III.2.3. L'amélioration des conditions de vie
des populations locales.
D'après notre étude réalisée dans
l'interzone, les populations autochtones ont des conditions de vie très
déplorables. Leurs activités principales sont : l'agriculture
extensive, la chasse, la cueillette et la pêche. Leur milieu naturel est
très riche en ressources naturelles. La nature leur a doté de
nombreux gisements de minerais, de nombreux fauves et d'une forêt
luxuriante. Ces populations bénéficient peu des retombées
de cette forêt. Ceci résulte aussi de la cherté des
produits de première nécessité, de l'enclavement et du
manque d'expérience. Ces mauvaises conditions de vie se remarquent aussi
à travers leur habitat. Elles espèrent améliorer leur
habitat grâce aux retombées des projets. Les populations de
l'interzone vivent dans un paradis (qui sont les minerais et la forêt)
sans toutefois bénéficier des fruits de ceux-
122
ci. En outre cette notion de la vie au paradis sans
bénéficier de ses avantages peut s'illustrer à travers
contraste entre les lotissements des services de la conservation et ceux des
populations locales.
Source : Cliché Tatuebu, 2011.
Planche photo N°23: Contraste entre les
habitations dans l'interzone. L'image (A) montre le siège
du WWF, (B) est le poste de contrôle forestier et de chasse de Ngoyla en
construction, (C) montre la résidence du premier adjoint
préfectoral de Ngoyla et (D) l'habitat des Baka. Les maisons qui sont
sur les photos C et D sont faites de matériaux provisoires.
D'après cette planche, les lotissements abritant les
services intervenant dans la conservation se présentent
réellement comme un paradis car en comparant ces derniers à ceux
des autochtones Baka ou Djem on se retrouve dans deux mondes
diamétralement opposés. D'un côté, on perçoit
un aménagement chic doté de la modernité dans tous les
sens et de l'autre un habitat insalubre. Selon Mr Essoh hyacinthe, premier
adjoint préfectoral de Ngoyla son unité administrative devrait
refléter sa richesse naturelle. Cependant il y a un grand contraste car
selon lui, « c'est un milieu riche avec des hommes pauvres
»
III.2.4. Des populations engagées à
oeuvrer pour la conservation
La réalisation des différentes attentes sus
énumérées est un gage pour la participation à la
conservation et à l'atteinte des objectifs de conservation.
D'après notre étude faite sur la contribution et la participation
des populations locales à la conservation, on a dû constater
que
123
ces populations sont prêtes à bien participer
à la conservation. Ceci si et seulement si leurs attentes sont pris
compte. La plupart d'entre elles affirment qu'elles sont prêtes à
contribuer à l'atteinte des objectifs de conservation comme le montre le
graphique suivant.
140
Oui Non
120 100 80 60 40 20
0
Source : Enquête de terrain, 2011.
Figure N°21 : Point de vue des populations
enquêtées sur la participation à la
conservation.
La réalisation de ces différentes attentes comme
gage pour accepter ces projets avait été également
relevé par les représentants des populations autochtones lors du
dialogue Parlement-gouvernement sur les peuples autochtones des 1 et 2
septembre 2011 tenu à Yaoundé. En effet, ils ont
précisé que « (i) si leur droit au consentement libre,
préalable et éclairé n'est pas mis en place, (ii) si leurs
droits sur leurs forêts ne sont pas reconnus, et (iii) s'il n'y a pas de
mécanismes clairs pour les inclure de façon égale dans le
partage des bénéfices et avantages qui devraient découler
des projets REDD(Réduction des émissions issues de la
déforestation et de la dégradation des forets), alors ils
n'accepteront pas REDD »
L'engagement à participer à la conservation
s'observe déjà auprès des populations de l'interzone. En
effet, d'après notre étude faite sur le changement des techniques
de l'activité liée aux projets de conservation, nous avons
constaté que 37 % des populations qui chassent à Ngoyla ont
changé de technique de chasse pour utiliser celles qui sont
conseillées par les promoteurs des projets. De plus, avec le financement
des projets d'élevage qui deviennent une réalité dans leur
ville, ces populations sont fiers parce qu'elles auront des sources de
protéines animales autres que le gibier et pourront réduire leur
dépendance à ce dernier.
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