L'agriculture itinérante sur brûlis est un
système agricole qui conserve les arbres dans le champ au moment de la
mise en culture. Ces arbres sont des orphelins de la forêt. Sur la photo
ci-dessous, on observe des arbres qui ont été conservés
dans un champ. Ils sont conservés au milieu des champs pour diverses
raisons: ombrage, alimentaire, exploitation forestière,
19 MINFOF : Octobre 2011b, Cadre fonctionnel pour la
gestion intégrée et durable du massif forestier Ngoyla-Mintom
Projet de Conservation et d'Utilisation Durable de la Forêt de
Ngoyla-Mintom - p 49
94
médecine traditionnelle...
Source : Cliché Tatuebu, septembre 2011
Photo N°14: Les arbres conservés dans le
champ.
De notre enquête de terrain, nous avons constaté
que sur tous ceux qui font l'agriculture, 96% soit 132 personnes sur 137
conservent les arbres dans le champ au moment de la mise en culture. Les 5
personnes qui ne conservent pas les arbres sont ceux qui n'avaient que les
jardins de case. Bien que la culture du cacao nécessite des arbres dans
le champ pour créer l'ombrage, plusieurs autres raisons justifient leur
conservation dans les champs de l'interzone. Les raisons de conservation des
arbres selon les populations sont représentées à travers
le graphique suivant :
140
120
100
40
80
60
20
Effectifs
0
OMBRE EXPLOITABLE TRES GROS COMESTIBLE MEDICINALE
120
97
114
Raisons
78
30
Source : Enquête de terrain, 2011.
Figure N°13: Raisons de conservation des arbres
dans le champ.
D'après le graphique, 120 personnes soit 91%
conservent les arbres pour créer l'ombrage dans le champ. Pour les
cultures comme le cacao, ces arbres au milieu des champs sont indispensables.
Ceux qui conservent l'arbre à cause de sa grosseur représentent
87% de
95
la population enquêtée. Les haches et les
machettes utilisées pour défricher la forêt ne permettent
pas de couper les gros arbres ; seul le feu leur permet souvent de les faire
tomber. Selon de Wachter, 1995 « le motif pour la conservation des
gros arbres sur la parcelle est d'éviter le travail d'abattage
». Nous constatons ensuite que 97 personnes soit 73% conservent les
arbres parce qu'ils sont exploitables. Les essences conservées dans le
champ sont par exemple : le moabi, l'iroko, le fraké, l'ayous, le
sapelli... Dans les localités comme Messok, Nkondong 1, Zoulabot 2
où l'exploitation forestière est effective, les populations
connaissent la valeur des essences précieuses et les conservent au
moment de la mise en culture de la forêt. Dans les autres
localités comme Etékessang, Zoulabot 1 et Ngoyla, où les
populations ont des forêts communautaires qui ne sont pas encore en
exploitation, ils disent qu'ils conservent les essences précieuses en
attendant le jour où l'exploitation sera effective dans leur
localité. De nombreux arbres sont aussi conservés dans
l'interzone pour la récolte des PFNL. En effet, 78 personnes soit 59%
conservent les arbres parce qu'ils sont comestibles. Ici on retrouve les PFNL
comme le moabi, la mangue sauvage, djansang, okok...30 personnes conservent les
arbres pour des raisons médicinales. Les différents arbres
conservés permettent à la forêt de vite se
régénérer pendant les jachères.