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Les moyens d'existence des populations dans l'interzone réserve de biosphère du dja-parc national de Nki. Compatibilite ou incompatibilité avec les objectifs de conservation.

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par Claude Tatuebu Tagne
Université de Yaoundé I - Master  2012
  

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IV QUESTIONS DE RECHERCHE

A- Question principale

Les moyens d'existence des populations dans l'interzone, une zone de faible densité et enclavée, sont- elles compatibles avec la conservation?

B- Questions spécifiques

1- Quels sont les atouts naturels et socio-économiques qui favorisent le
développement des activités humaines dans l'interzone?

2- Quelles sont les caractéristiques des différentes activités qui permettent aux populations de l'interzone de trouver leurs moyens de survie ?

3- Les activités menées sont-elles de nature à compromettre les objectifs de conservation?

4- Quel pourra être la situation dans cette zone dans les années à venir avec le développement des nouvelles infrastructures et l'augmentation des densités des populations ?

V CONTEXTE SCIENTIFIQUE

Les multiples travaux à savoir : ouvrages généraux, articles, mémoires et thèses, etc qui depuis quelques décennies traitent des problèmes relatifs aux activités des populations dans la forêt témoignent de l'intérêt porté aux questions de développement des activités humaines en milieu forestier. Cette source de littérature intègre des travaux très pertinents pour notre étude. Nous avons retenus deux approches pour tenter d'expliquer cette question.

1) Les approches ayant traité des activités qui dégradent la forêt

A - L'agriculture

Selon Essama-Nssah et Gockowski (2000), l'agriculture et plus particulièrement l'agriculture itinérante sur brûlis est la cause directe la plus indexée pour expliquer la déforestation et son caractère destructeur proviendrait essentiellement du raccourcissement de la durée des jachères (Kotto Same et al., 1997 ; Gockowski et al., 1998 ; Devers et Vande Weghe, 2007). Dans son déploiement, ce processus procède par une forte pression foncière

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qui donne peu de possibilités aux jachères d'évoluer en forêts secondaires comme c'est le cas dans le système agricole traditionnel.

L'agriculture industrielle, le développement résidentiel et les routes exercent une pression sans cesse grandissante sur l'intégrité du milieu forestier et la survie des espèces qui y vivent. Au Québec par exemple, au cours des cinquante dernières années, la concentration et l'intensification des activités agricoles ont engendré des pressions sur l'environnement et le maintien de la biodiversité. Plusieurs habitats essentiels pour la faune ont ainsi disparu ou se sont dégradés à différents niveaux (Direction Générale du Développement et de l'Aménagement de la Faune au Québec, 2007). Plusieurs espèces éprouvent donc des difficultés à maintenir leur abondance ou leur présence en milieu agricole en raison des pressions exercées.

Selon Usongo & al (2007), l'installation des populations et la création des plantations agricoles (bananeraies, cacaoyères et quelques palmeraies) dans le secteur Mintom- Lélé-Mbalam au Sud-est Cameroun serait préjudiciable pour la conservation si ces pratiques agricoles viennent à se généraliser. Elles fragmentent l'habitat de plusieurs espèces animales et compromettent les connectivités qui existaient entre les différents secteurs de la zone. De plus, les possibilités d'échange entre l'Est et l'ouest du massif Ngoyla-Mintom sont compromises à cause du développement de ces activités.

Tazo (1988) attribue la disparition de certaines espèces de faune et les menaces d'extinction qui pèsent sur le Loxodonta pumilcio à l'envahissement des périphéries de la réserve de Sancthou par les populations à la quête des espaces agraires. De même, selon plusieurs auteurs ( Youta, 1990 ; Muluh, 1993 ; Tazo,1998 ) la recherche des terres agricoles et pastorales a entraîné une régression du couvert forestier dans les aires protégées.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle