III.3. L'approvisionnement en eau potable dans
l'interzone.
L'interzone est très riche en ressource en eau, mais
l'eau potable nécessaire aux populations est rare. Dans cette zone,
l'accès à l'eau potable peut être considéré
comme un problème crucial. Comme certaines zones rurales du Cameroun,
l'interzone était alimentée
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par un réseau de fontaines publiques du réseau
de Scanwater, remplacé après son échec par des dons de
forage des acteurs présents dans la zone ou ceux des particuliers. Dans
toutes les localités enquêtées les forages sont secs.
Source : Cliché Tatuebu, décembre 2011.
Planche photo N°24: Des forages
abandonnés. On observe ici des forages qui ont
été abandonnés dans les herbes parce l'eau n'y coule
pas.
Les populations utilisent généralement l'eau
puisée dans les rivières. Quelques particuliers ont creusé
des puits. Ces derniers ont une profondeur qui varie de 5à 15
mètres et ne sont pas toujours bien entretenus.En saison sèche
elles parcourent de très longues distances pour trouver de l'eau
potable. Ce problème varie en fonction des localités. Il est plus
prononcé à Messok que dans toutes les autres localités
enquêtées. Dans toute la ville il n'y a pas de point d'eau
potable. Les populations affirment que la Scanwater a fourni tous les efforts
pour leur creuser des forages mais l'eau ne coule dans aucun. La seule source
qui existe dans la ville (cf. photo ci-après) est l'unique endroit
où toutes les populations se ravitaillent.
Source : Cliché Tatuebu, décembre 2011.
Photo N°25: Le seul point d'eau potable qui
ravitaille les populations de la ville de Messok.
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Les populations affirment que le rang commence à ce
point d'eau à 4 heures du matin (surtout en saison sèche). Les
disputes et les conflits sont récurrents à ce point d'eau. A
partir du mois de février cette source tarie souvent, les populations
doivent parcourir désormais en moyenne trois kilomètres pour
trouver de l'eau. Elles se rendent souvent dans le village voisin (Mbeng-Mbeng)
à deux kilomètres pour puiser de l'eau. Mais elles disent que le
chef de ce village les chasse parce que leur ravitaillement
génère des conflits. Pendant cette saison, les motos sont les
seuls moyens les plus commodes pour aller chercher de l'eau. Grace à ces
dernières les populations parcourent près de quatre
kilomètres afin de puiser l'eau.
A coté de ce phénomène qu'on pourrait
qualifier de naturel se posera un autre problème qui sera celui de la
pollution des cours d'eau par l'exploitation industrielle des minerais. Dans la
localité de Djadom, les populations sont déjà conscientes
de cette situation. Elles affirment qu'elles craignent l'avenir de leur village
en ce qui concerne l'accès à l'eau potable. Le seul cours d'eau
qui alimente leur village prend sa source à Mbalam, lieu où se
déroulera l'exploitation du fer.
La loi No 98/005 du 14 avril 1998 portant régime de
l'eau stipule en son Article 6 alinéa 1 que « Toute personne
physique ou morale, propriétaire d'installation susceptible
d'entraîner la pollution des eaux doit prendre toutes les mesures
nécessaires pour limiter ou en supprimer les effets. Tout déchet
doit être éliminé ou recyclé. Il est tenu d'informer
le public sur les effets de la pollution et les mesures prises pour en
compenser les effets. [...] » Les populations du village Djadom
sollicitent à cet effet que les dirigeants de la société
Cam Iron leur créent des forages. Une amélioration des conditions
de vie des populations de cette localité doit passer par la
création des points d'eau potable.
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