I.2 - Le marché de Mont-Bouët
La présentation du marché de Mont-Bouët
nous amènera à explorer sa structuration, au sein de laquelle on
se doit d'étudier en premier lieu le site puis la situation du
marché. Nous examinerons par la suite les différentes
infrastructures commerciales.
- Le Site
Le relief du quartier Mont-Bouët est très
accidenté, les dénivellations sont très marquées.
Il se compose essentiellement d'éperons qui dominent la vallée
marécageuse du bassin supérieur de la Liboula16 ; la
végétation y est surtout composée d'arbres fruitiers
(manguiers, avocatiers, cocotiers, etc.), dans les fonds alluviaux poussent des
plantes ligneuses.
Le marché qui couvre une superficie d'environ 4 ha, est
construit dans la partie la plus encaissée et la moins large de la
vallée marécageuse de la Liboula. Il est limité à
l'Est par la petite voie d'"un peu de tout" qui borde le parc de
loisir les "Jardins de La Peyrie". Cette voie rejoint le Boulevard des
Frères de Bruchard qui constitue sa limite Nord ; à
l'Ouest et au Sud le marché est bordé par la rue du Sergent
Bivouli et celle de l'Évêque Ndong (carte
n°4).
- La Situation
Comme tout marché en Afrique, celui de Mont-Bouët a
pour vocation la distribution des biens et des services pour le citadin
librevillois.
16 Nom de la rivière qui traverse le
marché
![](Logiques-d-amenagement-d-un-marche-urbain-ou-construction-du-risque-environnemental-L-exemple-du27.png)
20
Le marché est le lieu le plus fréquenté
de la capitale. Il est entouré de quartiers fortement
réputés tels que la Sorbonne au Nord, Petit Paris
à l'Ouest et au Sud-est. Au Nord-est se dresse le quartier
Mont-Bouët, qui lui vaut son nom, et dans lequel il s'est
implanté.
Le marché de Mont-Bouët occupe une position
relativement nodale : il est pour ainsi dire, à la rencontre des
principales voies de communications de la ville, ainsi que de la Route
Nationale reliant à partir de la Gare Routière, la capitale au
reste du pays. Sur le plan administratif, le marché de Mont-Bouët
est situé dans le troisième arrondissement de Libreville et
correspond au lotissement K.B du plan cadastral. Il occupe une
position centrale dans la ville, situé à mi-parcours des
quartiers d'affaires, administratifs, résidentiels et populaires. Le
marché de Mont-Bouët a aujourd'hui débordé de ses
limites et de son site originel, il s'étend jusqu'aux abords
immédiats des Jardins de La Peyrie, de la Gare
routière et au-delà des carrefours Léon MBA
et Petit Paris (Image n°1, carte n°2 & 3).
Le plus grand marché de Libreville est localisé
dans un quartier anciennement urbanisé dénommé comme le
marché central, même s'il n'est pas plus situé au centre
géographique de la ville actuelle, il réuni en son sein le nombre
le plus important de commerçants, ceux dont les gammes de produits et
les services sont les plus étendues. Le rayonnement de ce dernier
dépasse de loin la seule clientèle locale, il atteint la
région ; le pays tout entier voir la sous région Afrique
centrale.
Carte n°4 : Le marché de
Mont-Bouët et ses limites
![](Logiques-d-amenagement-d-un-marche-urbain-ou-construction-du-risque-environnemental-L-exemple-du28.png)
![](Logiques-d-amenagement-d-un-marche-urbain-ou-construction-du-risque-environnemental-L-exemple-du29.png)
21
Source : Carte de Libreville - Institut National de
Cartographie 2007 Réalisé par : Régis Arnaud
Moundounga
![](Logiques-d-amenagement-d-un-marche-urbain-ou-construction-du-risque-environnemental-L-exemple-du30.png)
22
Image n°1 : Le Marché de
Mont-Bouët
![](Logiques-d-amenagement-d-un-marche-urbain-ou-construction-du-risque-environnemental-L-exemple-du31.png)
Source : Image Satellite du marché de Mont-Bouët
Google Earth : le 25 novembre 2007
![](Logiques-d-amenagement-d-un-marche-urbain-ou-construction-du-risque-environnemental-L-exemple-du32.png)
23
I.2.1 - Les constructions
Plusieurs raisons peuvent justifier la localisation des
infrastructures au sein du marché. Toutefois, la raison fondamentale
reste celle liée à la volonté des nouveaux
commerçants d'exercer leurs activités dans un cadre nouveau pour
l'époque et proche du centre de décision.
Rappelons que le marché de Mont-Bouët à son
inauguration en 1973 était composé d'un seul bâtiment.
Aujourd'hui il en comprend plusieurs. Le bâtiment central (image
n°2) autour duquel s'est organisé le marché,
s'élève sur deux niveaux et couvre une superficie totale de plus
de 7.000m2. Cet ensemble s'est révélé
très vite exigu par la demande toujours croissante en place, la Mairie
de Libreville et celle du troisième arrondissement firent construire de
nouveaux hangars, pour une capacité de 400 places. Toujours devant la
pression, il a été décidé en 1985 de la
construction de 13 auvents, destinés à accueillir les
commerçants n'ayant pas obtenu de places sous les hangars. A cette
même époque furent construites également 205 boutiques
pré financés par les commerçants eux-mêmes.
La municipalité s'est efforcée dans un souci de
désengorgement, d'aménager des espaces à
l'extérieur du marché destiné à la vente de
produits à bord de camions ou réservés à la
circulation. Ces espaces sont aujourd'hui envahis par les commerçants
dont la plupart sont des ambulants. L'effort d'équipement n'est pas le
fait seulement de la municipalité, des partenariats et des conventions
ont été signés entre la Mairie de Libreville et certains
prestataires de service privés dans l'optique de construire de nouveaux
bâtiments au sein du marché sous la forme de « bail de
location » sur une période déterminé à
l'avance. C'est le cas des grandes enseignes de poissonnerie, de boucherie, de
grossistes et d'unité de stockage qui ont établi leurs magasins
en dehors du bâtiment principal. Ce sont de grands magasins avec des
équipements modernes (chambres frigorifiques, espaces de stockage, etc.)
tel : SODUCO, Pêcherie Nouvelle, SAGAPEA, SOFRIGAB, etc.
Hors des murs d'enceinte du marché, les principaux
commerces sont aménagés dans des locaux "en dur". Ces
bâtiments appartiennent à des particuliers qui les louent à
des commerçants.
|