3.1.2. Objectifs de la politique
A. Objectif général de la politique
L'objectif du gouvernement congolais est de couvrir
progressivement et de façon équilibrée, les besoins en
électricité dans tous les secteurs d'activités
(domestiques, publics, et industriels) sur tout le territoire national et
développer concomitamment une politique d'exportation d'une partie de
l'énergie électrique, par un approvisionnement en
électricité dans les meilleures conditions de fiabilité,
de prix et de protection des écosystèmes50.
B. Objectifs spécifiques de la politique
Les objectifs spécifiques à atteindre peuvent
être regroupés selon les objectifs clés suivants :
1. Accès au Service :
a) Assurer, à l'horizon 2025, une plus grande
accessibilité de toutes les couches sociales et communautés
nationales de base à une énergie
50 WOLF George et LUSINDE Fabrice, Op.cit, p.10
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électrique fiable, en vue d'augmenter le taux de
desserte à 60 % et au-delà, sur l'ensemble du territoire
national.
b) Accélérer l'électrification urbaine
et rurale à l'horizon 2025 en utilisant, en priorité,
l'hydroélectricité, mais aussi toutes les autres sources
d'énergie exploitables.
c) Garantir l'approvisionnement en électricité
du pays dans les meilleures conditions de sûreté et de prix.
d) Assurer l'efficacité économique de la
production d'électricité à travers des tarifs qui
permettent la viabilité des opérateurs du secteur.
e) Intervenir ponctuellement par des subventions
spécifiques lorsqu'elles sont nécessaires.
Il y a lieu de souligner que pour atteindre ses objectifs, des
grands projets structurants appuyés par les bailleurs de fonds
bilatéraux et multilatéraux devraient contribuer prochainement
à la réhabilitation et l'extension des infrastructures de
production et de transport de l'électricité, et à la
relance et la redynamisation du secteur de l'électricité.
Le processus de la réforme institutionnelle du secteur
de l'électricité doit être lancé avec la
réaffirmation de l'option de la libéralisation du marché
de l'électricité et la séparation claire des rôles
des différents intervenants, à savoir :
a. le rôle de conception de la politique
énergétique (Ministère) ;
b. le rôle de régulation (Agence de
Régulation) ;
c. le rôle d'opération (les entreprises de l'Etat,
privées et publiques-privées).
Des réformes et des études ont
déjà été réalisées ou sont en cours
(code des investissements, Lettre de politique, Code de
l'électricité, Plan directeur de l'électrification 2015,
Plan quinquennal 2007-2011, étude tarifaire, étude
d'électrification rurale, lois relatives à la transformation des
entreprises publiques, etc.), devraient apporter rapidement les changements
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nécessaires et/ou les éléments
indispensables à la prise des décisions, la formulation et la
mise en oeuvre des programmes et projets pertinents.
Le processus de décentralisation en cours est à
la fois un atout et une opportunité à saisir, car le transfert de
compétences aux collectivités territoriales rapproche le pouvoir
de décision des préoccupations/problèmes concrets des
populations locales urbaines et rurales :
- meilleure appréciation des besoins, des attentes, de
la capacité et de la volonté de payer ;
- connaissance des opérateurs locaux ;
- proximité avec les « gardiens » des
ressources naturelles ;
- proximité avec la demande d'électrification
rurale, etc.
Le marché intérieur potentiel de
l'électricité est de grande taille, à la fois au niveau
des ménages (62,7 millions de consommateurs individuels) et à
celui des activités industrielles et commerciales ; ce qui devrait
offrir de bonnes perspectives de rentabilité des investissements et,
conséquemment, être susceptible d'attirer des grands
opérateurs, notamment dans des domaines sensibles à la taille du
marché comme l'électrification rurale ou les énergies
renouvelables.
2. Restructuration de la SNEL
La restructuration de la SNEL permettra de faire du secteur
de l'électricité un des piliers de la relance et de la croissance
de l'économie congolaise.
3. Exportation et intégration
régionale
Exporter une partie de la production de
l'électricité par le biais des réseaux
interconnectés, des pools énergétiques et des
organisations sous-régionales et utiliser les revenus d'exportation
d'énergie pour le
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développement d'autres infrastructures à
caractère national, notamment pour l'électrification rurale.
4. Promotion de toutes les sources d'énergie
renouvelables
Il s'agit de faire la promotion de sources d'énergie
renouvelables autres que l'hydroélectricité, avec notamment
l'utilisation rationnelle et durable des combustibles ligneux en substitution
du gasoil dans les centres autonomes à génération
thermique (usage des technologies à combustion économique et
reboisement par des essences à croissance rapide ...).
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