3.2 Contraintes de production de la banane plantain
dans la Commune de
Zè
Les contraintes de production concernent les facteurs qui minent
la production
que sont les incidences pédoclimatiques et socio
humanitaires.
3.2.1 Contraintes pédoclimatiques
Il s'agit ici des contraintes liées au climat, au sol et
à la disponibilité en eau. ? Contraintes
climatiques
Les périodes propices à la bananiculture dans la
Commune de Zè sont présentées dans le Tableau VII.
Tableau VII: Calendrier cultural de la
production de banane plantain
Périod e de planta tion
|
ma rs
|
Avri
l
|
ma
i
|
jui n
|
juill et
|
Août
|
septem bre
|
octobr
e
|
Novem bre
|
Décem bre
|
janvie
r
|
fév rier
|
Forte
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Moye nne
|
|
|
|
|
|
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|
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|
|
|
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|
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|
|
Néant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source de données : Travaux
de terrain, août, 2014
Le tableau VII est le calendrier cultural de la production de
plantain dans la Commune. L'analyse de ce tableau montre que la meilleur
période d'implantation d'une bananeraie s'étend de mars à
juin. Ces mois sont les plus arrosés. Par contre, les mois de novembre
à février n'enregistrent pas de production. Ce sont des mois
secs. Quant à la période intermédiaire, juillet à
octobre, la plantation est moyenne. Ce sont des mois les moins arrosés.
Cela constitue une contrainte pour la production car les producteurs sont
obligés de se conformer scrupuleusement à ce calendrier. Selon 80
% des enquêtés, le déficit
42
hydrique provoque le jaunissement des plants déja
enracinés voire leur mort et la mort systématique des plants non
enracinés.
? Tendances pluviométriques
La variabilité interannuelle des hauteurs de plus dans la
Commune de 1971à 2010 est illustrée par la figure 8. La moyenne
des précipitations de chaque année a permis de déterminer
les années excédentaires, moyennes et celles
déficitaires.
1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995
1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009
Années
Hauteurs pluviométriques ( mm )
1600
1400
1200
1000
(1971-2010)
Hauteurs de pluies
Linéaire
((1971-2010))
400
200
0
800
600
Figure 8: Variabilité interannuelle des
hauteurs de pluie sur la période (1971-2010) Source de
données : ASECNA, 2012
L'analyse de la figure 9 montre deux grandes périodes
à savoir :
· La première période : 1971-1996
Cette période est marquée par une forte
variabilité avec une alternance d'années déficitaires et
excédentaires ; et une prédominance des années
déficitaires (années à anomalies négatives) ; ce
qui fait d'elle une période sèche. Ce sont des séries de
sécheresses.
· Deuxième période : 1996-2010
La deuxième période marque une période de
transition entre les années déficitaires et les années
excédentaires. Selon 80 % des enquêtées, les années
comme : 2003, 2007, 2010, etc. ont été des années de
fortes pluies. Cela
43
confirme les travaux de Tezenas (2001), comme tous les
êtres vivants, le bananier plantain a besoin suffisamment d'eau pour sa
survie. Les hauteurs de pluie annuelle nécessaires pour le bananier
plantain sont celles comprises entre 1200 et 1600 mm.
Le tableau VIII présente la synthèse des risques
pluviométriques et leus impacts sur la production dans la Commune.
Tableau VIII: Synthèse sur les risques
pluviométriques dans la Commune
Tendances pluviométriques
|
Proportion (%)
|
Impacts sur la production
|
Non
|
Oui
|
Excès pluviométriques
|
40
|
60
|
Chute des bananiers
|
Mauvaise répartition des pluies au cours
de l'année
|
40
|
60
|
Les bananiers se fanent et meurent
|
Rupture des pluies en pleine saison
|
30
|
70
|
Déficit hydrique ; les plants se fanent et meurent
|
Retard dans le démarrage des pluies de la
grande saison
|
35
|
65
|
Bouleversement du calendrier agricole ; production à
contre temps.
|
Baisse des précipitations
|
40
|
60
|
Croissance ralentie, les plants se fanent et meurent.
|
Source de données :
Enquête de terrain, Septembre 2014
La lecture de ce tableau, permet de dire que les pluies sont
inégalement réparties sur l'ensemble de la Commune. Cette
mauvaise répartition est couplée par une rupture brutale en
pleine saison. Cela est la cause du retard du démarrage de la saison et
de la baisse du rendement.
? Tendances thermométriques
La variabilité thermométrique était
remarquable dans la Commune ces dernières décennies. La figures 9
présente la variation interannuelle températures tout au long de
l'année sur la période 1971-2010.
25,5
25
24,5
24
23,5
23
22,5
Température minimale en °C
Linéaire (Temp min)
Temp min
26
1970 1980 1990 2000 2010
Années
22
9-1
9-2
Années
Température maximale( °c )
1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995
1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009
R2 = 0,1492
34
y = 0,0122x + 32,532
33,5
33
32,5
T Maxi
Tendance ( T Maxi )
32
31,5
31
44
Figure 9: Variation interannuelle des
températures minimales et maximales Source de
données : ASECNA, 2012
La figure 9 montre une tendance à la hausse des
températures minimales et maximales sur la série (1971-2010).
L'examen de la figure 9-1 montre que la température minimale des
années 1981 a une valeur significativement inférieure (23,19
°C) à celle des années 2010 (24,15 °C). Soit une
différence de 0,96 °C. La figure 9-2 montre aussi un écart
de 0,52 °C entre les températures maximales des années 1981
et 2010 de la période d'étude. Cela confirme justement les
travaux de Tézenas (2001) et Julie (2008), le bananier plantain a besoin
du
45
soleil, d'un rayonnement modéré, car le bananier
est une plante tropicale humide qui évolue bien à des
températures moyennes ou modérées. Lorsque la
température varie, brusquement en sa défaveur, le bananier
à tendance à faner et à mourir. Les fluctuations qui se
rencontrent entre le changement du jour et de la nuit contrôlent
régulièrement ou régulent sa viabilité, car la
température moyenne adéquate se situe autour de 28°C. La
croissance du bananier plantain se réalise de façon ralentie
à plus de 40°C. Mais lorsqu'elle s'affaiblit déjà et
à moins de 12°C, les fruits subissent des dommages en
présentant des stries noires. A des températures plus basses
comme à 11°C, il se déforme et se nécrose ou elle
s'arrête complètement. La planche 3 illustre l'effet de la rupture
des pluies en pleine saison et du fort déficit hydrique.
3.1 Début de la rupture des
3.3 Trois mois après
3.2 un mois plus tard
3.4 Trois mois après
Planche 3 : Effet du déficit hydrique et
du fort réchauffement Prise de vue :
Akode, décembre 2014, janvier et mars 2015
46
La planche 3 montre un champ de banane plantain en culture
normale ayant des régimes maigres et la croissance ralentie des plants.
Les feuilles sont jaunes voire inexistantes. C'est une bananeraie qui a
souffert du déficit hydrique. Malgré les fertilisants
utilisés et la fertilité du sol abritant la plantation, les
bananiers poussent des fleurs à régimes maigres. Ainsi, au fur et
à mesure que le déficit hydrique ou rupture précoce et
longue des pluies s'intensifie, les plants produisent des régimes
maigres, d'autres n'en produisent pas. Ceci augmente les risques de baisse du
rendement et par ricochet réduit les revenus au producteur.
? vent et humidité
La Commune de Zè présente un vent dont
l'altitude est de 10 m. Elle tourne autour 4,2 m/s. Cela exige un tuteurage
pour les bananiers surtouts pendant la floraison (INRAB, 2005). La photo 2
suivante montre un dégât causé par le vent.
2
Photo 2: Dégât causé par le
vent
Prise de vue, Akode, Septembre,
2014
L'analyse de la photo 2 révèle que lorsque le
bananier n'est pas soutenu par une tige, il court le risque d'être abattu
par le vent. Ceci traduit les travaux de Julie (2008) et Tézenas (2001),
le vent est un élément de l'air qui est très important
pour la croissance du bananier plantain. Il lui faut entre 60 % à 90%
d'humidité.
47
En cas de diminution, on palie cela en irrigant ou
déclenchant la nébulisation sous serre. L'eau étant
important pourra la survie de la plante, il constitue un facteur qui joue dans
l'action d'utilisation de l'humidité par la plante, car la
lumière solaire compense son accumulation de manière
élevée dans la plante.
? Contraintes pédologiques
Les contraintes pédologiques concernent la
disponibilité de terres
cultivables, la structure du sol favorable et la
dégradation du sol. En effet, selon 80 % des enquêtés, les
terres cultivables de la Commune sont insuffisantes et deviennent de plus en
plus pauvres. C'est la conséquence de l'arrivée de SONADER
subdivisée en des CAR aujourd'hui en déclin. L'appauvrissement
quant à lui provient de la non pratique de la jachère,
l'utilisation abusive des engrais chimiques, la culture de l'ananas ou la
plantation du palmier à huile qui empêche un temps soi peu
l'association culturale. Le bananier exige un sol profond, léger
aéré, peu caillouteux, bien drainant riche en matières
organiques. La figure 11 présente les causes de l'insuffisance et de la
dégradation des terres dans la Commune de Zè.
40
5
0
SONADER Non
pratique de jachère
Engrais Ananas
chimique Palmier à
huile
35
30
25
20
15
10
Pourcentage (%)
Causes de l'insuffisance et de dégradation des terres
agricoles
Figure 10 : causes de l'insuffisance et de
dégradation des terres
Source de données : Travaux
de terrain, septembre 2014
48
L'analyse de cette figure révèle que selon 80 %
des enquêtés, les principales causes de l'insuffisance et de la
dégradation des terres dans la Commune sont le SONADER (40 %), la non
pratique de la jachère (25 %), culture d'ananas (15 %), culture du
palmier à huile (12 %) et l'abus des produits chimiques (8 %). Ceci fait
perdre au sol des substances nutritives favorables à sa fertilité
alors que le sol où le plantain est cultivé exige un pH variant
entre 3,5 et 9,5 avec un optimum de 5,5 à 7,5. C'est dans les endroits
où le sol parait entrer en profondeur qu'il pousse mieux. (Au moins 60
cm de profondeur), car il draine bien l'eau et ne présente aucune
texture lourde, une faible perméabilité. En ce qui concerne les
éléments minéraux, le bananier exige trop la
présence d'azote, du potassium, le phosphore et le magnésium.
Pour la régulation de la croissance, les matières organiques sont
aussi importantes voir très importantes. Tézénas
(2001).
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