II.2.2 - Les détaillants
L'activité des détaillantes est principalement
conditionnée par l'extrême faiblesse de leur capital commercial.
Les quantités pouvant être journellement commercialisées
sont de ce fait toujours très limitées. En conséquence, le
détaillant est fortement dépendant des possibilités de
crédit accordées par le grossiste, ce qui l'empêche de
jouer entre plusieurs fournisseurs selon les saisons ou l'état du
marché, pour pouvoir obtenir le « meilleur prix ».
29 L. Wilhelm, « Les circuits d'approvisionnement
alimentaire des villes et le fonctionnement des marchés
en Afrique et Madagascar », FAO 1997
39
Le transport urbain intermarché représente un
coût particulièrement élevé dans l'ensemble des
frais de redistribution, et ceci en dépit du développement dans
la ville de moyens de transport (mécanisés et surtout non
mécanisés : pousse-pousse, charrette, etc.) adaptés
précisément aux faibles quantités commercialisées
par les détaillantes de produits vivriers. Par conséquent, une
bonne partie du transport se fait encore par portage (soit par la
détaillante elle-même, soit par porteur), ce qui limite encore les
quantités pouvant être commercialisées.
A la vente, l'activité du détaillant est soumise
à une double contrainte: celle de la concurrence d'innombrables autres
marchandes, en particulier de tous les vendeurs et revendeurs à la
sauvette, et celle des possibilités financières réduites
de sa clientèle.
II.2.3 - La municipalité
Que ce soit à Libreville comme c'est le cas dans de
nombreux pays, le marché relève de la compétence
municipale, aussi bien pour l'aménagement et l'entretien que pour le
recouvrement des droits de place. L'intervention de la municipalité en
matière d'organisation recouvre principalement quatre fonctions :
- l'attribution des places et le recouvrement des taxes sur le
marché ;
- le règlement du marché ;
- les aménagements complémentaires (constructions)
;
- les services et l'entretien.
Les services administratifs impliqués :
- les services techniques généraux de la Mairie
en application des délibérations du Conseil municipal
(attribution des places par exemple) ;
- les services techniques qui ne s'occupent que de
façon marginale de la gestion des équipements marchands ;
- le receveur municipal pour le recouvrement des taxes est
;
- d'autres services, comme les services d'hygiène et la
Police municipale, sont aussi appelés à intervenir dans le
fonctionnement des équipements marchands à Mont-Bouët.
Nous avons pu constater à Mont-Bouët qu'en
matière d'aménagement et d'entretien, les interventions de la
municipalité sont en général très limitées
par le manque de moyens techniques et financiers et ce malgré les
conventions signées avec des sociétés de
nettoyage30 : un bâti très souvent vétuste en
certains endroits, des équipements sanitaires déficients, voire
absents et, de façon générale, l'assainissement du
marché reste insuffisant.
30 Sovog : Société de Valorisation des
Ordures Générales.
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