Conclusion
Il ressort de ce qui précède, que la
mobilité motorisée des niaméens reste limitée aux
déplacements obligés : domicile -- travail, domicile --
école. Le budget transport reste aussi excessif pour les ménages
à revenu réduit. Les taxis collectifs, principal moyen de
transport urbain de la ville sont non seulement d'un tarif élevé
pour beaucoup de citadins de la ville, mais aussi ne desservent que les
quartiers centraux et les quartiers se situant pas trop loin du centre. Les
autobus de la Sotruni, accessibles mais très insuffisants et très
irréguliers aussi, du fait de leur état, jouent un rôle
marginal dans l'offre de transport à Niamey. Les minibus moins chers que
les taxis ne desservent que quelques quartiers périphériques de
la ville. La marche à pied reste pour la plupart des citadins la seule
alternative au risque de ne pas sombrer dans l'immobilisme. C'est dire que
l'accès aux services urbains reste assez problématique pour bon
nombre de citadins de Niamey.
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Conclusion générale
La mobilité et l'accessibilité sont deux notions
fondamentales pour comprendre les déplacements en milieu urbain. Ces
deux concepts loin de s'exclure mutuellement s'entretiennent et se
complètent. En effet, nous avons montré tout au long de cette
étude qu'une mobilité minimale est nécessaire et
indispensable pour accéder aux services urbains. L'accessibilité
minimale aux services et au système de transport facilitent bien
évidemment cette mobilité.
L'accessibilité urbaine, en d'autres termes,
l'accès aux services et aux opportunités qu'offrent la ville
demeure assez délicat, voire problématique pour bon nombre de
citadins sahéliens. La faiblesse du revenu de la population au Sahel
constitue un handicap quant à leur mobilité. Mais au delà
de ce caractère limité des ressources, nous pouvons noter le
désengagement des autorités dans les transports urbains qui se
traduit par la montée en puissance du transport artisanal,
l'insuffisance des infrastructures de transport et la mauvaise organisation des
transports publics. Pourtant la notion de service public est apparue
très tôt au Sahel. A l'origine le service public est un service
social qui à pour but d'assurer le déplacement d'une
minorité qui n'a pas les moyens physiques ou financiers de
posséder une automobile. Or dans les pays africains et sahéliens
en particulier, c'est une infime minorité qui est motorisée. Le
service public apparait donc plus que jamais nécessaire pour
répondre aux besoins de déplacement d'une majorité non
motorisée, contraint aujourd'hui à la marche à pied pour
satisfaire les besoins quotidiens de déplacement.
L'offre de transport étant limitée au Sahel,
particulièrement à Niamey, la marche reste le principal moyen de
déplacement des citadins. C'est le mode de transport le plus
utilisé par les niaméens pour accéder aux services
urbains.
A Niamey, les taxis collectifs principaux moyens de transport
urbain de la ville, sont non seulement d'un prix onéreux pour la plupart
des niaméens, et sont aussi d'une couverture spatiale insuffisante, car
ne desservant pas tous les quartiers de la ville. D'ailleurs, étant
donné la croissance démographique continue de la population,
l'extension et l'étalement de la ville, l'insuffisance de la voirie, la
dégradation du pouvoir d'achat, la congestion de plus
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en plus croissante dans la ville, l'on peut se demander si les
taxis collectifs sont à long terme une solution durable !
Les minibus faba-faba par contre, jouent un
rôle important dans les transports urbains à Niamey, car ils
desservent les quartiers périphériques de la ville ; et son
encore moins chers que les taxis. La concurrence doit être ouverte afin
de permettre à ces minibus de desservir plusieurs quartiers de la
ville.
Les bus de la SOTRUNI sont encore moins chers que les minibus
; la remise sur pied de cette entreprise à caractère social,
actuellement moribonde, apporterait un ouf de soulagement pour les usagers des
transports collectifs en particuliers, les scolaires des quartiers
périphériques.
Même si, dans cette étude, nous n'avons pas
approfondi les recommandations de solutions, nous croyons que notre
mémoire constitue une première ébauche au problème
de la mobilité urbaine dans les pays du Sahel, notamment dans la ville
de Niamey. En effet, notre travail à permis de cibler les insuffisances
du système de transport dans notre zone d'étude, ce qui constitue
la première étape d'un projet d'ouverture et de
développement.
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