IV IMPACTS POSSIBLES DES NOUVELLES INFRASTRUCTURES SUR
LA ZONE EN CONSERVATION.
Cette zone exceptionnel de par son étendue, ses
écosystèmes forestiers, sa biodiversité
protégée et ses nombreux gisements miniers est appelé
à accueillir de nombreux projets infrastructurels (mines, routes, chemin
de fer, barrages hydroélectriques, l'aménagement d'un
aérodrome pour les évacuations sanitaires....). L'impact
environnemental de telles infrastructures sur la zone sera de grande
ampleur.
126
Source : fond de carte L'atlas du Cameroun, 2010 et
enquêtes de terrain 2011 Figure N°22 : Localisation des nouveaux
moyens de transport et industries minières dans l'interzone.
IV.1. La route et le chemin de fer.
Dans le cadre des projets d'exploitation des minerais il est
prévu :
? La construction d'une ligne de chemin de fer long de 450 km
qui relie Mbalam à Kribi pour faciliter l'exportation des minerais
extraits ;
? Le bitumage de l'axe Souanké
(Congo)-Mbalam-Mintom-Sangmelima (Cameroun) qui relirait le Nord du Congo au
Cameroun en vue du désenclavement des sites d'exploitation
minière et de faciliter l'exportation du bois du Congo vers le port de
Douala.
La réalisation de ces différents projets
nécessite le recrutement de plusieurs employés. A coté de
ces employés il y aura des immigrants qui bénéficient des
effets induits par ces chantiers. Pendant le déroulement de ces projets
les populations devront intensifier la chasse, l'agriculture et l'exploitation
de certains PFNL pour satisfaire les besoins de ces ouvriers ressources
alimentaires. Sur l'itinéraire de ces chantiers on devra enlever la
végétation, la faune et les populations sont appelées
à migrer. Ce sera ainsi plusieurs mètres cube de bois qui doivent
pourrir en forêt. Ces projets auront d'importants impacts sur la faune
de
127
l'interzone. L'un des objectifs de la conservation de
l'interzone est de maintenir le couloir de migration des pachydermes entre les
différentes aires protégées de la TRIDOM. La
réalisation de ces deux projets se présente comme un obstacle au
maintien du couloir qui relie le parc national de Minkébé (Gabon)
à ceux du Cameroun. Les animaux ne pourront plus emprunter leur couloir
traditionnel à cause des bruits et des risques de chasse. Biedermann P.
(2010) note que « Pendant la phase de construction, l'augmentation de
la population (travailleurs et opportunistes) va causer un
déséquilibre socio-économique, avec une pression plus
forte sur les ressources naturelles, les infrastructures et les petits
commerces.» Cette route et le chemin de fer doivent aussi faciliter
le transport des produits du braconnage si les moyens de contrôle ne sont
pas renforcés. Toutes ces infrastructures de transport doivent avoir des
impacts sur la faune dans le Sud de l'interzone.
Ces chantiers auront aussi des aspects positifs sur la zone. A
coté des aspects négatifs induits par ces derniers il faut
ajouter le désenclavement de cette zone. Pour se développer il
faut des routes et des infrastructures de base. Il y aura une
amélioration des conditions de transport et des conditions de vie des
populations dans la région. Ce qu'on parcourait de longues distances
pour acheter pourra acheter à coté. Certes ces voies de transport
devront désenclaver la région mais il faudra renforcer
contrôle des produits forestiers sur ces axes.
|