2.2.2. Le profil de consommation en RDC
En effet, comme l'indique le rapport annuel SIE-RDC 2012, les
données caractéristiques (2010) du profil de consommation de
l'énergie montrent la primauté de la consommation du bois de
chauffe et ses dérivés sous forme d'énergie primaire,
majoritairement consommés dans le secteur résidentiel, soit
94,2%. Alors que les autres formes d'énergies contribuent à
raison seulement de 3,4% pour les produits pétroliers et 2,4% pour
l'électricité.
32 ESSEQQAT Henri, Les Energies Renouvelables en
République Démocratique du Congo, éd. PNUE 2011,
p.37
24
Diagramme 1. Profil de la consommation
énergétique de la RDC en 2010

2.2.3. Exploitation de l'énergie électrique
en RDC
Le secteur de l'électricité est dominé
par une entreprise publique, la Société Nationale
d'Electricité (SNEL). Celle-ci a été créée
par la Loi n° 70/033 du 16 mai 1970, sous la forme d'une entreprise
publique à caractère industriel et commercial dotée de la
personnalité juridique. Elle a pour objet la production, le transport et
la distribution d'énergie électrique.
La SNEL bénéficie depuis sa création
d'une situation de monopole de fait dans le domaine du transport et de la
distribution d'électricité. Ce monopole est la conséquence
de la loi n° 74/012 du 14 juillet 1974 portant dissolution des entreprises
privées d'électricité et cédant à la SNEL
l'exploitation de leurs unités de production et de leurs réseaux
de transport et de distribution d'électricité.
Il importe cependant de souligner que dans la
réalité, il n'a jamais existé un régime de monopole
légal dans le secteur de l'électricité parce que les
textes de l'époque coloniale qui régissent jusqu'à ce jour
le secteur de l'électricité ont laissé l'ouverture aux
opérateurs privés d'exploiter cette forme
25
d'énergie pour leurs besoins propres ou pour l'usage
public33. C'est ainsi qu'à côté de la SNEL qui
est l'opérateur public, il existe quelques opérateurs
privés et des auto-producteurs indépendants dans le secteur de
l'électricité en RDC. En dépit de la présence de
ces opérateurs privés, la fourniture de
l'électricité dans le pays est totalement assurée par la
SNEL.
En dépit d'énormes potentialités
hydroélectriques évaluées à 100.000 MW dont 44%
sont concentrées au seul site d'INGA. Le niveau actuel
d'aménagement sur ledit site est de1775 MW avec 351 MW à Inga 1
et 1424 MW à Inga 2. Avec les 108 centrales hydroélectriques et
thermiques inventoriées que compte le pays, la puissance totale
installée est de 2.589,82 MW avec un taux d'exploitation actuellement de
50%34.
En outre, il faudra également exploiter les 219 autres
sites hydroélectriques identifiés à travers le pays ainsi
que les autres formes d'énergies renouvelables avec comme objectif de
faire croitre le taux de desserte en électricité.
Présentement, trois nouveaux projets des centrales
hydroélectriques sont en phase de construction, il s'agit de :
Zongo II (puissance installée : 150 MW)
Grand Katende (puissance installée : 64 MW)
Kakobola (puissance installée : 9,3 MW)
33. Ministère de L'Energie/RDC, Document sur la
réforme du secteur de l'Energie de la RDC, Rapport annuel 2008, P.36
34. Ministère de l'énergie, Rapport annuel SIE-RDC
2011, p.15
26
Tableau 1. La
répartition de la capacité installée actuelle de
production d'électricité pour l'opérateur historique
(SNEL) et les autres (auto producteurs et producteurs
indépendants).
Institutions
|
Nombre des Centrales
hydroélectriques
|
Nombre des Centrales Thermiques
|
Capacité installée (MW) hydro
|
Capacité istallée (MW)
thermique
|
Capacité totale installée (MW)
|
SNEL + SINELAC
|
14
1
|
36
-
|
2417,10
13, 30
|
23,92
|
2441,02
13,30
|
Auto
producteurs
|
43
|
10
|
116,15
|
-
|
116,15
|
Producteurs indépendants
|
4
|
-
|
19,35
|
-
|
19,35
|
Total
|
62
|
46
|
2565,90
|
23,92
|
2589,82
|
Sources : Rapport annuel SIE 2012
La SNEL dispose de 50 centrales (14 hydroélectriques et
36 thermiques). Sa puissance installée est de 2.441,02MW, soit 94% de la
puissance totale installée.
Les auto-producteurs (SUCRIERE DE KWILU NGONGO, PERENCO, MIBA,
CFU, Confessions religieuses, PLC, ONG, SNCC) et producteurs
indépendants (SOKIMO, EDC, etc.) totalisent environ une capacité
installée de 135,5MW, soit 6% de la capacité installée du
pays.
,
En outre la RDC importe l'énergie électrique des
pays voisins pour alimenter ses centres frontaliers isolés,
éloignés des réseaux existants et pour lesquels la mise en
oeuvre des infrastructures locales de production s'avère
onéreuse. C'est le cas de MAKAMBO, SAKANIA et KASENGA
tous dans la province du KATANGA, dont l'énergie
provient de la Zambie et la localité de KASINDI au nord Kivu à
partir de l'Ouganda.
En ce qui concerne l'exportation, la RDC exporte de
l'énergie électrique vers le Rwanda et le Burundi par le
réseau Est, vers Zimbabwe et Botswana par le réseau du Sud. En
dehors de ces lignes d'interconnexion, la RDC alimente également
certains centres isolés des pays voisins. C'est le
27
cas de NOCQUI (ANGOLA), alimenté en MT à partir du
réseau de MATADI ; la RCA est alimenté à partir de la
centrale de MOBAYI.
Section III. Le cadre institutionnel et légal
du secteur énergétique en RDC
|