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Production et ravitaillement en produits vivriers du district d'Abidjan.

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par Mungagbeu PHILIPPE
Félix Houphouët-BOIGNY-COCODY - DEA 2010
  

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2-7-L'impact des activités de production et de commercialisation sur l'espace

Nul ne peut nier aujourd'hui que ces activités ont une influence sur la structuration de l'espace.

2-7-1- L'impact de la production sur l'espace

Il suffit à tout observateur de se rendre dans les quartiers périphériques comme Abobo, Yopougon ou dans les bas-fonds qui séparent Cocody et la Riviera pour se rendre compte que la production vivrière fait partie de l'espace urbain. Tous les petits espaces sont occupés par des cultures et cela donne l'image d'une concurrence entre ces cultures et l'urbanisation.

Pour Chaléard J.L (1996), l'émergence d'un vivrier marchand provoque une double mutation de l'espace géographique ivoirien.

A l'échelle régionale, il existe autour de chaque agglomération, une zone profondément transformée par l'influence urbaine, au point que les cultures vivrières y exercent une souveraineté parfois sans partage sur la vie agricole : limitée à quelques kilomètres autour des villes moyennes, celle-ci prend de l'ampleur dans le cas des plus grosses agglomérations comme Bouaké et surtout Abidjan.

A l'échelle nationale, les cultures vivrières marchandes permettent un rééquilibrage du territoire, apportant au nord un palliatif, au moins partiel à son retard économique, et le rend plus solidaire des régions forestières.

CHALEARD J.L (2002) montre que l'emprise spatiale des cultures vivrières dans le tissu urbain était un phénomène urbain structurel (et non lié à l'urbanisation). Pour lui, Abidjan n'en a pas beaucoup : on les rencontre surtout dans les no man's land entre les quartiers ou dans les bas-fonds. Cela occupe 3 à 4% de la population active d'Abidjan. Cet état de fait répond à une diversification horizontale (des produits cultivés) et verticale (c'est-à-dire sociale, aussi bien pour les plus pauvres qui cherchent à subvenir à leurs besoins, que pour les fonctionnaires qui cherchent à diversifier leurs revenus).

Souvent semblable à des cultures de case, la production de vivriers donne à la zone d'étude, une vue pittoresque faite de successions de lots et de champs.

Selon HAUHOUOT A. (1974), les céréales occupent 5% des superficies de la ville d'Abidjan.

Les cultures maraîchères occupent plus généralement les bas-fonds et autres espaces marécageux où l'accès à l'eau est facile.

Cependant, l'avancée de la ville se fait au détriment des espaces agricoles, repoussant ainsi les limites de ceux-ci au delà des espaces naturels à la périphérie.

2-7-2- L'impact de la commercialisation sur l'espace

Les espaces de production vivrière se situaient pour l'essentiel à la périphérie de la ville. Aujourd'hui, compte tenu de la rareté des terres due à l'extension de la ville, ces espaces s'éloignent de plus en plus. Les marchés censés accueillir les produits vivriers se localisent surtout au centre ville. Cependant, l'on trouve certains à la périphérie. Ce sont donc les lieux de ralliement des nombreuses coopératives spécialisées dans la commercialisation des produits indiqués. Avec l'augmentation de la taille des villes, les marchés grandissent et se multiplient (CHALEARD J.L., 1996).

A Abidjan, une enquête réalisée en 1987-1988 par l'Atelier d'Urbanisme d'Abidjan (AUA), recense 78 marchés de plus de cinquante étals et 120 marchés en 2000 (POYAU Aurélie, 2000). En général, on compte un marché central par quartier, construit en dur et dont le plan est identique, et des petits marchés secondaires, établis sur des terrains délaissés ou à des carrefours. Selon les études de Chaléard (1996), le tiers à la moitié des étals est composé de produits vivriers.

Cet essor transforme profondément les relations villes-campagnes. Il favorise la mobilité des hommes et des biens, la réponse des agriculteurs à la demande citadine et la constitution des réseaux marchands qui transcendent les clivages spatiaux. Pour Eliane KOUASSI (1999), ces marchés participent à l'organisation générale de l'espace urbain.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci