1.2.2. Orientations possibles
Des nombreuses études sur l'énergie en Afrique
soulèvent la faiblesse de la consommation, les difficultés de
l'accès à l'énergie pour la majorité de la
population. C'est ainsi que des nombreuses recommandations ont
été écrites sur le sujet en particulier celle de la Banque
Africaine de développement qui a donné quelques orientations qui
sont les suivantes :
- développer une démarche globale d'organisation
de la desserte à trois niveaux : (i) territorial, en visant
l'électrification du pays, (ii) technique, en associant
différents modes d'électrification (centralisé et
décentralisé), à même de valoriser le potentiel
local des énergies renouvelables et (iii) financier en mobilisant
plusieurs types de ressources de la part de toutes les parties
concernées (collectivités, nouveaux abonnés, usagers
déjà connectés, etc.) ;
- appuyer la mise en oeuvre des solutions adaptées aux
trois segments de bénéficiaires. La démarche globale de
programmation de la desserte se décline en effet en
général autour de trois types d'intervention :
1) la desserte des centres et bourgs secondaires,
réunissant les critères de forte densité de population et
de potentiel d'activités économiques doit constituer une
priorité d'intervention. Ces programmes d'aménagement du
territoire, couplant objectifs sociaux (raccordement des infrastructures
sociales et/ou foyers domestiques) et appui au développement
d'activités productives permettent à la fois d'espérer une
certaine perspective de rentabilité et donc de durabilité et une
maximisation des impacts à la fois sociaux et économiques pour un
niveau d'investissement donné ;
2) la desserte des zones et populations isolées, qui
ne pourront jamais bénéficier de solutions de réseau et
pour lesquels les bénéficiaires ont des capacités à
payer souvent limitées ;
12
3) et la desserte des populations défavorisées en
zones périurbaines ; - s'appuyer sur une demande forte portée par
les responsables politiques locaux pour mobiliser les financements publics et
bancaires nationaux ;
- accorder une place importante aux activités
économiques et aux services publics fondamentaux (agriculture, pompage,
éducation, santé, artisanat, communication) afin de
générer des revenus ;
- établir un cadre économique pérenne
pour une contribution progressive des clients raccordés même si
des phases de transition sont nécessaires pour les populations les plus
pauvres. Un clair engagement des acteurs politiques locaux est indispensable
;
- associer les projets à des actions
d'amélioration de l'efficacité énergétique pour
assurer le coût et le prix le plus faible possible ;
- faire émerger des entreprises locales qui assurent
les installations puis leur maintenance après un effort initial de
formation ;
- organiser la gestion des projets, notamment des
Sociétés de Services décentralisées afin de
s'adapter au fil du temps en fonction de l'évolution des prix des
énergies, des changements de contexte et de la maturation des
projets.
|