3.3.2. Les minibus faba-faba
Les minibus appelés faba-faba dans les rues
de Niamey, n'ont fait leur apparition que très tardivement dans la
capitale nigérienne contrairement aux autres villes sahéliennes.
En effet, c'est seulement en 2000 que la CUN à autorisé leur
exploitation. Les faba-faba sont des minibus de 18 places
généralement d'occasion (14 ans âge moyen) qui desservent
les quartiers périphériques de Niamey. En 2000, leur nombre est
de 37 ; en février dernier, on compte jusqu'à 250 minibus reliant
les quartiers périphériques au centre ville.
71
Le parc des minibus est dominé par des véhicules
Toyota généralement usagés importés de Belgique. La
plupart des exploitants ne possèdent qu'un seul véhicule.
Les tarifs pratiqués par les minibus sont de 125 à
150 FCFA/course en fonction de la desserte.
Photo 3.1 : minibus faba faba en stationnement.
Source : Le Sahel Dimanche du 25 Janvier 2008
3-3-3. La sotruni
La SOTRUNI, est une société anonyme
d'économie mixte crée en 1997 par l'Etat nigérien et la
CUN. En 2002, elle assurait avec un parc d'une quarantaine de bus de plus de 10
ans d'âge une vingtaine de services, dont 1/3 pour le transport des
fonctionnaires et 2/3 pour le transport à caractère commercial,
réalisant 91 rotation et un parcours de 2110 km/jour (BALTAGI, 2002). En
dehors de la desserte urbaine, la société possède des
lignes suburbaines qu'elle desserve.
Aujourd'hui, la SOTRUNI ne dispose que de 10 bus
vétustes et peu utilisés de nos jours (voire photo 3.2), qui
desservent très peu de quartier de la ville. Les tarifs pratiqués
par la SOTRUNI sont de 100 FCFA pour les trajets en ville et jusqu'à 350
pour les trajets suburbains. La société vend des abonnements
mensuels à 8500 FCFA et des cartes hebdomadaires à 2200 FCFA. Les
élèves bénéficient d'une réduction de 50%
sur les tarifs.
72
Les principales raisons de la presque faillite de la SOTRUNI
sont les mêmes que celles citées dans le chapitre2 : mauvaises
gestions, personnel pléthorique, service public mal compensé,
maintenance inadaptée, etc.
Photo 3.2. Un bus de la SOTRUNI en janvier 2006
Source : E. RAVALET, 2009
3.4. Problème de desserte dans la ville de I
iamey
3.4.1. La réalité de la desserte en
transports collectifs
La question que l'on se pose ici consiste à savoir si
les transports collectifs que nous venons de décrire permettent à
tous les citadins d'accéder aux opportunités et aux
commodités qu'offre la ville. En d'autre terme, les transports
collectifs permettent-ils à tout les citadins niaméens
d'accéder aux services urbains, et particulièrement aux
territoires attractifs où se concentrent les activités ?
Tels que nous l'avons décrit
précédemment, trois moyens de transport collectif doivent
être distingués à Niamey, les autobus de la SOTRUNI, les
minibus faba-faba et les taxis collectifs ou taxis tête
rouge. Les bus de la SOTRUNI sont très peu utilisés
aujourd'hui à Niamey. D'abord, ils sont très insuffisants et
surtout très irréguliers et tombent souvent en panne. La
majorité des utilisateurs de ces bus sont des écoliers des
quartiers périphériques ou des villages proches de la ville. En
effet, étant donné le nombre insuffisant, seule la desserte
73
de quelques quartiers et villages est assurée par les bus
de la SOTRUNI. Ce sont d'une part les quartiers Koira Tégui, Aviation,
Gamkallé, Gawèye et d'autre part, les villages de Saga,
Hamdallaye, Kollo, Karey Gorou et Guesselbodi
Les minibus faba-faba comme nous l'avons
précisé desservent uniquement les quartiers
périphériques de Niamey. Comme pour les taxis, les stations des
minibus sont localisées au niveau des trois marchés de la ville.
Les différentes lignes des faba-faba sont :
> Grand marché -- Aviation- en
passant par, Talladjé
> Petit marché --Tondibia- en passant
par, Yantala et Goudel
> Katako -- Koira Tégui- en passant
par, Cité chinoise, Lazaret et Francophonie
Ils sont certes plus réguliers que les autobus ; mais un
peu plus cher que ces derniers. En plus, la fréquence des accidents,
l'excès de vitesse, la surcharge, les démêlés
intempestifs entre usagers et conducteurs,.....sont le lot quotidien sur les
lignes faba-faba.
Carte 3.5 : quartiers périphériques, quartiers
isolés
|
|
|
Dàcoupage de l'agglarner fion de
Niamey
|
|
|
|
/ Frontière au delà desquelles l'offre des taxis
collectifs est minime.
Zones périphériques desservies par
0 les minibus.
Quartiers périphériques non ou 0 peu desservis par
les transports en commun
|
Source : à partir de RAVALET, 2009
|
|
|
Le système de transport le plus
développé à Niamey nous l'avons dit est celui des taxis
collectifs. Et les conducteurs de ces taxis comme le constatent RAVALET et
BUENO CEVADA (2007) « visent avant tout la rentabilité de leur
véhicule, ce qui signifie d'une part qu'ils évitent les routes en
trop mauvais état (routes ensablées, nid de poule et tôle
ondulé que l'on retrouve surtout dans les quartiers
périphériques) et d'autres part qu'ils
74
visent les cheminements en cours desquels ils pourront
trouver des clients (ce qui favorise les zones ou il y'a plus d'activité
c'est-à-dire le centre) ». Ainsi à Niamey, les
principales zones desservies par les taxis collectifs sont d'abord les
quartiers centraux et ensuite les quartiers péricentraux et les
quartiers « riches » ; puis les quartiers de la
périphérie Nord-Est certainement parce que il n'y'a pas de
discontinuité ave le centre. Dans les autres quartiers situés
à la périphérie de la ville, les taxis ne vont que
très peu. Ce sont certains quartiers de la zone Harobanda
situés à la rive droite, et les quartiers
périphériques Ouest et du Sud -- Est de Niamey. On peut
dès lors parler de l'exclusion sociale pour les habitants pauvres de ces
quartiers. Certes, certains quartiers périphériques
(Talladjé, Koira Tégui, Aviation, Goudel.....) sont desservis par
les faba-faba mais au prix d'inconfort et d'insécurité
croissant. Les taxis collectifs offrent à tout égard
sécurité, confort et rapidité même s'ils ne sont pas
forcément les plus économiques et les plus durables.
Si le temps d'attente au niveau des gares de stationnement
des taxis et des minibus ne dépasse en générale 9 mn
(BALTAGI, 2002), dans certains quartiers de la périphérie
nord-est on peut attendre pendant plusieurs minutes avant de voir passer un
taxi. Aussi, pendant les heures creuses de la journée, le temps
d'attente au niveau des stations des minibus est assez élevé du
fait de la règle de tour à tour imposée par les
syndicats.
|