C. Climat et variabilité
pluviométrique dans le bassin d'approvisionnement
Etudier l'évolution du climat, c'est tenir compte des
variations de la pluviométrie, température, vent,
évapotranspiration potentielle, etc. Parmi ces éléments
climatiques, la pluviométrie constitue un facteur capital qui
détermine la zonation du couvert ligneux et leur évolution
(MURAT, 1937). Cette étude s'inscrit dans le cadre des fluctuations des
valeurs réelles de la pluviométrie autour de la moyenne qui ne
sont d'ailleurs pas statiques d'une année à l'autre.
1. La répartition
géographique des hauteurs de pluies.
Malgré l'interruption accidentelle (crises
politico-militaire), des relevés au niveau des deux stations
(N'Djaména et Bongor) sont satisfaisants. Elles permettent en tout cas
d'analyser une tendance de l'évolution de la pluviométrie
actuelle dans le bassin d'approvisionnement. Pour ce faire, nous utilisons le
coefficient de variation qui est le rapport entre l'écart-type de la
série à la moyenne de ladite série. La variation autour de
la moyenne serait grande si ce coefficient est élevé.
Ces coefficients de variation sont compris entre 17 et 20%.
Ils sont relativement faibles, leur répartition spatiale montre une
certaine hétérogénéité à une
latitude. Apparemment donc, il n'existe pas d'influences de la latitude, mais
la présence de végétation qui reste un facteur discret
du climat, agit sur la pluviosité par l'évapotranspiration et la
convection thermique. Dans les deux cas, la pluviométrie est
très variable autour de la moyenne.
En effet, l'analyse de courbe pluviométrique de Bongor
(figure 7) montre une tendance à la hausse de la
pluviosité moyenne à partir de la grande sécheresse de
1983-1984, alors qu'elle était à la baisse en 1950 et 1983 au
niveau de N'Djaména (figure 8). Cette bonne
pluviométrie s'est poursuivie jusque dans les années 1965-1967.
Par contre l'analyse des moyennes mobiles de la pluviométrie sur dix
années contredit les affirmations sur la baisse de la
pluviométrie au cours de la dernière décennie avec de
nombreuses variables locales.
Toutefois, les deux stations pluviométriques indiquent
globalement que le bassin d'approvisionnement énergétique de
N'Djaména était bien arrosé jusqu'à la
décennie 1960, puis une chute brutale et persistante des hauteurs de
pluies est enregistrée. Elle varie de 226,1mm (1984) à 990,1 mm
(1959) à N'Djaména contre 462,9 mm (1984) à 1135 mm (1960)
pour la station de Bongor. Cette baisse s'est ensuite accentuée pendant
les décennies 1970-1980 tombant en deçà de la normale
(567,1mm pour N'Djaména et 805,05 mm pour Bongor). Toutefois, quelques
disparités apparaissent au niveau de chaque station. Ainsi, observe t-
on une baisse très sensible de la pluviométrie à la
station de N'Djaména en 1970 et 1990, alors qu'on note une tendance
à l'amélioration au niveau de la station de Bongor, située
plus au Sud.
Contrairement aux pessimismes populaires et même aux
propos alarmistes de nombreux chercheurs relatifs à la baisse
régulière des hauteurs pluviométriques (prouvées
jusqu'en 1985), on assiste depuis cette date à une remontée des
totaux pluviométriques annuels.
La succession des anomalies positives et négatives dans
le temps autour de la moyenne stationnelle d'une année sur l'autre est
mesurée statistiquement par le calcul d'autocorrelation (BOUROCHE et
al.,) 1980) :
R (x) = 1/N Ó 2 (ni-1-X) (xi -Vx)
Où N est le nombre d'observations,
X sa moyenne et Vx la variance.
Ce calcul nous a permis de connaître la succession des
précipitations dans les deux stations qui sont tout à fait
persistante. Cette fluctuation des précipitations dans le temps,
présente des profils différents dans l'espace.
Figure 7: Évolution de la pluviométrie
annuelle et moyenne mobile sur 5 ans (Bongor : 1950-2000) d'après les
données de D.R.M.
Figure 8: Évolution de la pluviométrie
annuelle et moyenne mobile sur 5 ans (N'Djaména: 1950-2000)
d'après les données de D.R.M.
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