2-2-place et contexte de l'agriculture urbaine et
périurbaine dans le Département d'Abidjan
La métropole est apparue et s'est
développée dans un univers autochtone essentiellement rural.
C'est pourquoi elle a pris forme dans une dynamique sous-tendue par la question
agricole.
Après l'élan du binôme café-cacao,
suivra l'expérience de la ceinture maraîchère et
vivrière. Cependant, au-delà de cette implication directe dans
l'activité agricole, l'univers rural du Département d'Abidjan
lègue à la ville ses parcelles qui, convertis en
« terrains », sont muées d'endroit en endroit en
titre foncier et autres parcelles en indivis. L'Etat et les
collectivités y opèrent des expropriations qui permettent la mise
en place des lotissements urbains modernes. Puis, c'est à
l'activité qu'il revient de marquer les parcelles urbaines non
bâtis des fronts d'urbanisation. Enfin, c'est elle qui entretient les
espaces interstitiels devenus des marécages intra-urbains. Ensuite,
même les espaces verts sont cultivés par des populations
désoeuvrées, démunies ou déstabilisées par
la crise.
2-2-1-Les pratiques agricoles à Abidjan et à la
périphérie
Les pratiques agricoles à Abidjan sont-elles des
pratiques rurales importées en ville ? Au regard de ce qui a
été dit précédemment dans l'historique de
l'agriculture urbaine à Abidjan, nous constatons que celle-ci existe
depuis suffisamment longtemps pour pouvoir parler de pratiques urbaines et
rurales et de pratiques rurales, qui ont chacune leurs caractéristiques
propres. Ces pratiques dépendent de plusieurs facteurs : le milieu
naturel (le relief en particulier, l'utilisation des terrains (l'aspect
foncier), l'appartenance des producteurs à un groupe social et le
savoir-faire des exploitants.
2-2-2-L'espace de la production vivrière
abidjanaise
La première caractéristique de l'espace
d'approvisionnement urbain en Afrique est sa constitution en aires disjointes
et souvent autonomes quant à leurs relations avec le marché
(Franqueville, 1997). Il s'agit moins d'un espace ou d'une aire
d'approvisionnement, que d'îlots, ou parfois de zones relativement
étendues, mais sans connexions, dont une partie de la production
agricole est acheminée pour les besoins de la consommation urbaine.
Par rapport aux travaux de HAUHOUOT A. (1974), l'aire de
ravitaillement de la métropole s'est considérablement
étendue car d'une part, le bassin vivrier proche s'est élargi aux
départements limitrophes qui fournissent des apports de plus en plus
élevés et d'autre part, certains départements marginaux de
l'approvisionnement urbain en 1972, y contribuent pour une forte part en 1986
(Soubré, Issia, Guiglo, Bouna), CHALEARD J.L (1996)
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