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Approvisionnement de la ville de N'Djamena en bois-énergie. Ses influences sur le milieu naturel.

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par Man-na Djangrang
Université de Bangui - Maîtrise 2002
  

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C. L'exploitation du bois-énergie : Une économie extractive

L'émergence et l'entrée de la filière bois-énergie15(*) dans l'économie trouvent leur explication dans la nécessité pour des millions de personnes à satisfaire leurs besoins en énergie domestique. Pour mieux l'appréhender, il nous a paru intéressant de passer en revue, le bilan de l'offre et de la demande

1. Le bilan de l'offre et de la demande

L'essor de la filière bois-énergie dans le système commercial de l'énergie constitue en soi une donnée importante de la crise environnementale. BABAKAR (2002) estime que le bois constitue le pétrole du pauvre. La gravité de la situation réside dans le fait qu'une modification des données est loin de s'opérer à court et moyen terme. C'est pourquoi, il faut en faire une politique nationale de l'énergie.

L'exploitation dépend en premier lieu des disponibilités de la ressource. En dépit de quelques inventaires, les ressources forestières restent encore mal connues. Les essences les plus recherchées pour le bois de feu sont les combratacées et les Mimosacées16(*) et pour le charbon de bois, le propopis africana, les acacia etc.

Le choix des zones d'exploitation dépend de la disponibilité de la ressource et des logiques des différents acteurs. Dans les années 1980, l'exploitation était réalisée dans un rayon de moins de 25 km pour le bois de chauffe et un peu plus pour le charbon de bois. L'exploitation dans les sites de production de charbon de bois (figure 14) que nous avons visité (Linia : 50 Km, Kalgoa : 93 Km) est effectué en général par trois groupes d'acteurs : les bûcherons salariés, les petits exploitants non motorisés et les paysans.

Les bûcherons sont souvent des paysans résidents soit dans les villages proches du site d'exploitation, soit ceux venus à la ville à la recherche de travail saisonnier. Le plus souvent cette activité se pratique pendant la saison morte, c'est-à-dire en dehors de la saison agricole. Ils sont employés par les grossistes et ou transporteurs par équipe de 5 à 7 personnes qui en les installant sur un site, leur fournissent, nourriture et autres produits de première nécessité (sucre, thé, etc.). Pour ne pas avoir d'opposition avec la population riveraine du site de coupe, les employeurs offrent cadeaux et autres présents aux chefs de village. Cet accord obtenu permet aux employés de procéder à la coupe des branches, des troncs d'arbres jusqu'à l'épuisement des ressources sur le site. Malheureusement, aucun signe de reboisement n'a été observé. Les techniques utilisées sont archaïques : coupes des branches ou des troncs avec des haches de fabrication locale. La productivité des bûcherons est très variable. Elle dépend d'autres facteurs tels que la disponibilité, de la ressource des conditions physiques des acteurs et surtout de l'amabilité de leur employeur. Nous avons estimé à 1,2 tonne par exploitant et par jour pour Kalgoa et de 0,8 tonne par exploitant et par jour à Linia.

Les revenus dépendent strictement des quantités de bois coupés. Ils varient en moyenne de 27.000 F.CFA à 53.000 FCFA par mois dans les deux cas.

La situation est tout à fait différente pour le charbon de bois. D'abord, du fait, des zones d'exploitation bien éloignées de N'Djaména (Mogroum : 129 Km, Gueledeng : 156 Km, Dourbali : 103 Km) et du fait ensuite, d'une plus grande professionnalisation du secteur.

La coupe et la carbonisation à des fins de commercialisation sont dominées aujourd'hui par quelques exploitants agréés venus de N'Djaména, qui emploient les charbonniers dans les villages proches des sites d'exploitation. A Mogroum, nous avons rencontré quelques exploitants particuliers opérant à leur propre compte. Leur produit étalé le long de la route, est vendu aux camionneurs et autres particuliers de retour des provinces du Sud.

En dehors des bûcherons, il existe aussi des petits exploitants ruraux, sans moyens de transport, qui n'ont pas d'employeurs, mais plusieurs clients : camionneurs, transporteurs en charrette et les citadins qui se servent tous les week-ends. Les rayons d'actions des petits exploitants que nous avons rencontré se situent rarement au-delà de 50 Km. Ainsi, leur activité devient plus destructrice pour le milieu naturel que les grands bûcherons généralement implantés dans des zones plus boisées.

Les paysans constituent le dernier groupe d'acteurs d'exploitation du bois énergie. Ils vivent dans les villages péri-urbains, le long de la route nationale (N'Djaména-Bongor) et jouent un rôle plus important en matière de rationalisation de l'approvisionnement. L'exploitation intéresse toute la famille. Les hommes se chargent de la coupe et du débitage des grosses bûches. Quant aux femmes, elles s'occupent de la vente qui leur apporte un revenu important : 40.000 à 120.000 F.CFA par an.

Figure 14: Carte de la zone d'exploitation du bois-énergie de la ville de N'Djaména

La principale raison qui conduit les paysans à exploiter la forêt tient à la faiblesse des revenus agricoles par rapport aux besoins croissants17(*) nous disait MAHAMAT AHMAT HACHIN18(*). Pour lui « le commerce du bois est une activité sûre. La ressource est disponible, nul n'a besoin de la semer et de dépendre des pluies pour les récoltes. Ensuite c'est une activité qui est exercée à une période où on n'a pas grand chose à faire au village ».

* 15 On entend par énergie domestique, la forme d'énergie la plus élémentaire dont l'unité familiale à constamment besoin.

* 16 Voir les pages suivantes pour les autres essences sollicitées

* 17 Les besoins dont ils font allusion sont : achat de céréale en cas de mauvaise pluviométrie, habits, frais de scolarisation des enfants ; acquisition des matériels agricoles ou loisirs.

* 18 Un paysan du village de Kalgoa interrogé le 22 Avril 2002 (Djangrang Man-na).

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