3-2-3- Connaissance du niveau réel d'implication
des populations dans la phase d'identification et de mise en oeuvre des projets
de développement.
La participation des populations dans les phases
d'identification et de mise en oeuvre des projets, voire même la
participation au suivi-évaluation est un gage de réussite des
projets de développement. Lorsque les populations sont à la base
du projet et participent à toutes les étapes jusqu'à sa
mise en oeuvre, elles sont beaucoup plus aptes à oeuvrer pour sa
réussite et surtout pour sa pérennité.
Que constatons-nous avec nos collectivités
territoriales ? Le constat est que les populations locales ne sont pas
suffisamment associées aux phases d'identification et de mise en oeuvre
des projets. L'étude quantitative que nous avons faite sur le terrain
nous le confirme aisément.
Les résultats de notre étude quantitative montre
que 95.66 % (Tableau 13, p.47) des populations
interrogées n'ont jamais participé à l'identification d'un
projet et 95.33 % (Tableau 14, p.47) à la mise en
oeuvre.
Les résultats de l'étude qualitative sont encore
plus éloquents. Effet, les propos de la royauté de Moossou, de
Bonoua, des N'zima et celui de l'association des jeunes viennent confirmer la
faible participation des populations à la phase d'identification et de
mise en oeuvre des projets de développement (Annexe 5,
pp86-87).
Le président de l'association des jeunes de
Grand-Bassam explique dans ces propos (Annexe 5, p86) les
conflits perpétuels qui existent entre les couches sociales et les
gouvernants locaux. Des entités qui devraient normalement conjuguer leur
intelligence afin d'identifier les projets viables de développement sont
en conflit parce que les centres d'intérêts diverges.
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Pourtant, comme le dit si bien Philipe DELANNE
cité par COULIBALY Souleymane : « Le
développement doit pouvoir créer un environnement dans lequel les
individus puissent développer pleinement leur potentiel et mener une vie
productive et créative en accord avec leurs besoins et leurs
intérêts. »52
Comment mener une bonne vie productive et créative dans
une société en perpétuel conflit d'intérêt.
Or la clé de la réussite, mais surtout de la
pérennité des projets se trouve dans la mobilisation de tous.
Lorsque les populations ne sont pas associées à l'identification
et à la mise en ouvre des projets, elles sont moins enclins à
assurer sa pérennité. Les propos du notable de la cours royal de
Bonoua le confirment bien. (Annexe 5, p86)
Comment pouvons-nous expliquer le fait que les
gouvernants locaux n'associent pas assez les populations à
l'identification et à la mise en oeuvre des projets de
développement ?
La réponse à cette question se trouve dans les
propos du responsable de la communication du conseil général de
Grand-Bassam en répondant à la question : Etes-vous
satisfait du niveau de participation des populations dans l'oeuvre de
développement ? mais également dans les propos du
président de la plate forme des ONG du Sud-Comoé
(Annexe5, p87).
Nous déduisons de ces propos que la cause
principale de ces conflits réside dans le positionnement
politique.
En effet, les gouvernants locaux voient en certaines franges
de la population des potentiels adversaires politiques. Mais également
certains cadres souhaitent que l'élu échoue afin qu'il soit
diabolisé et puisse voir l'émergence d'une personne qui lui est
proche. Ce jeu trouble auquel se livrent cadres et élus ne permet pas
52 COULIBALY Souleymane, Philippe Delanne prône
la diversification de la production in fraternité Matin N°13404 du
jeudi 16 Juillet 2009, p4.
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d'avoir une atmosphère propice au développement.
Il faut comprendre que certain domaine comme le développement doivent
échapper aux guéguerres politiques. Le Président Laurent
Gbagbo le disait le Mardi 25 novembre 2008 lors de l'ouverture du FORUM
EUROPE-AFRIQUE des collectivités : « Il y a des sujets
qui doivent échapper à la campagne électorale. Il y a des
thèmes et des sujets qui doivent échapper aux débats
politiciens. Le thème de la décentralisation est l'un des ces
thèmes- là. »53 Tout dans un pays
ou dans une nation ne peut pas être politique, il y a des moments
où chacun tue en lui son appartenance politique pour servir une cause
commune.
Comme conclusion, nous voulons lancer un appel aux gouvernants
locaux afin qu'ils associent plus les populations dans le cycle des projets de
développement car cela est un cage de réussite et de
pérennité des projets. Une fois encore notre hypothèse de
travail se confirme. En effet La réussite des projets de
développement est intimement liée à la participation des
populations.
53 DIARRASSOUBA Sory, Rencontre Europe-Afrique des
collectivités territoriales in le Nouveau Réveil N° 2080 du
Mercredi 26 Novembre 2008, p8.
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