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Facteurs biophysiques et humains de la production de banane plantain dans la commune de Zè.

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par Coffi Zachari AKODE
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2016
  

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3.2.2 Contraintes socioéconomiques

Les contraintes socioéconomiques regroupent le capital financier, la main d'oeuvre, les moyens techniques de production et les ennemies du bananier.

? capital financier

Les moyens financiers des producteurs proviennent essentiellement du profit issu de la vente des produits agricoles. La Commune ne dispose pas de structures d'octroi de crédits pour la bananiculture. Les quelques structures interviennent uniquement pour les cultures non pérennes comme les céréales et les cultures maraîchères. L'inexistence du crédit aux producteurs est donc un facteur bloquant pour le développement de la filière.

? Inefficacité de la main d'oeuvre

Les producteurs font recours à la main d'oeuvre salariée occasionnelle et familiale pour exécuter leurs activités. La main d'oeuvre occasionnelle est recrutée au besoin, si elle est disponible. Les ouvriers sont rémunérés à la tâche.

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Selon 80 % des enquêtés, ce sont les ouvriers même qui fixent le prix de leur labeur. Les coûts des opérations culturales sont consignés dans le Tableau IX.

Tableau IX: Coûts des opérations culturales

Opérations culturales

Coût (FCFA) / Kanti

Remarque

Défrichement

1.000

sans repas

800

avec repas

Labour profond +
Essouchage

6.000

avec Repas

8000

Sans repas

Labour léger

5000

Sans repas

4000

Avec repas

Billons

2.000

Sans repas

1500

Avec repas

Sarclage

600

avec repas

700

sans repas

Source de données : Enquêtes de terrain, Septembre 2014

La lecture du tableau IX montre que le coût des opérations culturales varie en fonction de la tâche. La tâche sans repas pour le défrichement est à 1000FCFA alors que celle avec repas s'élève à 800 F CFA. Selon 80 % des enquêtés, la tâche avec repas est plus coûteux que celle sans repas du fait des dépenses liées l'alimentation de l'ouvrier.

? Moyens techniques et intrants de production

Les producteurs ne disposent d'aucun moyen technique de production. Ils n'utilisent aucun moyen mécanique de production. Les producteurs n'utilisent pas de semences, d'engrais minéraux et pesticides qualifiés. L'accès aux rejets est difficile du fait de l'inexistence de pépiniéristes qualifiés et de la cherté des rejets introduits par INRAB. Le prix du rejet de la variété «Aloga'' laquelle donne deux à trois régimes varie entre 700F et 800F. Celui de la variété «Aloga''qui donne un seul régime varie entre 300F et 500F. Pour les engrais minéraux, les paysans utilisent l'engrais coton vendu par l'Etat Béninois. Aussi, des engrais organiques sont utilisés. Ils permettent la conservation de l'eau utile dans le sol, de fournir aux plantes, les éléments nutritifs après la minéralisation ;

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ils favorisent la bonne aération du sol, le bon développement racinaire des plants et la protection du sol contre l'érosion. Les engrais organiques sont difficiles à obtenir du fait du non développement de l'élevage. De même, ils n'utilisent pas de pesticides. Mais ils utilisent seulement des méthodes traditionnelles de lutte phytosanitaires comme la solution de la vieille cendre.

? Ennemies du bananier

Plusieurs bactéries entravent le suivie du bananier. En effet, la maladie la plus rencontrée dans certaines plantations est celle de Moko. C'est une bactériose dont l'agent responsable est Pseudomonas solanocearum. Elle est caractérisée par le jaunissement et la chute des feuilles au moment où le régime commence par se développer. Après une coupe transversale du pseudo-tronc, on observe une nécrose des faisceaux vasculaires. L'agent pénètre le bananier par des racines, colonise tout le système vasculaire du plant en bloquant ainsi la circulation de la sève et entraine son flétrissement. Quant aux nématodes, le plant présente des racines de couleur noire. Il est rabougri, jaunit, porte moins de feuilles qui sont de petites tailles. Il porte aussi un petit régime. En cas d'attaque sévère on assiste au déracinement ou à la chute du plant. L'agent responsable de cette infection est un ver microscopique, parasite du bananier appelé Rodopholus similis. (Lokossou et Rachidatou, 2005). Une autre maladie plus grave est la cercosporiose noire. C'est une maladie foliaire. Le plant attaqué présente des nécroses sur les feuilles. On observe un jaunissement et un flétrissement prématuré des feuilles. L'agent vecteur est un champignon Mycosphaerella fijiensis. Pour limiter l'incidence de cette maladie sur le rendement, les producteurs font systématiquement l'effeuillage. Il existe également d'autres ennemies dont les ravageurs comme les chiroptères, les chauves- souris, les oiseaux, les écureuils...etc.

La figure 11 fait la synthèse des contraintes de production de banane plantain dans la Commune.

1 Pédoclimatiques

2 Main d'oeuvre

3 Crédits

4 Intrants

5 Transport

6

Maladies

2

23

18

26

16

15

51

Figure 11 : Synthèse des contraintes de production de banane plantain dans la

Commune de Zè.

Source de données : Travaux de terrain, septembre, 2014

La lecture de cette figure montre que les facteurs qui minent la production de banane plantain dans la Commune de Zè sont essentiellement des crédits, les intrants, le transport, les facteurs pédoclimatiques et l'inefficacité de la main d'oeuvre. Les maladies ne sont pas aussi plus répandues.

En conclusion de cette partie, plusieurs contraintes entravent la production de banane plantain dans la Commune. Les contraintes climatiques sont la pluie (le régime pluviométrique idéal est de 120 à 160 mm de pluie par mois), la température (l'idéale se situe 18° C-28°C), le vent peut être à l'origine de dégâts considérables (Robinson, 1996). Dans les régions comme le Bénin, qui possèdent un hiver marquée, la date de plantation est choisie de sorte que la différenciation florale ait lieu en été et la maturation en hiver. Le matériel de plantation doit être choisi au préalable afin de faire coïncider la floraison avec la saison favorable pour obtenir de hauts rendements. La température prévalant en hiver a un effet sur la période de récolte et la maturité du fruit: plus les hivers sont froids, plus la récolte est retardée et la maturation ralentie. Ceci se répercute sur l'apparition des rejets du cycle suivant et par suite sur la floraison (IICA, 2012). La croissance est ralentie durant la période de basses températures. La sélection des rejets doit se faire selon les périodes appropriées à chaque stade de

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développement. Quant aux contraintes socioéconomiques, l'existence de ces différents facteurs bloquants constituent un frein pour le développement de la filière car les engrais minéraux qualifiés favorisent la croissance, le développement, la fructification rapide et augmentent le rendement des cultures. L'utilisation des rejets sains réduit les risques d'attaque de ravageurs. Les engrais organiques permettent la conservation de l'eau utile dans le sol, de fournir aux plantes, les éléments nutritifs après la minéralisation. Aussi, ils favorisent une bonne aération du sol, un bon développement racinaire des plantes et une protection du sol contre l'érosion.

Toutefois, la production parcours certaines étapes bien définies avant de parvenir au niveau des consommateurs finaux.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery