous ne voulons pas d'intermédiaire dans le processus de collecte de donnés pour plus de fiabilité. Enfin, ce sont les villes qui sont reliées par la route de 225 Km (Nationale N°3 ou RN3) classée en 2014 par l'ONU comme l'une des voies les plus dangereuses au monde. Ainsi, nous croyons fermement que la réalisation d'une étude comme celle-ci dans ces contextes nous permettra d'aboutir à des résultats fiables et exploitables pour résoudre un problème social délicat comme la sécurité routière.
Avant de schématiser notre modèle conceptuel de recherche, nous présentons dans le tableau N°1 suivant l'opérationnalisation des variables de notre thème. Tableau N° 1 : Opérationnalisation des variables
Source : nous-mêmes à partir de la littérature Le tableau ci-haut présenté met en évidence les différents concepts en fonction de la nature des variables, des indicateurs et items, des échelles de mesure et des références/sources. Il nous permet à cet effet d'élaborer le modèle conceptuel comme le présente la figure N°3. Construire un modèle de recherche consiste à présenter une organisation et les liens qui rassemblent les différentes variables par des réponses anticipées (hypothèses). La résolution de la problématique que soulève notre thème nous conduit à l'adoption de la démarche quantitative et d'une approche déductive. La démarche quantitative reste pour bon nombre des chercheurs la méthode la plus objective (Thiétart et al., 2003). Elle nécessite alors une spécification des hypothèses construite sur la base de la littérature existante et qui permettent de répondre à la question de recherche. A cet effet, la recherche est descendante, car elle part d'abord du général (théorie, loi, principe) ; ensuite, elle implique l'utilisation des outils statistiques pour analyser les données recueillies à partir de l'échantillon enfin, vers la généralisation des résultats. Elle doit cependant être valide sur le plan interne et externe. Nous allons chercher dans ce travail la relation entre les mesures de prévention routière prises au Cameroun et le comportement des usagers de la voie publique. Notre échantillon nous permettra de généraliser les résultats sur l'ensemble des usagers de la voie publique au Cameroun. L'approche méthodologique retenue pour notre recherche est hypothético-déductive. Elle consiste de partir d'un cadre théorique pour comprendre, expliquer et mesurer les liens entre le phénomène à expliquer ici, le comportement des usagers de la voie publique et les mesures de prévention routièreici, à traversla communication de peur et le contrôle routier.Pour ce faire, la littérature nous a permis de construire un ensemble d'hypothèses concernant les mesures entreprises pour assurer la sécurité routière et les comportements des usagers, de même que les caractéristiques relatives à l'influence des uns sur les autres. Avant d'arriver à cette étape, nous avons mené une étude exploratoire auprès des acteurs de la sécurité routière en particulier à la Direction des transports routiers du ministère des transports à Yaoundé le 06 novembre 201722(*). * 21Institut de journalisme et communication * 22 Avec l'autorisation du Ministre en Charge des transports pour l'entretien avec le Directeur des transports routiers, Monsieur Mbamome NkendongDivine. |
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