2. Evolution
saisonnière et le régime moyen de la pluviométrie
Pour caractériser le cycle saisonnier des
précipitations, plusieurs auteurs ont proposé différentes
approches selon les objectifs et les résultats attendus. Parmi ces
méthodes, NDJENDOLE, S. (2001) estime que le diagramme pluvio-thermique
de BAGNOULS et GAUSSEN (1953) repris par BIROT (1973) permet de
« fixer le début et la fin des « saisons aux
intersections des courbes des valeurs mensuelles de la pluviométrie et
de la température qui traduit une réalité
bioclimatique » : P=2T ou
P=4T. Cette relation jugée empirique a
été améliorée par BIROT (1990) qui précise
la classification des mois secs ou humides par les relations
suivantes :
- Si P < 2T, le mois est écologiquement
sec ;
- Si 2T < P <3T, le mois est écologiquement
sub-sec ;
- Si 3T < P <4T, le mois est écologiquement
sub-humide ;
- Si P> 4T, le mois est écologiquement humide.
Avec P égale à la pluie et
T correspondant à la température.
C'est cette méthode que nous avons utilisée pour
l'analyse de l'évolution des saisons pour l'espace tchadien en
général et notre zone d'étude en particulier. Elle traduit
à notre avis les réalités bioclimatiques.
L'analyse de la pluviométrie moyenne mensuelle de 1950
à 2000 de N'Djaména et de Bongor (figure 9)
montre que le cycle saisonnier des précipitations se déroule
selon le déplacement méridional du FIT (Front intertropical). A
partir de la formule de BIROT (1990), nous avons pu déterminer pour le
bassin d'approvisionnement, deux saisons : une saison sèche et une
saison humide. Ainsi, est considérée comme saison sèche,
une période où il y a absence ou insuffisance de pluies (BOKO,
1992). HERNANDEZ et al., (1998) prend en compte une valeur seuil de
pluie enregistrée dans le mois.
P < 50 mm, le mois est sec ;
P > 100 mm, le mois est humide.
En appliquant ces critères, on constate que la saison
sèche est centrée sur plusieurs mois (d'Octobre à Mai) qui
représente le moment auquel les alizés du nord-est soufflent sur
l'espace tchadien un vent chaud et sec. Durant cette saison, les rares
advections d'air humide amènent le plus souvent des pluies
éparses dont le volume recueilli ne représente presque rien dans
le total annuel des précipitations. A la station de N'Djamena par
exemple, le volume pluviométrique enregistré au cours de 8 mois
secs représente environ 9,8% du total annuel. A la station de Bongor, on
compte 7 mois secs dont le volume pluviométrique total représente
6,9 %.
Figure 9: Régime
moyen mensuel de la pluviométrie de 1950-2000 d'après les
données de D.R.M
Par contre, la saison des pluies correspond à la
remontée du front intertropical plus au nord de l'espace tchadien. Elle
se manifeste timidement par le passage de l'isohyète 50mm. A
N'Djaména, la saison des pluies commence en Juin, alors qu'à la
station de Bongor située plus au Sud, la saison s'est installée
depuis le mois de mai. Dans les deux stations, le maximum de
précipitation est recueilli en Août, au moment où, le flux
de la mousson est puissant et, où le FIT se trouve plus au Nord. Le
total pluviométrique représente plus de 90% à 95% du total
annuel, bien que la répartition d'un mois à un autre, soit
très variable. Aussi, le passage de la saison des pluies à la
saison sèche est assez brutal.
NDJENDOLE (2001) estime que la répartition
saisonnière des précipitations permet de suivre globalement la
reconstitution progressive de la réserve hydrique du sol, capitale au
développement de la végétation ligneuse.
La répartition de la pluviométrie moyenne
mensuelle, fonction des mécanismes pluviogéniques et de la
végétation montre que le régime pluviométrique dans
le bassin est uni modal (figure 9). Il correspond au climat
sahélien. La saison des pluies s'étale sur quatre mois allant de
Juin à Septembre à N'Djaména et de cinq mois (mai à
septembre) à Bongor. Le maximum est relevé dans les deux cas en
Août. A partir de Septembre, les pluies se raréfient
progressivement pour devenir nulle en novembre. La saison sèche,
très longue, commande l'évapotranspiration des
végétaux.
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