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Déterminants de la politique industrielle en matière d'énergie électrique en RDC. Une analyse contextuelle de 1990 à 2010.( Télécharger le fichier original )par Girèse LAZUKWA Université de Kinshasa - Licence 2012 |
1.1.2. Défis du secteur de l'énergie en Afrique subsaharienneL'accès inadéquat aux services énergétiques modernes constitue un obstacle aux efforts de réduction de la pauvreté en Afrique. Le taux élevé de la pauvreté en Afrique est en partie dû au manque d'accès aux services énergétiques modernes affirment les experts du Fond Monétaire International. L'Afrique détient le taux d'électrification le plus bas de toutes les régions (26 % des ménages) et jusqu'à 547 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité7. L'urbanisation s'est accélérée en Afrique et s'est accompagnée d'une extension de vastes zones d'habitation précaires ou bidonvilles, essentiellement habités par les populations pauvres. Les services énergétiques modernes ne sont pas abordables pour les couches pauvres de la population. Les deux principaux facteurs déterminants de l'accessibilité aux services énergétiques sont le coût des 6.Groupe de la Banque Africaine de Développement (Département des ressources et politiques opérationnelles), « politique du secteur de l'énergie ». 2012, p.1 7. Thématique 2: énergie , www.oecd.org/fr/forumpartenariatafrique/.../40319691.pdf 8 services et les revenus des ménages8. L'un des principaux défis à relever dans la plupart des pays en développement est d'assurer un approvisionnement en électricité plus fiable et à la hauteur des besoins, tout en permettant à l'ensemble de la population d'avoir financièrement accès à des services énergétiques modernes9. Vu l'ampleur de la demande énergétique non satisfaite et l'instabilité récente des prix de l'énergie, l'une des priorités de la politique énergétique est d'assurer l'approvisionnement à un prix raisonnable. Ce qui nécessite des financements pour accroître la base d'approvisionnement, réduire les pertes de transport et assurer une utilisation plus rationnelle de l'énergie. Le manque de fiabilité des services énergétiques représente un défi pour les pays africains. Plus de 30 pays africains connaissent des pannes d'électricité récurrentes avec des coûts d'opportunité atteignant deux pour cent du PIB10. Les facteurs clés énoncés par la BAD sont notamment les perturbations récurrentes des marchés pétroliers et gaziers, les pratiques d'approvisionnement et de consommation inefficaces, la demande croissante, la variabilité de la pluviométrie ainsi que les faibles capacités sur le plan technique, managérial et financier. La faiblesse de la gouvernance et des cadres règlementaires au niveau national et sous régional entrave la performance dans le secteur de l'énergie annonce les expert du FMI. Le secteur de l'énergie en Afrique (en particulier le sous secteur de l'électricité), fût pendant longtemps sous la tutelle et le contrôle de l'état. La mauvaise performance du secteur public de l'électricité, se traduisant par une mauvaise qualité de l'approvisionnement et un accès limité de l'énergie électrique ; l'incapacité du secteur public à financer des investissements nouveaux et/ou l'exploitation et la
9 maintenance11. D'où les raisons de la mauvaise performance incluent la dépendance vis-à-vis des fonds provenant du gouvernement qui se sont avérés insuffisants pour satisfaire les besoins de financement du secteur ; les politiques de tarification inefficaces qui ont cherché à rendre les services abordables pour les utilisateurs et accorder peu d'attention au recouvrement des coûts ; le statut de monopole dont jouissaient la plupart des compagnies publiques et qui les protégeait de la concurrence du marché. En outre, le manque d'autonomie de ces compagnies ne permettait pas de les tenir responsables de la faible performance affirme la Banque Africaine de développement. Pour pallier à ces défaillances, beaucoup de pays africains engagèrent des réformes afin de booster la performance du secteur et l'approvisionnement en énergie par la mise en place de nouveaux mécanismes de gouvernance12. Toutefois, la performance globale dans le secteur demeure faible et très peu de pays sont parvenus à prendre les mesures requises pour créer des cadres réglementaires et de gouvernance appropriés et efficaces. |
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