4.1.2. Organisation et structuration des
exploitations :
En s'intéressant aux membres des exploitations
agricoles, on aperçoit nettement que chaque exploitation prend en
charge dix (10) personnes en moyenne. Sur ces dix (10) personnes, quatre (04)
personnes seulement en moyenne sont actives c'est-à-dire participent aux
activités rizicoles (voir tableau 5).
Les Sérère et les Peulh comptent plus de
personnes prises en charge qui sont respectivement en moyenne 11 et 10.
Par contre, les Wolof et les Peulh ont plus de personnes actives et sont en
moyenne au nombre de quatre (voir tableau 5).
Tableau 5 : Membres
composants les exploitations en fonction des ethnies
Source : données d'enquête,
2017
Les valeurs du tableau sont les moyennes calculées sans
tenir compte des non-réponses.
Aucun critère ne permet de discriminer les
catégories.
Les nombres encadrés correspondent à des
moyennes par catégorie significativement différentes (test t) de
l'ensemble de l'échantillon (au risque de 95%).
Résultats du test de Fisher :
Nombre de personnes prises en charge : V_inter =
13,79, V_intra = 23,59, F = 0,58, 1-p = 28,60%.
Personnes-actives : V_inter = 2,82, V_intra =
7,26, F = 0,39, 1-p = 14,39%.
V= Variance.
On constate que le nombre de producteurs n'ayant jamais fait
des études est très élevé (72,2% des
enquêtés). Parmi ceux qui ont fait des études, nous
avons : 14,4% pour le niveau élémentaire ; 3,3% pour le
niveau BFEM ; 2,2% ont atteint la classe de
3ième ;4,4% ont fait le lycée et 2,2% pour le
niveau universitaire (voir tableau 6).
Tableau 6 : Niveau
d'études des producteurs de l'Union
Source : données d'enquête,
2017
En termes de formations agricoles, les producteurs ayant au
moins une fois fait une formation agricole représentent 52,2% (voir
tableau 7). Cela, nous montre clairement que le niveau d'études des
riziculteurs est très faible.
Tableau 7 : Pourcentage
de producteurs ayant au moins fait une formation agricole
Source : données d'enquête,
2017
La Société d'Aménagement et
d'Exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et de la
Falémé(SAED), étant la société pilote de
l'encadrement des riziculteurs dans la zone du delta a formé 41,1% des
producteurs de l'Union Grande Digue Tellel. L'Agence Nationale de Conseil
Agricole et Rural (ANCAR), en tant que agence nationale en charge du conseil
agricole dans le territoire national, a aussi formé 7,8% de producteurs
dans l'Union Comité Grande Digue Tellel. Tout comme la SAED, le Centre
Interprofessionnel pour la Formation aux métiers de l'Agriculture(CIFA)
implanté dans le bas delta (à Ndiaye) a formé 7,8% de
riziculteurs (tableau 8).
On note la participation de l'Université Gaston Berger
de Saint-Louis (UGB) à hauteur de 2,2% dans la formation des
producteurs. Même si le taux est très faible, cette orientation
vers les paysans est un acte à saluer. L'idéal serait que
l'université soit le point focal de toutes les formations
d'appui-conseil des producteurs de la région du Nord dans la mesure
où l'UGB englobe des ressources humaines très compétentes
(enseignants chercheurs, étudiants, etc.).
Tableau 8 :
Contribution des structures dans l'encadrement des producteurs de
l'Union
Source : données d'enquête,
2017
Parmi les producteurs enquêtés, 97,8% cultivent
le riz durant la contre saison chaude, contre 6,7% qui font la riziculture
durant l'hivernage (saison normale). Cette inégalité est
liée à la baisse du rendement durant la saison normale
(hivernage) : 3, 74 tonnes en contre saison chaude contre 2,50 tonnes en
hivernage (voir tableau 9). Les facteurs qui pourraient expliquer cela
sont : la prolifération des mauvaises herbes, la non maitrise de
l'eau (pluviale), etc.
Tableau 9 : Pourcentage
de producteurs pratiquant la culture de riz pendant la contre saison et la
saison normale
Source : données d'enquête,
2017
En termes de rentabilité, tous les producteurs
enquêtés ont avoué que la contre saison chaude (saison
sèche) est beaucoup plus rentable que la saison normale (voir tableau
10).
Tableau 10 :
Pourcentage de riziculteurs qui se sont prononcés sur la campagne la
plus rentable
Source : données d'enquête,
2017
Les données desdeux (02) tableaux (11 et 12)
ci-dessous, viennent corroborer la préférence des producteurs
pour faire la riziculture durant la contre saison chaude car étant
beaucoup plus rentable que la saison normale.
On voit nettement que, le rendement moyen en contre saison est
égal 3,74 tonnes avec un écart-type de 1,19 ; contre 2,50
tonnes en saison normale (hivernage) avec un faible écart-type
(0,55).
Dans cette situation, il sera très difficile sans
faveurs accordées aux producteurs en termes de subventions ou
réduction du taux d'intérêt sur le crédit de
campagne de les amener à cultiver durant la saison normale
(hivernage).
Les producteurs préfèrent faire la riziculture
durant la contre saison chaude et s'orienter vers d'autres activités
telles que le commerce, l'élevage, etc. pendant l'hivernage dans la
mesure où durant cette période le rendement est très
faible.
Tableau 11 : Poids des
rendements en contre saison chaude
Source : données d'enquête,
2017
Tableau 12 : Poids des
rendements en saison normale (hivernage)
Source : données d'enquête,
2017
Les données issues de notre enquête ont
révélé que seuls 68,9% des producteurs de l'Union
bénéficient d'une assurance agricole contre 31,1% (voir tableau
13). Malgré les efforts fournis par le gouvernement grâce à
ses structures d'accompagnement des producteurs sur la sensibilisation des
paysans à s'affilier à la compagnie d'assurance, constate que
jusqu'à présent un bon nombre de producteurs ne sont pas
assurés.
Tableau 13 :
Pourcentage de producteurs ayant une assurance agricole
Source : données d'enquête,
2017
Parmi ces derniers (producteurs assurés), 7,8% trouvent
l'assurance très intéressante, 16,7% (intéressante), 22,2%
(Peu intéressante) et 22,2% jugent l'assurance agricole comme
étant inutile (voir tableau 14).
La non compréhension de l'importance de l'assurance est
d'une part dit pour la plupart du temps à des problèmes de
communication avec des producteurs mais aussi d'autre part au faible
éventail de composantes prises en compte par la Compagnie Nationale
d'Assurance Agricole du Sénégal (CNAAS).
La CNAAS est créée en 2008 ; ses missions
découlent de la Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale (LOASP) de
2004.
Un bon nombre de producteurs durant les entretiens individuels
ont émis l'idée que l'assurance doit aussi prendre en compte le
volet invasion aviaire. L'attaque aviaire devient de plus en récurrente
avec la présence du parc de Djoudj à quelques kilomètres
des cuvettes rizicoles.
Spécialement, les producteurs sont frappés cette
année (campagne agricole 2016/2017) par des attaques souris qui ont
occasionné d'énormes pertes. Ces souris attaquent le riz durant
la dernière phase de maturation des cultures : elles consomment les
graines et stockent en même de grande quantité dans le
sol.Certains producteurs ont émis l'idée de prise en charge de ce
volet par la CNAAS.
Tableau 14 :
Appréciation de l'assurance par les producteurs ayant
l'assurance
Source : données d'enquête,
2017
Sur les 31,1% qui n'ont pas l'assurance agricole, les 16,7%
affirment que l'assurance n'a pas de sens, 5,6% disent qu'ils ne courent pas de
risques, 5,6% ne sont pas assurés du fait que la procédure est
très compliquée et 4,4%disent qu'ils ne connaissent pas
l'existence de l'assurance agricole (voir tableau 15).
Tableau 15 :
Appréciation de l'assurance agricole par les producteurs n'ayant pas
l'assurance
Source : données d'enquête,
2017
En s'intéressant au niveau de satisfaction des
producteurs enquêtés sur la manière dont l'Union et les
groupements (Sections Villageoises, GIE et Individuels) sont
gérés par les membres élus, on constate une
disparité des niveaux de satisfaction.
Les producteurs ne sont pas du tout satisfaits sur la gestion
des dirigeants des leurs organisations. 32,2% des riziculteurs ne sont pas
d'avis sur le mode actuel de gestion de l'Union ; de même que pour
les groupements, 18,9% des producteurs affirment qu'ils ne sont pas satisfaits
par les gestionnaires.La majorité des producteurs stipulent qu'ils sont
peu satisfaits : 48,9% pour les groupements et 51,1% de pour l'Union (voir
les tableaux 16 et 17).
Tableau 16 :
Appréciation de la gestion des groupements par les
producteurs
Source : données d'enquête,
2017
Tableau 17 :
Appréciation de la gestion de l'Union par les
producteurs
Source : données d'enquête,
2017
|