Section II. Le potentiel énergétique et
exploitation de l'énergie en RDC
2.2.1. Le potentiel énergétique
Le potentiel énergétique de la RDC est
principalement composé des énergies renouvelables comme l'eau et
la biomasse, ainsi que des énergies fossiles dont le pétrole
brut, le gaz naturel et le charbon «de terre». Les ressources
hydrauliques constituent le gros du potentiel énergétique de la
RDC.
2.2.1.1. Les énergies fossiles
Il s'agit du pétrole, du gaz naturel et du charbon
« de terre ». Les potentialités en pétrole brut de la
RDC ne sont pas encore totalement cernées, mais les données
disponibles indiquent des réserves de l'ordre de 230 millions de barils
de pétrole brut, répartis en trois bassins
sédimentaires27 :
- Le bassin de la côte atlantique ;
- Le bassin de la Cuvette Centrale ;
25. HELIO International / RDC, Renforcer la résilience
des systèmes énergétiques et des écosystèmes
en République Démocratique du Congo , 2007, p.7
26. Idem
27 Ministère de l'Energie/RDC, Document sur la
réforme du secteur de l'Energie de la RDC, Rapport annuel 2008, p.27
21
- Le bassin de la branche Ouest du Rift est-africain avec une
particularité liée à la présence d'un gisement de
gaz méthane dissout sous les eaux du Lac Kivu.
Les seules réserves exploitées à ce jour
sont celles du bassin de la côte atlantique.
Les autres énergies fossiles comprennent le charbon et
le gaz méthane, tous deux inexploités. Les gisements de charbon
sont estimés à 720 millions de tonnes dont 50 millions
exploitables. Quant au gaz méthane, les réserves avoisineraient
50 milliards de mettre cube28.
2.2.1.2. Les énergies renouvelables
Les énergies renouvelables sont essentiellement la
géothermie, la biomasse, l'énergie hydro-électrique,
l'énergie solaire, l'énergie éolienne et l'énergie
marémotrice. Elles sont inépuisables et non polluantes à
l'exception de la biomasse.
2.2.1.2.1. L'énergie
hydro-électrique
Le pays est pourvu d'un réseau hydrographique dense et
bien réparti sur l'ensemble du territoire. Ce réseau couvre plus
de 2.300.000 km2, soit les deux tiers de la surface du bassin du
Congo29. Le fleuve Congo constitue l'épine dorsale de ce
réseau. Il est le cinquième fleuve au monde par sa longueur
(4.700 Km) et le second par son débit après l'Amazone. En effet,
ce fleuve se caractérise par un débit très régulier
dû à la répartition de ses nombreux affluents de part et
d'autre de l'équateur. Son débit moyen à l'embouchure est
de 41.000m3/seconde avec des extrêmes enregistrés de
23.000m3/seconde et 80.000m3/seconde respectivement comme
débit le plus faible et le plus fort.
La riche hydrographie de la RDC lui confère un
potentiel hydroélectrique estimé à 100.000 MW soit 13% du
potentiel hydroélectrique
28. Ministère de l'Energie/RDC, Document sur la
réforme du secteur de l'Energie de la RDC, Rapport annuel 2008, p.28
29 . LACLAVERE Georges, Atlas de la république du
Zaïre, éd. Jeune Afrique, 1978, p. 10
22
mondial et 37% du potentiel africain et sur le plan local,
l'hydroélectricité représente 96% de la production
d'électricité, 4% restant étant fourni par des centrales
thermiques de faible puissance situées pour la plupart, dans des zones
isolées30. Le site d'Inga situé sur le fleuve Congo
concentre à lui seul 44.000 MW, soit environ 44% du potentiel
hydroélectrique du pays.
L'énergie électrique intervient pour environ 3%
dans la consommation totale d'énergie. Elle est la principale forme
d'énergie commerciale utilisée dans les activités
économiques et industrielles.
2.2.1.2.2. La biomasse
La biomasse est issue de la matière organique, comme le
bois, la paille, les déchets végétaux et les
résidus du monde animal, qui peuvent être brûlés et
fournir de l'énergie. La biomasse peut générer du biogaz
et des biocarburants. S'agissant tout particulièrement du bois, la
forêt du Bassin du Congo est le deuxième massif forestier tropical
après la forêt amazonienne. Elle s'étend sur le Cameroun,
le Gabon, le Congo-Brazzaville et la RDC, et couvre une superficie de plus de 2
millions de km2. Pour la seule RDC, le potentiel de l'énergie
de bois est estimé à 122 millions d'hectares, équivalent
à 8,2 milliards de Tonnes Equivalent Pétrole
(TEP)31.
Sous forme de bois de chauffage et de charbon de bois, la
biomasse assure la survie quotidienne des millions de personnes. Elle
représente plus de 90 % de l'énergie totale consommée par
la population souligne les expert du Système d'Informations
Energétiques (SIE).
2.2.1.2.3. Les autres énergies
renouvelables
Quant aux autres énergies renouvelables telle que
l'énergie solaire, elle n'est ni valorisée ni exploitée,
malgré les conditions favorables. En effet, les données
disponibles indiquent que la RDC se trouve dans une bande d'ensoleillement
très élevée dont les valeurs sont comprises entre 3.250
et
30 La Société Missionnaire de Saint Paul,
République Démocratique du Congo, éd. MEDIASPAUL,
2007, p. 100 31. Ministère de l'Energie, Document sur la
réforme du secteur de l'Energie, Rapport annuel 2008, p.29-30
23
6.000 Watts crête/m2/jour32.
Cependant, l'utilisation de l'énergie solaire est fortement
limitée aux besoins domestiques de certaines associations du monde
rural, du reste en nombre restreint, pour les soins de santé par
exemple, l'élevage, l'éclairage, etc.
Pour l'énergie éolienne, son usage n'est pas
connu en RDC. En fait, la plupart des régions du pays se situent en
dessous de la vitesse de démarrage des éoliennes rapides qui est
de 5 m/seconde.
Le potentiel géothermique, constitué des sites
géothermiques et des volcans en activité dans l'Est du pays,
n'est pas exploité.
Quant à l'énergie marémotrice, elle est tout
simplement ignorée.
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