Approvisionnement de la ville de N'Djamena en bois-énergie. Ses influences sur le milieu naturel.( Télécharger le fichier original )par Man-na Djangrang Université de Bangui - Maîtrise 2002 |
B. Les besoins réels en énergie : Une préoccupation nationaleLe Tchad est un pays enclavé au coeur de l'Afrique, ce qui rend plus coûteux et difficile son approvisionnement en produit de toute nature et en particulier en énergie. Le bois énergie constitue actuellement le seul combustible produit localement. Les produits pétroliers : gas-oil, essence, gaz butane, pétrole lampant sont importés de l'étranger (Nigeria, Cameroun, Libye etc.). Au plan national le, BAD/FAD (1997), estime que 97% des ménages utilisent cette source d'énergie. Cette étude donne non seulement la mesure de son importance, mais montre aussi son impact sur l'environnement. Pour l'ensemble du Tchad le Ministère du Plan et de la Coopération estime à 91.000m3 par an la consommation de butane, d'essence, de pétrole lampant, de gas-oil et de fuel, alors que celle de bois, principale source d'énergie pour une majorité de la population à environ 3,5 millions de mètre cube par an. Le tiers de cette consommation est destinée à N'Djaména. En l'absence des données fiables13(*) sur la consommation des combustibles ligneux, nous allons nous contenter de l'estimation de la consommation de BAD/FAD (1997). Le tableau 7 donne quelques éléments sur le bilan énergétique alors que le tableau 8 présente les différentes sources d'énergies utilisées pour la cuisson pour la même année. Tableau 7: Bilan énergétique simplifié de combustibles
Source: BAD/FAD. DT N° EE.20/97 Tableau 8: Consommation d'énergie en milieu rural et urbain
Source: BAD/FAD, 97 L'évaluation des besoins énergétiques à N'Djaména en bois de chauffe et de charbon de bois nous impose une certaine prudence en raison de nombreuses incertitudes : · Évaluation de la population peu prévisible (6,8 à 7%) ; · Rythme d'élévation du niveau de vie peu connu ; · Possibilité de substitution du bois par d'autres sources d'énergie (pétrole lampant, gaz, etc.) ; · Instabilité du taux de consommation par tête (3,4 stères par an par habitant en 1976 et 2,06 stères par an et par habitant en 2001). Toutefois, le résultat que nous disposons dans les tableaux 9 et 10 paraît d'autant plus vrai si on estime à moins de 2% le nombre des citoyens qui utilisent d'autres sources d'énergies comme le gaz butane dans leur foyer. Même dans ces ménages dits nantis, le charbon de bois intervient constamment pour pallier les fréquentes pénuries d'énergie électrique. Le tableau 9 illustre parfaitement la situation de consommation des différentes sources énergétiques selon les différentes catégories socio-économiques à N'Djaména. Tableau 9: Consommation des différentes sources d'énergie par ménage selon les différentes catégories socio-écomoniques sur 245 enquêtés
Source : Djangrang M. Avril 2002 La forte consommation de bois et de charbon de bois s'explique en partie par le coût très élevé de l'énergie thermique (150 à 200 FCFA) le kilo watt-heure et du gaz butane (10.000 à 12.000 FCFA) le rechargement d'une bouteille de 12,5 Kg ; mais aussi par le mode de vie (5 personnes en moyenne par ménage). Les prévisions de la consommation future de ces énergies seront basées sur les estimations de 7 jours d'enquêtes dans les quartiers Chagoua et Dembé présentés dans le tableau n° 9 ci-après : Tableau 10: Estimation de consommation de bois-énergie
Source : Djangrang Man-na, Avril 2002 Une extrapolation sur un an des chiffres obtenus sur 7 jours d'enquête apparaît logiquement admissible, soit environ 1857611 stères. Cette estimation correspond pour une population de 900 000 habitants en 2001 à 2,06 stères par habitants et par an14(*). Pour satisfaire à cette demande, un secteur économique s'est constitué mettant en relation, divers professionnels (exploitants, bûcherons, transporteurs, etc.) et consommateurs urbains. * 13 La comptabilisation des bois de feu et de charbon de bois est très difficile à apprécier en raison de nombreux inconnus des voies d'entrée, de la mauvaise déclaration au poste de contrôle de la quantité transportée par les commerçants pour échapper à la fiscalité. * 14 Si nous déduisons de 900 000 habitants, 2% de ceux considérés, utilisent d'autres sources d'énergie, le taux de consommation annuelle par habitant à N'Djaména serait à 1,9 stères soit 665 Kg. |
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