2 Quelques approches conservationnistes
L'habitat forestier fournit de l'ombre et de la litière
organique, régularise la température du milieu et retient
l'humidité (deMaynadier et Hunter, 1995). Il représente
également un corridor de migration et une zone tampon qui protège
les jeunes de l'année (deMaynadier et Hunter, 1999). Le degré de
maturité d'un milieu forestier est une mesure indirecte des
caractéristiques de sa richesse biologique. La quantité de
débris ligneux, le couvert forestier, le type et l'épaisseur de
la litière végétale, la fraîcheur et
l'humidité représentent les éléments clés de
ces milieux (deMaynadier et Hunter, 1995).
a) L'agriculture et la conservation de l'espace
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Pauwel
de Wachter (1997) après une étude sur l'impact
de l'essartage Badjoué sur la forêt conclu dans ses travaux que
« l'essartage Badjoué n'est actuellement pas une menace pour les
forêts primaires du Dja. »
L'agriculture itinérante sur brûlis est souvent
considérée comme un système agricole écologiquement
durable et surtout lorsque la densité des populations reste faible. En
effet, selon plusieurs auteurs (Greenland & al,1960;
Watters,1971; Fao,1974; Moutapa,1974; kleiman & al,1995 ; Obam,2001...)
l'agriculture itinérante sur brûlis est un système agricole
écologiquement acceptable car ses méthodes sont adaptées
aux conditions naturelles de la forêt tant que la densité de la
population et sa pression sur la nature reste faible et que la demande des
vivres par les marchés demeure négligeable. Les arbres
laissés lors du défrichement amènent de l'ombre
bénéfique aux microhabitats. Ickowitz (2006), ne trouve aucune
évidence scientifique sérieuse sur le raccourcissement de la
durée des jachères et par conséquent remet en question la
responsabilité imputée a l'agriculture itinérante sur
brûlis comme principal moteur de la déforestation. L'essartage
correspond aux besoins primaires (produire la subsistance
végétale de base et, si possible, gagner un petit revenu
monétaire) de la population concernée et ainsi diffère des
autres causes de déforestation.
Certaines pratiques agricoles, telles que la culture du foin
et le pâturage, sont plus compatibles et peuvent même être
favorables à certaines espèces fauniques, car leur influence sur
le milieu et l'utilisation de produits agrochimiques sont moindres que pour les
monocultures (Knutson et al., 1999). Également, elles
entretiennent de façon économique la végétation
à des niveaux optimaux pour la conservation de certaines
espèces.
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