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Les moyens d'existence des populations dans l'interzone réserve de biosphère du dja-parc national de Nki. Compatibilite ou incompatibilité avec les objectifs de conservation.

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par Claude Tatuebu Tagne
Université de Yaoundé I - Master  2012
  

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V.2. Absence du pont sur la Dja comme une barrière pour le développement de l'arrondissement de Ngoyla.

A côté de cet état de la route, pour se rendre à Ngoyla il faut traverser la Dja. La traversée se fait à l'aide du bac (cf. Photo 11 A) ou avec la pirogue pour les piétons et les motos (cf. Photo 11 C). Lorsque le bac est en bon état et le niveau du cours d'eau satisfaisant, il faut en moyenne une heure pour traverser d'un bout à l'autre. Mais à cause de la vétusté des installations, il n'est pas rare de faire trois heures pour traverser ce fleuve. En saison sèche, lorsqu'il y a étiage, son déplacement devient difficile et à partir de la fin du mois de janvier cet engin ne peut plus se déplacer à cause du bas niveau du cours d'eau. Il faut désormais espérer le retour des pluies pour que les activités reprennent. A partir de la fin du mois de décembre il faut utiliser des cordes pour aider et tirer l'engin dans son mouvement (cf.Photo B).

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A

B

C

Source : Cliché Tatuebu, 2011.

Planche photo N°11: La traversée du fleuve Dja. La photo A ci-dessus a été prise en Août (période de crue) et la photo B au mois de décembre (saison sèche). Sur cette dernière on observe un groupe de trois personnes qui sont en train d'aider le bac dans son déplacement avec une corde. La photo C quant à elle nous montre des personnes et une moto dans la pirogue en train de traverser ce cours d'eau. Tout ceci montre les difficultés que rencontrent les populations de cet arrondissement pour traverser ce fleuve.

Le déplacement des personnes et des biens sur l'axe Lomié-Ngoyla n'est pas tout à fait facile. En moyenne, une voiture quitte Lomié chaque jour pour Ngoyla. Elle quitte la ville de Ngoyla pour Lomié le matin du jour suivant. Mais si l'état de la route est inquiétant on peut passer deux jours sans avoir une voiture qui fait le transport. La moindre occasion qui se pointe fait l'effort de ramasser tous les passagers. Le voyage se passe dans des conditions très difficiles (dans une voiture de cinq places on charge neuf personnes et les autres sont perchés sur le porte-bagages). Dès que l'on manque cette unique occasion, on est obligé d'attendre le lendemain. Cette route est bordée en majorité des bosquets (forêt primaire) qui ne facilite pas la visibilité. La route ici n'est qu'une sorte de piste sinueuse.

L'absence du pont sur ce fleuve se présente comme une barrière pour l'arrondissement de Ngoyla. Unité administrative créée depuis 1967, l'arrondissement de Ngoyla ne reflète ni la richesse en ressources naturelles dont elle jouit ni son âge au regard des unités administratives créées après elle. Nous avons vu dans le chapitre précédent que cet arrondissement est très riche en ressources minières, floristiques et fauniques ; sur ce point il est classé parmi les zones riches en ressources naturelles au Cameroun. Au niveau du développement socio-économique il est parmi les derniers. Dès que l'on traverse le fleuve

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Dja tout change. La nature est intacte. Dans les villages, on compte l'habitat au bout des doigts. Le centre ville ne ressemble pas au chef-lieu d'une unité administrative.(cf. photo N°13)

Dans cet arrondissement, les populations vivent dans un habitat fait en matériaux locaux. Même le représentant du chef de l'État vit dans une maison en terre battue. L'hôpital de district n'a plus de médecin depuis un an. Les malades meurent par manque de soins appropriés. Évacuer un malade est un autre problème à cause de l'absence du pont sur le Dja. Parfois, à certaines heures de la journée, ceux qui travaillent au bac ne sont plus là ; il faut crier au bord du fleuve pour espérer qu'on puisse entendre les cris dans le village voisin et venir déplacer le bac. L'état de la ville, les conditions de vie des populations et l'accès dans cet arrondissement laissent à désirer. Avec toutes ces conditions, les populations de l'arrondissement de Ngoyla sont habitées par un esprit de découragement quant à ce qui concerne la production et l'écoulement des différents produits agricoles et par un esprit de révolte quand on leur parle du projet de conservation de la zone. Selon eux, ils sont oubliés et les ressources que regorge leur zone ont plus de valeur aux yeux de l'Etat qu'eux. La richesse naturelle et le niveau de développement des populations de cet arrondissement constituent un paradoxe.

Source : Cliché Tatuebu, 2011.

Photo N°12: Le premier adjoint préfectoral de Ngoyla Mr Essoh Hyacinthe devant sa résidence. Une maison faite en terre battue avec des tôles qui se détachent l'une après l'autre.

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B

A

A

C

B

Source : Cliché Tatuebu, 2011.

Photo N°13: Le centre «ville» de Ngoyla. On observe ici la plaque indiquant la «ville» de Ngoyla. Les maisons observées sont les boutiques (A) du centre «ville», (B) est la gare routière et (C) un taxi entrain de charger pour Lomié.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille