C) L'exploitation forestière
Il faut distinguer au moins deux formes dans ce cas :
L'exploitation artisanale et l'exploitation industrielle.
La première forme, généralement
désignée comme « sciage artisanal », est le fait
d'exploitants artisanaux pour satisfaire la demande domestique de bois. Ce
secteur, auparavant très peu connu au Cameroun, commence à
être cerné grâce à plusieurs études. Une
étude réalisée par Cerruti et al. (2010) indique
que le secteur du bois domestique est en pleine explosion, avec une production
totale de grumes estimée à 2,1 millions de m3. Le bois
scié et vendu au cours de la période allant de juillet 2008
à juin 2009 correspond à 990 000 m3. La majeure partie de ce bois
d'oeuvre vendu sur le marché (662 000 m3) provient des opérations
de sciage dans le DFNP, alors que seulement 27 % proviennent de scieries
industrielles
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(Cerruti et al. 2010). En d'autres termes, les
quantités sciées dans le DFNP ont plus que doublé par
rapport à leur niveau de 2002 qui était de 300 000 m3 (Plouvier
et al. 2002). L'étude de Cerruti et al. (op. cit)
constate enfin que le volume de vente nationale de bois d'oeuvre (662 000 m3)
est supérieur à la production et aux exportations de bois
scié, dont les chiffres de ces dernières années (2008 :
580 000 m3, 2009 : 360 000 m3) traduisent la chute des activités.
L'exploitation forestière industrielle, quant à
elle, est le fait d'exploitants agréés à la profession. Le
bois issu du secteur formel est essentiellement destiné à
l'exportation. Bien que la gestion forestière durable soit reconnue
comme principe d'utilisation des forêts au Cameroun, nombre d'obstacles
entravent encore sa traduction dans les pratiques des acteurs. Une étude
récente de 20 plans d'aménagement au Cameroun
réalisée par Vandenhaute et Doucet (2006) montre par ailleurs que
leur qualité est globalement faible.
Selon deMaynadier et Hunter, (1999) la coupe forestière
intensive dégrade le potentiel de l'habitat forestier en modifiant les
caractéristiques physiques du sol qui sont critiques pour les
amphibiens. Les opérations forestières modifient la
disponibilité de débris ligneux au sol. Elles entraînent
également la compaction du sol, la modification de la structure de la
litière organique et la sédimentation dans les habitats
aquatiques adjacents
Les diverses méthodes de coupe ont des impacts
différents sur l'habitat de la faune. De prime abord, la coupe
sélective semble avoir un impact moindre que la coupe rase ou la mise en
place de l'agriculture. En créant des aires déboisées en
régénération entourées de forêt intacte,
cette action modifie la richesse biologique. Une diminution du couvert
forestier amène un déclin dans la richesse des espèces.
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