CHAPITRE V : DISCUSSION ET
COMMENTAIRE
Prévalence
Pendant la période sous étude, 1375 cas de
tuberculose pulmonaire à microscopie positive ont été
enregistrés parmi lesquels31avaient développéune
tuberculose à bacilles multirésistants,soit une prévalence
de 2,25%.
La prévalence de TB-MR trouvée dans notre
étude est proche de celle trouvée en France par Adnaouil M. en
2009 qui était de 3,6%. Cependant, cette prévalence est
inférieure à celle trouvéepar Souad E.(2013) au Maroc qui
était de 7%.Nous estimons que la différence observée dans
ces études est due aumode de recueil de données, le cadre
d'étude et la population étudiée.
Age
L'âge moyen dans notre étude est de 34,5 ans. La
tranche d'âge comprise entre 22 et 28 ans était la plus
touchéavec 38,71%. Cela peut s'expliquer par le fait que la population
de notre étude était à majoritairementjeune.
Ces résultats denotre étude
sontlégèrement supérieurs à ceux trouvés par
Souad E.(2013)au Maroc qui montraient que l'âge moyen était de 31
ans. La tranche d'âge la plus concernée était celle
comprise entre 15 et 45 ans (67,4%).Une étude réalisée par
LompoB. (2007)au Burkina-Faso révèle une prédominance des
cas de TB-MR dans la tranche d'âge comprise entre 25 à 34 ans avec
34,4% des cas.
Sexe
Le sexe masculin était le plus touché par le
phénomène demultirésistance aux antituberculeux avec une
fréquence de 90,30%, lesex ratio est de 9,3 en faveur des hommes.Ceci
peut être un fait du hasard faisant que les hommes soient nombreux que
les femmes. Ces résultats rencontrés dans notre étude
sont proches d'autres études africaines(Domond F., 1996; Braun
E. et al, 2012 ; Pablos M. et al, 1997).
Niveau d'instruction
Les patients non instruits représentaient 16,1% contre
89,9% des patients instruits.Ces résultatssont similaires à ceux
deBraun E.(2012)en France oùles patients non instruit
représentaient 14,4%.
En rapport avec la connaissance sur la tuberculose, nous avons
noté que les patients de niveau secondaire avaient une bonne
connaissance sur la tuberculose par rapport aux autres. Cependant, le
khi-deux utilisé révèle que la différence est
significative ( 23,59 18,31).
Antécédents personnels
Les antécédents d'alcoolisme, de tabagisme et de
contage tuberculeux étaient relevée respectivement dans
67,7% ; 61,3% et 58,1% des cas. Nos résultats sont
supérieurs à ceux rapportés dans la littérature. En
effet, dans l'étude de Souad(2013) au Maroc, la notion de contage
tuberculeux était retrouvée dans 16,7% des cas etcelle du
tabagisme dans 26,7% des cas.
Type de malades
Dans notre étude,la résistance primaire,
c'est-à-dire la résistance retrouvée chez les nouveaux
cas était de 41,9%. Cette proportion est au-dessus du seuil critique
fixé par l'OMS de 10% (Boulahbalet al,2004).
Cette augmentation de la prévalencede
multirésistanceexprimerait le fait que les souches
multirésistantes des BK sont réellement présentes dans la
ville de Mbujimayi.Ceci corrobore l'idée de Boulahbalqui pense que la
résistance primaire est le reflet de l'importance du réservoir de
souches résistantes parmi les cas déjà traités.
La résistance secondaire dans notre étude
était de 58,1%. Cette proportion est en deçà du taux de
résistance secondaire observé par Sangaré et
al.(2010), qui était de 66,7% dans une étude menée au
Benin.Cela peut s'expliquer par le fait qu'il y a une variabilité
géographique sur la distribution des résistances aux
médicaments antituberculeuxcomme le soulignaient Shao et
collègues (2011).
Sérologie VIH
Laco-infectionTB-MR et VIH était noté dans 9,67%
des cas dans notre série.Ces résultats sont superposables
à ceux trouvés par Lompo au Burkina-faso et par Braun en France
avec respectivement 9,2% et 9,67% des cas ; mais ils restent
inférieurs à ceux deDomond(2012) au CHU d'Amien, soit 4%.
Selon lalittérature,la co-infection tuberculose et VIH
dans une population très exposée au BK, est un facteur
multiplicateur de la morbidité et de la mortalité de la
tuberculose, augmente par conséquentle nombre d'isolats
multirésistants(Narai J, 2012).
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