2-6-Le transport des produits vivriers
De part leur nature périssable, le transport est un
support important dans la distribution des produits vers les centres de
consommation. Pour preuve, plus de 50% des vivres vendus à Abidjan
viennent des départements éloignés de celui d'Abidjan.
Dans le cas particulier du manioc ou des cultures
maraîchères où la périphérie de la capitale
joue un rôle important, il est à noter que la ceinture culturale
s'éloigne de plus en plus des secteurs occupés au profit des
réalisations industrielles et de l'habitat. Les terrains occupés
par les vivriers sont lotis et distribués pour la construction des
logements. La conséquence en matière de transport est que la
femme Ebrié ou Attié qui, en 1950 pouvait faire la navette
à pied entre les marchés urbains et les lieux de production est
désormais obligée de recourir au service d'un transport.
La répartition des lieux de production par rapport aux
grands axes de circulation s'est posée face à l'intensification
de la demande urbaine, car devenues des spéculations, ces denrées
obéissent aux impératifs du transport et surtout de
l'acheminement vers les principaux centres de consommation. On voit donc
apparaitre de la part des planteurs, une recherche plus ou moins
systématique de positions géographiques en rapport avec les
routes et la voie ferrée.
C'est pourquoi Aloko N.J. (1989) affirme que la
création des voies de communication organise mieux le transport et
structure l'espace.
L'exemple le plus frappant reste incontestablement celui de la
banane douce qui dont les plantations ont prospéré grâce
à la proximité de la voie ferrée et de la route. Les
cultures maraîchères ont adopté la même tendance avec
en prime l'influence directe de la ville d'Abidjan.
Pour autant, quand on considère l'ensemble des produits
vivriers, le déterminisme des coordonnées de circulation reste
faible. En général, les producteurs vont au gré de la
progression des fronts culturaux et au rythme de l'attribution des parcelles
à mettre en valeur. En basse-Côte d'Ivoire, les cultures ont
généralement évolué en cercles concentriques
à partir des villages. Quant à la banane plantain, elle a
constamment recherché les sols vierges.
Dans ces conditions, le transport des vivres a
bénéficié de l'ouverture des pistes par les exploitants
forestiers.
2-6-1-Le transport des lieux de production à la
ville
Des véhicules de diverses marques et capacités
sont engagés. En général pour le transport du champ
jusqu'au bord de la route, les commerçants ont recours aux
véhicules KIA MOTORS plus robustes et adaptés aux pistes
rurales.
Pour le transport longue distance, l'on a recours à des
véhicules gros porteurs dont les capacités vont de 2 à 10
tonnes, voire 20 tonnes, les mêmes utilisés par les producteurs de
café-cacao.
Aujourd'hui, rares sont les commerçants qui sont
propriétaires d'un véhicule. Les grossistes comme les
détaillants préfèrent avoir recours à la
location.
Les transporteurs pratiquent des prix variables selon la
période de l'année et surtout selon la nature des denrées.
Plus fréquemment, les prix sont en hausse lorsque le transport des
vivres coïncide avec celui des produits tels que le café et le
cacao. En dehors de cette période, ils sont en baisse.
En ce qui concerne la variation des prix par rapport aux
distances parcourues, il n'existe aucune norme précise. Les frais de
transports varient selon la position des lieux de production par rapport
à la capitale, mais aussi selon la demande urbaine. Cette
instabilité des prix est défavorable aux commerçants et
surtout aux consommateurs. On pourrait dire que toute politique
d'assainissement des prix des vivres devrait comporter une
réglementation du transport.
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