Approvisionnement de la ville de N'Djamena en bois-énergie. Ses influences sur le milieu naturel.( Télécharger le fichier original )par Man-na Djangrang Université de Bangui - Maîtrise 2002 |
B. Le climatSans avoir la prétention d'étudier à fond le fonctionnement de la circulation atmosphérique, tiré des travaux de DHONNEUR (1985), JANICOT (1990) JANICOT et al., (1993), genèse de mise en place des climats, nous avons pensé rappeler seulement les mécanismes généraux qui gouvernent les précipitations dans notre zone d'étude. 1. Les mécanismes et le déroulement des climatsLa circulation atmosphérique dans notre zone d'étude a une apparence simple : convergence des Alizés et mousson vers la zone de convergence intertropicale le long du Front Intertropical suivant les saisons comme présentée dans la figure 6. Pendant l'hiver boréal, l'harmattan chaud et sec, marquant la saison, descend plus au Sud du bassin d'approvisionnement, devient brumeux. Pendant cette période, le cycle végétatif des plantes est au ralenti et, c'est pendant cette période que les paysans procèdent aux défrichements culturaux puis au ramassage de bois morts et à la production de charbon de bois qui seront acheminés plus tard en ville. La tendance anticyclonique permanente qui règne sur l'atlantique sud (anticyclone de Sainte-Hélène) et la présence de la dépression continentale (dépression de Libye) oriente les déplacements de l'air de l'océan vers le continent. L'Alizé du sud-est est attiré par la dépression continentale et devient la mousson après avoir traversé l'Equateur météorologique responsable de la mise en place du Front intertropical (FIT) et déterminent en même temps les types de climats et les végétations y afférentes. Figure 6: Principaux flux de masse d'air responsable du mécanisme pluviogène en Afrique d'après OLIVRY et al., ( 1996) Au nord de N'Djaména, la zone connaît rarement le flux de mousson et la végétation qui s'y développe est de type steppe et brousse à épineux. Au sud, la mousson est la plus épaisse (les principaux utilisateurs de cette humidité sont les lignes de grains9(*)). La végétation y est de type savane, plus ou moins fournie. Ainsi en dépit des différences d'altitude relativement faible et de son étalement en latitude plus important, le bassin d'approvisionnement jouit globalement d'un climat sahélien. 2. Le climat du bassin d'approvisionnementLe bassin est actuellement soumis en grande partie à un régime sub-aride. Les deux stations (N'Djaména et Bongor) reçoivent en moyenne des précipitations comprises entre 800 et 400mm par an. Selon la classification de AUBREVILLE (1948), leur climat est donc du type sahélien dont les caractéristiques saisonnières sont liées aux déplacements du Front Intertropical (FIT) dont on a parlé dans les pages précédentes. De Novembre à Mars, le FIT est situé très loin au Sud du bassin. L'harmattan règne et la saison sèche assez longue s'installe. A partir du mois d'Avril, le FIT commence à remonter vers le Nord. Des petites précipitations apparaissent en Mai et Juin. Le FIT atteint sa position la plus septentrionale vers le 20è parallèle en Juillet et Août. Les trois quarts environ des précipitations annuelles tombent pendant ces deux mois dans le bassin. Le recul vers le Sud du FIT entraîne la mise en place de la saison sèche qui s'installe dès la fin du mois de Septembre. Ainsi, fonction du balancement saisonnier du FIT, les températures moyennes annuelles sont variables (24° à 32°C). Les maxima peuvent atteindre à partir du mois d'Avril 40° à 50°C. Les minima interviennent généralement en Janvier et Février. Ce qui permet de déterminer dans l'année quatre saisons thermiques. Une saison chaude, une saison relativement chaude, une saison fraîche et une autre relativement fraîche. Aussi, l'humidité relative y est faible durant une longue période de l'année sous un ensoleillement de plusieurs heures par jour. Le bassin présente deux sous ensembles : le Sahel pastoral avec plus de 75% du cheptel bovin et caprin et le Sahel agro-pastoral où on pratique un élevage sédentaire, prédateur du milieu naturel et une agriculture pluviale traditionnelle (agriculture itinérante sur brûlis) consommatrice d'espace. Ces deux activités économiques, dépendantes de la bonne pluviosité, font que les hommes du bassin, pendant les années de sécheresse, se livrent à la coupe du bois et à la production du charbon de bois pour subvenir aux besoins essentiels de leur famille. La répartition des pluies, dans le bassin, extrêmement variable dans le temps et dans l'espace joue un rôle déterminant dans la bonne production ligneuse. Pour mieux l'appréhender, il nous a paru nécessaire d'étudier sa répartition spatiale et la quantité moyenne qui l'accompagne. * 9 Les lignes de grains sont des intrusions du flux d'Est (Harmattan) dans le flux de mousson, soulevant l'air humide en un front mobile le long duquel se produisent orages et averses. |
|