III-PROBLEMATIQUE
Aucun pays n'échappe aux phénomènes de
concentration des populations dans les métropoles (Broutin C et
al, 2005). La Côte d'Ivoire n'est pas en marge de ce
problème. Les villes ivoiriennes se développent et grignotent les
espaces naturels et agricoles, engendrant des conflits d'usage de la terre. Or,
ces zones où apparaissent des signes d'intensification des
systèmes de production, jouent un rôle déterminant dans
l'approvisionnement des villes et sont sources de revenus et d'emplois. Les
grandes villes ivoiriennes connaissent un fort taux de croissance, d'environ
4,2% en moyenne par an.
Cette croissance est en partie due au phénomène
de migration des jeunes des zones rurales vers les grands centres urbains. Ce
flux migratoire a eu, outre les implications démographiques, des
répercussions négatives sur l'emploi et la gestion des ressources
disponibles (Snrech S., 1997). Au niveau socioculturel, beaucoup de mouvements
(exode rural) induisent des pratiques agricoles différentes et des
regroupements régionaux par affinité. Aujourd'hui, le
chômage menace de plus en plus les grandes villes ivoiriennes, de
nombreux retraités disposant de maigres pensions, créent de
nouvelles activités génératrices de revenu.
En réponse à cette croissance, on voit se
développer une production agricole autoconsommée et
commercialisée, à l'intérieur des villes (agriculture
urbaine), et à leur proche périphérie (agriculture
périurbaine) (Moustier, 2001 cité par Nguegang, 2008).
L'intérêt accordé à cette forme d'agriculture est
grand.
Ainsi, des acteurs d'origines diverses, sont impliqués
dans les activités de production et de commercialisation de ce
système de production urbaine : jeunes déscolarisés,
femmes avec ou sans autres sources de revenus, fonctionnaires
« déflatés » (Richter et al,
1995 ; Gura 1996 cités par Nguegang, 2008). Cette forme
d'exploitation du milieu représente un enjeu majeur en termes
d'occupation et de gestion des espaces de production d'une part, et de
commercialisation d'autre part.
Cette situation complexe interpelle sérieusement les
urbanistes, les décideurs, les chercheurs, les écologistes et
autres responsables techniques.
Il est donc nécessaire d'approfondir les études
relatives à ces pratiques. C'est pourquoi, cette étude se propose
d'analyser les enjeux et les dynamiques observés dans les espaces
agricoles concernés, et d'étudier les acteurs qui s'attellent au
ravitaillement du Département d'Abidjan.
Cette initiative soulève les interrogations
suivantes :
ü Quelles sont les zones qui ravitaillent le
Département d'Abidjan en produits vivriers?
ü Cette agriculture périurbaine dispose-t-elle
d'espaces suffisants pour sa pratique?
ü Quels sont les principaux produits issus de cette
activité ?
ü Quels sont les acteurs impliqués dans ce
système de production dans la ville et à sa
périphérie ?
ü La production vivrière de la zone d'étude
peut-elle satisfaire les besoins de la population de la métropole
abidjanaise?
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