Section 2. Politique industrielle en matière
d'énergie électrique en Afrique subsaharienne
En Afrique subsaharienne environ 77 % de la population n'a pas
accès à l'électricité, situation qui doit toutefois
être différenciée suivant les pays13. Cette
situation constitue un frein au développement du continent alors
même qu'il existe un réel potentiel de développement des
énergies renouvelables, actuellement inexploitées. Ce constat est
largement partagé aujourd'hui et de nombreuses actions internationales
sont déjà menées, en appui des efforts des États
pour réduire la pauvreté énergétique.
11. Ministère Tunisien du Développement et de
la Coopération Internationale Banque mondial, Etude sur la participation
privée dans les infrastructures en Tunisie, éd. PPMI, 2006, p.
45
12. Groupe de la banque Africaine de développement
op.cit, p.12
13. Agence Française de Développement et Banque
Africaine de développements, L'ENERGIE EN AFRIQUE A L'HORIZON 2050,
Paris, décembre 2009, p.7
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1.2.1. Programmes de réforme du secteur de
l'énergie en Afrique subsaharienne
Bien que les pays d'Afrique subsaharienne soient assez en
retard par rapport aux programmes de réforme dans les autres
régions du monde, ils ont aussi suivi la voie de l'orthodoxie en
matière de secteur électrique, qui comporte une
législation et une restructuration du secteur pour ouvrir la voie
à la concurrence dans la production et à la participation du
secteur privé à toute la chaîne de l'offre14. En
2006, le Fond Monétaire International (FMI) souligne dans les
perspectives économiques régionales (Afrique subsaharienne) que
plus de 80 % des pays d'Afrique subsaharienne avaient voté une
réforme du secteur, 75 % avaient fait l'expérience de la
participation privée dans l'électricité, 66 % environ
avaient privatisé leur compagnie publique, plus de 50 % avaient
institué un organisme de réglementation et plus de 30 % avaient
des producteurs d'électricité indépendants. Pourtant peu
de pays ont adopté toute la gamme des mesures de réforme.
L'absence de résultats nous amène à se
demander si certains principes et programmes de réforme s'appliquaient
à l'Afrique subsaharienne. Il existe une réforme en particulier
qui n'a pas été généralement adoptée dans
cette région, à savoir la séparation entre la production,
le transport et la distribution pour instaurer la concurrence dans la
production et l'offre souligne les experts du FMI. Dans son examen mondial,
Besant-Jones (2006) conclut qu'une restructuration du secteur de
l'électricité en vue de susciter la concurrence n'a de sens que
dans les pays assez grands pour faire fonctionner plusieurs centrales au-dessus
du niveau minimum d'efficience. Or les systèmes sont si petits dans la
plupart des pays d'Afrique subsaharienne que cette prescription ne signifie pas
grand-chose pour eux. Pourtant, même dans les pays les plus grands
où le découplage pourrait fonctionner, on n'a pas beaucoup
avancé dans ce sens.
14 . Fonds monétaire international,
Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne
(Études économiques et financières, Washington, D.C,
2008. p.93, 94
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